jeudi 8 avril 2010

les Juifs en France

Plan possible
1. 1880-1918 : une intégration mouvementée et partielle
1.1. structure du peuple israélite
A la fin du second Empire, il y a environ 500000 juifs en France.
Les Juifs français s'appellent des israélites → volonté de ne pas être assimilés à un peuple séparé du reste de la nation et de se fondre dans la société française. On est d'abord Français puis de confession juive. → Déjudaïsation croissante
Arrivée massive de migrants en tout environ 100000) venant d'Europe centrale et de Russie fuyant les pogroms. Nationalisations massives avec la loi Crémieux (elle date de 1870) qui donne la nationalité française à tous les Juifs d'Algérie.
Une répartition géographique particulière : les grands centres urbains et notamment Paris (42000 en 19000).→ un certain bouleversement de la composition de la communauté israélite en France (« ghettos » de juifs orientaux qui recréent leur structure de vie).
2 groupes : prolétariat juif qui a une survivance précaire et la bourgeoisie juive.
Des spécificités culturelles : par exemple la nourriture cachère.
Montée de l'idée de sionisme dès 1901 avec la création de la Fédération sioniste de France qui disparaît en 1917.
1.2. un rôle important dans la société
Une élite nouvelle qui entre dans les domaines politiques, administratifs, intellectuels (surreprésentation des juifs à l'ENS par exemple) et économiques (par exemple les Rothschild). Formation de véritables dynasties.
Très favorable à la III° République anticléricale, laïque et radicale. Rôle important dans de nombreuses réformes, rôle des juives au début du XX° dans l'engagement en faveur du droit de vote des femmes. Mais dans une certaine mesure position de principe contre tout engagement contre tout engagement politique public.
Une culture influente : nombreux artistes (Chagall, Sarah Bernhardt, Delaunay,...). Développement de courants artistiques participant à la renommée de l'école de Paris. Journaux, syndicats, organismes culturels (théâtre yddish dès 1907).
1.3. l'antisémitisme moderne en plein essor
Rôle de Drumont est de son La France juive en 1886 (C'est un formidable succès éditorial.), de Barrès et de Maurras. + Anticapitalisme de gauche pour qui le juif est le règne de l'argent. L'antisémitisme a quelque chose d'irrationnel et de fantasmatique.
Un climat peu favorable : Grande Dépression or les Français ont l'image du juif comme du marchand, du banquiers (d'ailleurs scandale de Panamá, affaire de corruption politique impliquant parmi beaucoup d'autres quelques hommes d'affaires juifs qui joue un rôle néfaste pour l'image du juif). C'est aussi l'agent de l'étranger. Affaire Dreyfus.
→ Cependant la France rexte une terre d'accueil. Avec l'éclatement de la Grande guerre, engagement massif des Juifs qui témoigne de leur patriotisme et de leur adhésion à la République.
2. 1918-1944 : changement de structure et montée de l'antisémitisme
2.1. une vague migratoire importante et ses conséquences
1918 : 150000 juifs 1940 : 350000. Importance numérique 15% des immigrés. Cela double la population juive en France qui entraîne une nouvelle visibilité de cette communauté. Fuir l'antisémitisme. Statut modeste des migrants. Marginalisation sociale qui les conduit à créer une « société juive ». Problème avec les juifs immigrés qui montrent beaucoup plus leur engagement (pro sionisme, internationalisme). Redoublement de la part des juifs dans les derniers mois avant la guerre de leur fidélité à la France et à ses idéaux avec la commémoration de la Révolution. regain d'antisémitisme et le péril nazi
Crise économique + le fait que les juifs émigrés s'insèrent relativement facilement dans le monde du travail. Scandales financiers où des juifs sont impliqués. Rôle des ligues d'extrême droite et de la presse antisémite. → exemple les actions contre Blum.
Deux options pour les juifs durant les années trente : demander au gouvernement d'aider leurs « frères » d'Europe de l'Est alors que la France se replie sue elle-même ou faire prévaloir l'appartenance à la France sur une solidarité qui n'aurait plus lieu d'exister. Lors de la déclaration de guerre nombreux juifs qui s'engagent volontairement dans la guerre puis dans la résistance.
2.2. les juifs sous Vichy
Trahison de l'Etat français : 1940 abrogation de la loi Crémieux qui les avaient fait français. Modification du Statut des juifs en octobre 1940. Dénaturalisations. Deuxième statut en 1941, carte d'identité avec la mention « juif », port de l'étoile jaune. Mars 1941 création d'un commissariat aux questions juives. Déportation (première rafle à Paris en 1941). Juillet 42 rafle du Vel d'Hiv.
Indifférence de l'opinion publique dans un premier temps (même si la communauté protestante réagit dès le début). Migration importante vers le Sud et les USA. Dissolution de toutes les associations juives. → Crise d'identité. Même si en 1943 on a la création du centre de documentation juive contemporaine en France. (CDJC)

3. 1944-1980 : de l'intégration et du changement de politique
3.1. renouveau de la communauté à partir de 1945
Renaissance lente et douloureuse : 25% de la population juive française a été victime. Mais relèvement économique et démographique.
Réapparition d'institutions et de mouvements de jeunes : le Conseil Représentatif des Israélites de France en 1944. Création en 1948 de l'Amitié judéo-chrétienne après l'attitude ambiguë de l'Eglise durant la guerre.
L'immigration des juifs d'Afrique du Nord avec la décolonisation. → intégration et pas de « monde juif » mais revitalisation de la vie associative, de la pratique, construction de lieu de culte, manifestations culturelles. L'après-guerre : volonté d'affirme leur spécificité.
Un renouveau religieux : vient d'une critique d'une modernité technicienne qui aurait perdu le sens de l'homme.
3.2. vers un devoir de mémoire
La mémoire de la Shoah et de Vichy : 1950 tombeau du martyr juif inconnu, refait surface à partir de 70 voir le livre de Paxton. Consensus sur l'importance de la Shoah dans l'identité juive. L'appellation des Justes. Instauration en 1993 par Mitterrand d'une journée de commémoration du Vel d'Hiv.
3.3. les Juifs français et Israël
1948 : forte émigration vers Israël.
Solidarité avec Israël publiquement manifestée avec la Guerre des Six Jours. Phrase de De Gaulle (« ce peuple sûr de lui-même et dominateur »). Ressentiment envers De Gaulle et les gaullistes avec leur prise de position en faveur de la Palestine.
Mais toujours existence d'un antisémitisme.

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