dimanche 11 avril 2010

La politique de défense de la France sous la V ème République jusqu’en 1981

Pour l’ intro. :

- « La France n’est réellement elle même qu’ au premier rang » CDG in Mémoires de guerre, volonté de « grandeur » + « nation aux mains libre » dicte politique de défense pendant 23 ans ds sillage de celle inaugurée par CDG
- Une position à l’ heure actuelle sur scène IN de défense que l’ on doit en gde partie aux initiatives du « plus illustre des français » R. Coty
- Tradition gaulliste d’ indépendance teintée d’ un léger antiaméricanisme


Pb. : En quoi politique de défense menée sous la Vème République jusqu’ en 1981 reflète -t- elle les aspirations de ses dirigeants à faire de la France une force autonome et agissante malgré la conjoncture de guerre froide ?


1. A la recherche d’ une indépendance : dénonciation du duumvirat mondial
2. Une politique de défense ambitieuse : dissuasion nucléaire, doctrine et armements



1. A la recherche d’ une indépendance : dénonciation du duumvirat mondial

1.1 Une politique de refus et de dénonciation en matière de défense sur la scène IN

CDG puis successeurs manifestent hostilité à « l’ Arms Control » sovieto-US, ces traités élaborés par les 2 superpuissances pr limiter armements, critique du « condominium » :
- 3 refus marqués : _ 5 août 1963 : refus de signer Traité de Moscou sur arrêt partiel des essais nucléaire
_ 1er juillet 1968 : refus de signer TNP
_ politique de la « chaise vide », absence à la Conférence du Comité de désarmement à Genève
Des refus motivés par priorité donnée à FNS ( Force Nucléaire Stratégique ) et protéger son élaboration

- Sous Pompidou : condamnation du Traité du 22 juin 1973 sur prévention de la guerre nucléaire = « Yalta Nucléaire »
M. Jobert ( ministre des affaires étrangères )
- 28 mai 1978 : plan de désarmement présenté par VGE lui-même à NY mais ds le cadre de l’ ONU !

1.2 Une volonté de s’ émanciper de la tutelle américaine

En pleine période de guerre froide et contexte de « Pax Atomica » (équilibre de la terreur) CDG martèle son intention de se libérer de l’ emprise US sur camp occidental pour la défense mais il ne s’ agit en aucun cas d’ en sortir :
- 1959 : refus français de la présence d’ armes atomiques US sur sol fra
- 7 mars 1966 : tout en restant fidèle à l’ alliance atlantique CDG décide retrait de la France de l’ organisation militaire intégrée de l’ OTAN ( malgré refus des Etats majors ! )
- 1974 : des décisions qui irritent outre-Manche ms reconnaissance par US à Ottawa pr la 1ère fois de appartenance de la France au « club atomique »

1.3 Une politique de défense passant aussi par la prévention avec des modes d’ action politiques bilatéraux

- Il s’ agit de maintenir relations cordiales avec pays du globe + consolider alliances en particulier avec
ancienne colonies et court-circuiter ainsi traités multilatéraux ( cf. les voyages remarqués de CDG dans le
1/3 Monde en Amérique Latine, Mexique 1964 –un petit pied de nez à Doctrine Monroe au passage- + Traité
de l’ Elysée du 22 janvier 1963 sur coopération franco-All qui comprend clauses militaires…)
- Ms en théorie une politique de défense qui passe aussi par réduction des déséquilibres socio-éco + soutien à la démocratie ms en pratique ?? ( cf. Mobutu, 1979 : « les diamants de Bokassa » !!…)
2. Une politique de défense ambitieuse : dissuasion nucléaire, doctrine et armements

2.1 L’ affirmation d’ une dissuasion nucléaire « à la française »

Dès 1958 volonté de CDG de doter Fra d’ une dissuasion nucléaire ( dissuader un agresseur de s'en prendre à nos intérêts vitaux en conservant les capacités nucléaires suffisantes pour lui causer, le cas échéant, des dommages bien supérieurs aux gains qu'il pourrait escompter de son agression ) autonome qui ne dépend pas des US ( cf. impératif du « rang ») :
- Ds le cadre de FNS : _ 1960 : acquisition bombe A ( cf. explosion à Reggane –Sahara + US : 1945, URSS :1949, UK : 1952…)
_ 1968 : acquisition bombe H
Permet à la France d’ appartenir au club fermé nations nucléaires, le président à lui seul le droit d’ « appuyer sur le bouton » et connaît le fameux « code »
- 1975 : Inflexion de VGE décide de suspendre essais aériens à Mururoa ( arrêt définitif en 1996)

2.2 Modernisation des contours de la politique de défense en fonction de la conjoncture IN : les doctrines

2 directives principales : autonomie ( la France prend seule les décisions engageant son avenir ) et solidarité (elle est prête à aider ses alliés, dont elle est solidaire, et à respecter ses engagements en Europe comme dans le reste du monde )
- 1961 : Création Délégation Ministérielle pour l’ Armement ( DMA ) ( remplacée en 1977 par la Délégation Générale pour l’ Armement )
- Décembre 1967 : la doctrine « tous azimuts » du Gnl Ailleret , un système de défense dirigé contre personne en particulier ms tous azimuts ( cf. « Puisqu’on peut détruire la France éventuellement à partir de n’importe quel point du globe, il faut que notre force soit faite pour agir où que ce soit sur la terre » CDG)
- Juin 1972 : publication du 1er « Livre Blanc » sur la défense, stratégie de dissuasion codifiée
- 1976 : le Gnl L. Poirier expose doctrine des « 3 cercles » :
_ 1er cercle : territoire national ( maître mot : indépendance )
_ 2ème cercle : Europe ( maître mot : solidarité)
_ 3ème cercle : reste du monde ( maître mot : intervention )
Une France qui cherche à s’ imposer sur scène IN avec mise en place stratégie cohérente et obtention de nouveaux armements

2.3 Une politique d’ armement ambitieuse

- Dissuasion : _ composante sous-marine : SNLE ( Sous-marin Nucléaire Lanceur d’ engins) cf.
« Le Redoutable » (1967) puis de 1973 à 1980 ( voyez les noms ambitieux ) : « le Terrible » ( 1973 ),
« le Foudroyant » ( 1974 ), « l’ Indomptable » ( 1976 ), « le Tonnant » ( 1980 )…
_ Composante aérienne : cf. entre 1964 et 1966 mise en service Mirage IV
- Pour l’ aéronavale : cf. 2 porte avions « le Clemenceau » ( 1961 ), « le Foch » ( 1963 )
- Arsenal balistique développé : cf. 1969 : 1er tir opérationnel des missiles sol-sol et mer-sol balistiques stratégiques français ( SSBS et MSBS pr les intimes ) et 1980 : mise en service sur Plateau d’ Albion missiles tête nucléaire SSBS S3 ( 3 000 km, tête d’ une méga T..)


Conclusion :

- Sous impulsion de CDG France a tenté de briser ( à son échelle bien sûr ! ) logique bipolaire de la guerre froide en matière de défense sous 5ème Rép en tentant insuffler une dose d’ autonomie ( tant ds initiatives de constructions que politique de gérance ) à son dispositif estampillé US depuis 1947.
- Mais reste relatif compte tenu du contexte : pr parodier phrase d’ A. Grosser ligne directrice reste bien « Comment puis-je affirmer et assumer mon indépendance alors que je sais pertinemment au fond de moi que les conditions géographiques et le système international rendent inévitable une interdépendance ? »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire