dimanche 11 avril 2010

Le poujadisme

LE POUJADISME



Le poujadisme est le terme désignant la doctrine et le mouvement populiste de droite, qui a cristallisé dans la France des années 1950, derrière Pierre Poujade, le mécontentement à l’égard de l’État et du régime de la IVe République.
Pierre Poujade est né en décembre 1920, à Saint-Céré, département du Lot et s'installe dès l'âge de 25 ans à ses frais. Sa papeterie va vite avoir un grand succès. Non seulement Pierre Poujade s’est fait une situation mais encore, il est devenu l’un des hommes en vue de Saint-Céré. Aux élections de 1952, il se présente sur une liste radicale. Elu, il commence à faire preuve dans son rôle public de l’activité débordante dont il se s’est plus départi. D’une part, il lance l’idée d’un groupement d’Action social et de défense commercial, pour la rénovation des foires et marchés de Saint-Céré, d’autre part, il devient président du Comité des fêtes. Tout semble alors réussir au leader lotois, mais il est intéressant de se demander dans quelle mesure le mouvement poujadiste a réussi à dépasser l'échelle locale pour avoir une influence nationale.




I. Conditions du devpmt du mvmt poujadiste
1. L'instabilité politique
-affaiblissement rapide de la IVe République: instabilité ministérielle, pbs coloniaux (difficultés en Indochine surtout) => recherche de nouvelles voies
-hostilité des gaullistes et des communistes au régime en place
-division des autres partis: échec de la troisième force, glissement vers le centre-droit en 1951

2. Les conditions écos pdt les 30 Glorieuses
-faiblesse des revenus: les régions les plus rapidement atteintes par le poujadisme sont celes ou les revenus des commerçants sont inférieurs à la moyenne
-crises économiques: succès de Poujade assuré partout où le commerce et l'artisanat ont eu à souffrir des crises localisées (crise viticole du Gard et de l'Hérault => action commune des poujadistes et viticulteurs)
-apparition des grands commerces: gds magasins, succursales, transfert commerce rural vers les villes... l'évolution éco des pts commerçants français se fait à contretps de celle de l'éco globale

3. L'élément déclencheur: la politique fiscale
-pts commerçants ont l'impression d'être plus taxés que les autres contribuables: ils doivent payer la taxe proportionnelle (les salariés aussi ms ils bénéficient d'un abattement de 10%) => multiplication des fraudes fiscales, réclament l'égalité fiscale
-or, durcissement des sanctions de l'Etat: 1954, amendement Dorey (qui deviendra un instrument de propagande pr Poujade) prévoit des amendes fiscales et renforce les contrôles

=> combinaison pression fiscale, ralentissement activité éco et affaiblissement du régime = origines les plus visibles du mvt poujadiste




II. L'élargissement de la révolte
1. Le développement à l'échelle locale et la création de l'UCDA
-22 juillet 53: Poujade pousse les artisans et commerçants de St Céré à refuser le contrôle fiscal imminent => succès
-volonté de passer à l'action: UDCA (Union de Défense des Commerçants et Artisans)
-sociologie du mvt: artisans et commerçants bien sûr, petits syndicats, et surtt appui des communistes (car haine des « profiteurs ») => lui permet de gagner bcp de régions
-propagation du mvt de bouche à oreille, Poujade fait du porte à porte et a dit « le mvt s'est propagé comme une rumeur »
-programme très vague: suppression contrôle fiscal, égalité fiscale avec gdes stés, imposition unique à la base

2. Le début d'une action nationale: le congrès d'Alger ou la montée du poujadisme à Paris (Novembre 1954)
-ouverture de l'UCDA aux syndicats, soutien de la presse locale, lancement d'un jrnal proprement poujadiste: Fraternité Française
-nov 56: congrès à Alger, nvelle revendication: abolition de l'amendement Dorey et des décrets PMF sur l'alcool (pr obtenir soutien des viticulteurs)
-24 janvier: le congrès d'Alger investit Paris => succès, Paris doit reconnaître la force des « braves gens venus de leurs provinces »
-6 Fév 55: renversement du gvt PMF => Edgar Faure, mais demi victoire car ttes les revendications de st pas entendues (ms amendement Dorey abrogé)

3. L'action pol et la stratégie de l'UCDA
-nécessité de politiser le mvt pr la conquête du pvr ms Poujade se veut apolitique => plutot que de se rallier à un parti, il s'ouvre à d'autres classes sociales que les artisans et commerçants = succès ++
-nvelles offensives: réforme constitution et institutions répcaines (devpmt antiparlementarisme), enseignement, défense...: création d'union parallèles (dont celle pr les jeunes créée ac l'aide de Le Pen), l'action antifiscale n'est plus la seule

=> fin de l'année 1955: intense activité car campagne pr élections sociales, consulaires et législatives: tps des grands espoirs

III. Un triomphe éphémère
1. Le succès des élections
-élections sociales et séculaires: partt où ils ont fait acte de candidature, les poujadistes ont obtenu des sièges (principale responsable l'abstention)
-Décembre 55: dissolution de l'Assemblée par E. Faure, l'UCDA se lance ds une campagne improvisée pr les législatives => slogan « sortez les sortants », propagande (violence verbale ou physique à l'encontre des adversaires, presse, tracts, bouche à oreille) =>succès entrée à l'Assemblée Nationale de 52 élus poujadistes

2. L'enlisement du poujadisme (56-58)
-entrée des poujadistes au Parlement désamorce les caractères spécifiques de la révolte poujadiste et fait basculer l'opinion publique qui place l'UCDA à l'extrême droite
-le combat change alors de sens: les modérés récupèrent des thèmes de Poujade, qui ouvre alors d'autres attaques => virée xénophobe: en 1957, Fraternité Française publie des caricatures racistes


3. La disparition lors de la création de la Ve Rép
-lors de son arrivée au pouvoir, DG réussit ce que les poujadistes proposaient: sortir les sortants => d'élections en élections, l'influence poujadiste devient quasi-nulle
-arrivée de DG au pvr place Poujade au second plan de la scène politique, cepdt l'UCDA demeure ds les chambres professionnelles, en 1984, sous Mitterrand dont il a soutenu la candidature, Poujade est nommé memvre du conseil éco et social.


Conclusion:
Le poujadisme peut finalement être analysé comme une nouvelle forme de populisme comme l’une des multiples résurgences de la révolte des « petits » contre les « gros ». Mouvement conjoncturel, il mobilise contre la modernité tout ce que la France compte alors de nostalgiques, de frustrés et de laissés-pour-compte. Mais au-delà de la manifestation d’humeur, il n’a pas de projet. Le mouvement se défait des éléments classés à l’extrême droite ; mais, même s’il veut respectable, il cède à la xénophobie.
Cependant, et paradoxalement peut être, le poujadisme peut aussi être analysé comme un engagement des commerçants et des artisans dans les structures professionnelles et politiques. Finalement Pierre Poujade a donné la parole aux muets, et rappelé aux dirigeants politiques que l’on ne modernise pas un pays contre une partie de la population.

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