dimanche 11 avril 2010

La condition ouvrière au XXème siècle

Michelle Perrot a parlé pour la période qui nous concerne du « siècle des ouvriers ». Période qui correspond à l’achèvement de la constitution d’1 classe sociale. Constitution lente de celle-ci. Pluralisme des situations qui contraste avec la pureté des définitions théoriques qui ne doutent pas de l’unité de la condition ouvrière.

I) Fin XIX eme jusqu’aux années 1906-1907 : à la recherche d’1 classe ouvrière
A) Une prolétarisation inachevée
 Début IIIeme Rep : faiblesse du prolétariat d’usine est frappante. Sous-industrialisation de la France => recours aux femmes (ind textile et chimie, surtout pour le travail disqualifié), enfants, aux étrangers (+ d’1 million en 81).
 Grande diversité de situations. Faiblesse numérique du prolétariat (même si bcp d’articles leur st consacrés). Catégorie la + répandue = ouvrier rural (la majo ds l’ind textile car nbreuses activités peuvent se faire dans le « domestic system »). Ouvrier urbain = qualifié, « aristocratie ouvrière », détenteurs d’1 savoir-faire.
 Conditions de vie très diverses. Ex : alphabétisation (fossé entre un ouvrier canut et un mineur), niveau de vie, comportement politique …
B) Stratégies ouvrières vs stratégies patronales
 Ouvriers ont pr objectif de lutter ctre la précarité et l’insécurité. Ce qui passe par la pluri-activité (paysan-ouvrier = fréquent), l’homogamie. L’activité d’ouvrier = provisoire.
 Faiblesse de la main d’œuvre, instabilité, indiscipline et fatigue de l’ouvrier paysan. D’où paternalisme, sociétés « récréatives », installation des usines à la campagne etc.
C) Développement de la classe ouvrière
 Gde dépression : déclin industrie tradi. Exil vers la ville des pop rurales, privées de ressources.
 Crise des valeurs ouvrières due à la substitution des machines et du savoir-faire scientifique au savoir-faire tradi. Ms élévation du niveau de vie => disparition disette, lecture de la presse, sport, début dvpt loisirs. Cpdt, l’élevation du pouvoir d’achat + crise des valeurs => fléaux comme alcoolisme.
 Avènement de la grève moderne (désenchantement / au paternalisme)et du syndicat (1895 : création de la CGT).
 Elaboration de symboles propres aux ouvriers comme drapeau rouge, la commune, l’international etc.
 Répression par le patronat et l’Etat (Fourmies en 1891, par ex).
 Mesures prises pour protéger classe ouvrière => 1898 loi sur les accidents du travail, 1900 limitation de la journée de travail, 1906 loi sur le repos hebdo, ministère du travail, 1910 loi sur les retraites ouvrières et paysannes.

II) 1906-1907 à la fin des 30’s : le développement d’1 classe de masse
Véritable décollage de l’industrie française. Il s’agit d’étudier les transformations qu’1 tel bond en avant ont pu provoquer dans la classe ouvrière.
A) L’impact de la nouvelle donne industrielle sur la condition ouvrière
 Entre 1913 et 1929, l’indice de la progression industrielle progresse de 40%. Ce qui est à l’origine de l’augmentation du nombre d’ouvriers de 4,3 millions à 6,3 millions (8,4 si on y ajoute les ouvriers agricoles). Net recul du nb d’ouvriers dans le textile, progression des effectifs ds la métallurgie, l’automobile, la chimie, les BTP et les mînes. Dvpt de la grande usine et des grandes concentrations + chute du nb de travailleurs isolés. Ex : Creusot, aciéries de Longwy etc => nouvelle époque de la classe et de la condition ouvrière.
 1ere guerre mondiale : durcissement des conditions de vie et de travail des ouvriers à l’arrière. Pr + de précisions, cf cours d’histoire éco et sociale.
 Rationalisation et OST (chronométrage, réduc du tps de déplacement, tâches spécialisées réduisant la polyvalence de l’ouvrier) => transform du statut de l’ouvrier avec la hausse du nb d’OS.
 Recours à une immigration massive dt les conditions de travail sont très pénibles, très dépendante de la conjoncture et rémunérée ac des très bas salaires.
 Quelle vie quotidienne ? La classe ouvrière connaît une1)profonde déstabilisation. Logements précaires et insalubres (taudis, garnis, lotissements avec une architecture anarchique, pas d’électricité, d’eau courante ni d’égouts) => très peu d’hygiène (bcp de morts per tuberculose et de mortalité infantile). Conditions de travail : milliers de paysans découvrent gdes usines et leur discipline stricte, répétitivité des tâches, nuisances comme bruit, poussière etc, activités encore dangereuses (vulcanisation du caoutchouc, manque de sécu ds les mînes). Perte d’identité, aggravée par l’échec du mvt ouvrier en 1919-1920. Stagnation du salaire moyen. Structure budgétaire n’a presque pas évolué depuis la fin du XIXeme. 2) un cloisonnement => hétérogénéité des situations. Ds les gdes villes, ouvriers moins touchés. Ils ont des loisirs, se passionnent pour le sport, le ciné. Situation bien différente ds le monde de la grande industrie encore dominée par le paternalisme, emprise de l’usine sur l’ensemble des secteurs de la vie sociale.
B) le retournement de conjoncture
 crise qui s’installe au début des 30’s. Bond en avt considérable pdté n’a pas été suivi d’1 dpt comparable de la conso ouvrière car importance de l’autoconso, leur niveau de vie est resté bas.
 1ere phase : 1929 à 1932-33 : touche les composantes les + fragiles du monde ouvrier (femmes, immigrés). Nbreux ouvriers retournent à la vie paysanne.
 2eme phase : généralisation de la crise. Vie quotidienne rendue très difficile. Pas de systême d’aide cohérent pour compense la baisse des ressources. Recourt aux solutions tradi d’assistance (ex : soupe populaire). Conditions draconiennes pour avoir accès à des alloc. Solutions perso comme jardinage.
Pratique du lock-out des entreprises, mépris des conditions élémentaires de sécu.
 Agitation sociale : contestation sociale catholique (CFTC, JOC), PCF et apparition du militant communiste
C) les ouvriers sous le front populaire
Tournant dans l’histoire de la classe ouvrière.
 Alors que après la 1ere Guerre Mondiale = extinction du mouvement ouvrier (en partie due à la perte d’un mémoire collective ouvrière), le mouvement social du printps 36 va démontrer que de profondes mutations sont intervenues. Grèves de 36 traduisent irruption des ouvriers de la grande industrie dans la vie publique française. Vie éco paralysée en quelques semaines. Entrée ds l’ère du syndicalisme de masse (CGT quintuple ses effectifs). Mvt qui part des ouvriers qualif puis s’étend aux autres, notamment ceux des industries nouvelles. Lutte pour améliorer le présent.
 Bilan : accords Matignon qui ont pour but d’améliorer les conditions de vie des ouvriers mais aussi de réduire les inégalités au sein même de la classe. Elargissement des conventions collectives à l’ensemble de la classe.
 Début de la conso de masse. Reconnaissance et intégration de la classe ouvrière à la sté englobante. Irruption des ouvriers ds le champs culturel. Multiplication des études sociologiques sur les ouvriers. Films à propos de la classe ouvrière, des grèves se dvpent. Ex : La belle équipe de Julien Duvivier.

III) De la fin des 30’s au début des 80’s : permanences et mutations de la condition ouvrière
Concept de génération.
A) Les grands principes de structuration d’une génération sociale
Après 36, cycles de luttes intenses
 Daladier en 1938 : remise en cause des acquis du Front Popu dt la loi de 40 heures => grève en Novembre => répression terrible.
 Ss Vichy : remise en cause de l’ensemble des acquis sociaux républicains, annonce mise en place d’1 « régime social hiérarchisé » => création d’1 système corporatiste qui interdit la grève, les gdes centrales syndicales. Des grèves de mai à juin 41, oct 43 (mineurs du Nord), août 44 (cheminots). Engagement dans la résistance.
 Lutte ouvrière reprend en 47 . Grèves parfois très violentes.
 le travail de consolidation du groupe
 50’s = apogée d’1 certain type de culture ouvrière. Gpe se consolide et apparaît comme bien enraciné. Homogénéisation de la classe . Pds quantitatif de + en + important de la classe. L’hérédité augmente, ce qui renforce la stabilité du gpe. Avec les acquis sociaux, n’aspire plus à sortir de sa condition. Il existe 1ascension au sein même du monde ouvrier.
 Mise en place de normes de classe => rôle de la famille. Les evts familiaux occupent 1place centrale.
 Enracinement ds l’espace. Dvpt des pratiques de la sociabilité autour de lieux comme bistrot, de jeux spécifiques comme « le jeu de boules ». Elt fdamental reste le syndicat (au niveau national : le PCF).
 renforce l’identité collective. Création de « mythes » comme le « mythe du mineur ».
B) Le groupe ouvrier dominant et les transformations de la sté fçaise
 Intégration des ouvriers à la sté englobante
 Recul en pourcentage au sein des salariés (61% en 54, 47,7% en 75). Ms progresse quantitativement de 2millions (8,5millions en 75).
 Classe ouvrière rajeunie car entrée sur marché du travail des classes d’âge du baby-boom. Ceux st svt les enfants de la génération d’ouvriers précédante.
 Essor des OS.
 Niveau de vie des salariés triple en 20ans et extension sans précédent de la protection sociale.
 Intégration à la conso de masse (auto, tv, frigos, de + en + st proprio).
 Taux de mortalité infantile chez les ouvriers chute.
 La naissance d’1 nveau prolétariat
 Ms ces progrès restent moins importants que ceux des autres catégo. Inégalités face à la vie, l’accès aux études etc.
 Nvelle génération d’usines en zone rurale. Ex : Basse Normandie.
 1 gd nb de bastions ouvriers connaissent 1 désindustrialisation : mines, textile => crise d’identité => luttes défensives pour sauver l’emploi.
 Division sociologique du travail : emplois peu qualifiés (OS) = surtt des travailleurs d’origine rurale, hausse du nd de femmes occupant ces emplois, travailleurs immigrés.
 sté de conso renforce la position acquise par les ouvriers qualifiés mais précarise un nveau prolétariat, marginalisé, coupé de tte tradi, vivant leur condition comme un déclassement. Exploitation des étrangers.

 Crise de mai 68, la mai ouvrier, est caractéristique de cette situation. Lutte sans concession ctre système.
C) Une classe en éclat
 désindustrialisation
 A partir des 70’s = recul en chiffres relatifs comme absolus de la pop ind. Effectifs chutent de près d’1million.
 le chômage
 conséquence la + dramatique pour le monde ouvrier. Taux de chômage + élevé que la moy (7,7% ctre 6,7 %).
ce qui laisse transparaître des inégalités soc : à cette même date ; chômage des cadres = 3,3%, celui des cadres sup et professions libérales = 2,2% , OS et manœuvres = 8,7%.
inégalités en ce qui concerne le chômage au sein même classe : entre ouvriers et ouvrières, travailleurs immigrés, jeunes.
chômage de + en + lg
insécurité, misère matérielle, stmt d’inutilité sociale éprouvé par les ouvriers privés d’emplois.
 travails à emplois tempo de plus en plus fréquents, à tps partiel, emplois précaires.


Conclu : pq pas parler du reniement par les enfants d’ouvriers d’une identité de cette classe.

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