dimanche 11 avril 2010

La vie culturelle sous l'occupation

LA VIE CULTURELLE SOUS L’OCCUPATION





Après le choc de la première guerre mondiale, la vie culturelle en France avait connue une explosion : apparition de mouvements d’avant-garde en réaction au conflit mondial qui vient de s’achever, comme la surréalisme ou le dadaïsme.
L’entre-deux-guerres(s) ? est donc caractérisé par une vie culturelle intense et l’on assiste au développement de la culture de masse grâce au cinéma et à la radio.
Mais en 40, la France est mise à l’épreuve de a guerre. La défaite française marque la fin de la III° République, qui s’achève en juillet 40, lorsque Pétain devient chef de l’État Français. Les armées allemandes occupent le Nord de la France, dont Paris. Le pays est divisé en deux avec au Sud, la zone libre, avec Vichy pour capitale.
Il sera donc intéressant d’étudier comment la vie culturelle en France, de 1940 à Libération a été bouleversée par l’Occupation.
I) La Révolution nationale de Pétain : la vie culturelle mise au service du régime.
II) La France divisée : une vie culturelle éclatée mais toujours polarisée à Paris.
III) Les acteurs de la vie culturelle sous l’occupation.




I) La Révolution nationale de Pétain : la vie culturelle mise au service du régime

1) la propagande du régime
- Mise en place de la Révolution Nationale
Pétain devient le chef de l’État français le 10 juillet 40. Le 25 il entame la Révolution Nationale, qui passe par un « redressement intellectuel et moral » des Français.
Il s’agit, entre autre, de favoriser la santé physique et morale des Français : « La France du plein air » est mise en valeur, les Français doivent faire du sport et mener une vie saine.
- Le culte organisé autour de la personne de Pétain
La propagande se met en place à travers des affiches et des chansons, comme « Maréchal nous voilà ».
Le culte de Pétain s’organise autour de l’idée selon laquelle il est un guide paternel pour les Français, c’est le paternalisme. C’est donc le culte du chef et du père qui se met en place (avec des portraits de Pétain accrochés à l’intérieur même des foyers français).

2) le contrôle de la vie culturelle
- Les médias sont fortement et efficacement contrôlés. La presse est donc conformiste, la main mise est efficace et le régime met en place un journal officiel : « Révolution Nationale ».
- Des mouvements se créent en réaction à ce conformisme culturel, comme le mouvement Zazou, constitué de jeunes gens, reconnaissables à leurs vêtements et cheveux longs . Ce courant de mode, né dans les années 30, se différencie du régime sous l’Occupation, en organisant des concours de danse, parfois contre des soldats allemands. Ils portent une étoile jaune sur laquelle est inscrit « Zazou », ce qui est un défi à l’ordre de Vichy. Ce mouvement a au départ des racines culturelles : un goût pour la littérature et les films américains désormais interdits, et surtout pour le jazz. Dès l'automne 1942, policiers et collaborationnistes se mirent à chasser le zazou.

3) la collaboration culturelle
Le rapprochement entre la France et l'Allemagne est plus ou moins marqué, il existe des formes diverses à cette collaboration.
- On assiste au développement des cours de langue pour apprendre l'allemand : part exemple els cours Berlitz à Paris sont passés, entre 1939 et 1941 de 939 à 7920 élèves tandis que les cours d'anglais perdent de nombreux étudiants.
- Des concerts sont également mis en place pour présenter la culture allemande. Des expositions, discrètement financées par l'ambassade allemande ont lieu. Elles connaissent un franc succès puisque en 1942 on comptait 3 millions de visiteurs. (?). Parmi ces expositions, on peut en citer certaines : une sur la Franc-maçonnerie, une autre intitulée "le juif et la France" mais aussi "le bolchevisme contre l'Europe".




II) La France divisée, une vie culturelle éclatée mais toujours polarisée par Paris.

1) La situation de la France
- La division en zones a favorisé une certaine décentralisation. En effet de nombreux juifs et intellectuels de gauche connus partent en zone libre car ils pensent qu'ils y seraient moins menacé.
- En conséquence, la vie culturelle s'en trouve affectée : Paris reste la capitale : la vie culturelle y est toujours aussi intense. Vichy est une toute petit ville bureaucratique qui fait office de capitale politique et en conséquence, dans la zone Sud, Lyon fait office de capitale culturelle: Charles Maurras y délocalise d'ailleurs la rédaction de l'Action Française.
- En province, la population va au cinéma pour oublier la cruauté de l'époque : les théâtre et le cinéma offrent un dérivatif. Il faut ici préciser que le cinéma de l'Occupation est souvent qualitativement brillant mais presque toujours conformiste, aspirant à la neutralité : c'est un cinéma du silence. Mais le cinéma se portait bien et produisit 220 long-métrages durant cette période. Par exemple le film Les Visiteurs du soir, sorti en 1942 et réunissant le trio Carné-Prévert-Kosma.

2) Paris allemand
La vie culturelle à Paris conserve le brio de l'entre-deux-guerres.
- La capitale est occupée : la drapeau tricolore est remplacé par la croix gammée, que ce soit sur la Chambre des députés ou le palais du Luxembourg. Les Allemands veulent que Paris reste la ville lumière qu'elle était avant leur arrivée, ils ne veulent pas qu'elle mène une vie éteinte comme ce fut le cas de Varsovie.
Les officiers et diplomates allemands fréquentent les soirées mondaines, et les grands restaurants, les théâtres et les manifestations culturelles. Ils ont leurs propres restaurants, cinémas et leurs maisons closes réservées.
- Paris continue donc à briller et d'ailleurs toute une population parisienne, toute une clientèle est restée à Paris car elle considère que les cinémas, théâtres, galas et music-hall doivent poursuivre leur activité : "Premières" et "événements littéraires" se succèdent donc comme naguère. Par exemple, la première, le 25 novembre 1943, du Soulier de satin, de CLaudel, réunissait tout ce qu'il convenait de têtes pensantes.

3) La censure allemande
- Otto Abetz : représentant français de l'Allemagne nazie à Paris. Il décide des auteurs autorisés ou interdits à la parution , d'où les "listes Otto" , liste d'ouvrages et d'auteurs interdits pour avoir "empoisonné l'opinion publique française". L'aspect répressif de la politique nazie sur le plan culturel est donc symbolisé par les listes de ce diplomate nazi.
Le nombres d'ouvrages interdits passe de 134 en 1940 à 900 en 1943.
- Les maisons d'édition, qui dépendent des allemand en particulier pour leur alimentation en papier sont donc soumises à une stricte censure. Certaines maisons d'édition acceptent les règles du jeu : c'est le cas de Grasset, qui lance même des collections favorables aux Allemands. Au contraire d'autres maisons d'édition ont cessé de publier. Enfin, certaines maisons d'édition se créent à cette période, comme les Éditions de Minuit, tirant leur nom des conditions dans lesquelles les ouvrages étaient interdits.


III) Les acteurs de la vie culturelle sous l'Occupation
Le monde intellectuel s'est divisé entre collaborateurs et résistants. Cependant tout n'est pas non plus tout noir ou tout blanc.
1) des acteurs compromis et contradictoires
Un certain nombre d'écrivains et d'artistes, soit par des circonstances fortuites soit par choix délibéré vivent ces années difficiles hors de France, généralement en Amérique.
Guitry : en gris plutôt qu'en noir et blanc.

2) collabos
3) résistants

Agulhon, la Rép. II p. 115 et suivantes.

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