jeudi 8 avril 2010

les démocrates chrétiens depuis 1930

* Les démocrates chrétiens français depuis 1930*

Introduction
Le mouvement de « démocratie chrétienne » prend son essor à la faveur de la politique du pape Léon XIII (encyclique Rerum Novarum1891). Développement de l'action des « abbés démocrates » (Comme Th. Garnier) au parlement et dans la presse pour donner une portée plus décisive à la promotion de la classe ouvrière et favoriser en même temps l'adhésion à la forme républicaine du gouvernement. Développement du Sillon également, par Marc Sangnier, qui tente de pénétrer d'esprit chrétien une république jugée « persécutrice » par les autorités catholiques. Léon XIII autorise la démocratie chrétienne mais en donne un sens retrictif: « action chrétienne bienfaisante en faveur du peuple »...

Problématique possible: les démocrates chrétiens français, au travers de leurs multiples avatars ont-ils réussi à s'imposer dans le paysage politique français depuis les années 30, malgrè ce caractère de partie fondé sur un quiproquo puisque, comme l'explique Georges Bidault pour le MRP, il «mène une politique de gauche, avec des voix de droite, tout en siégeant au centre».

A l'entre deux guerres, démocratie chrétiennne s'affirme avec la Jeune République (1912 par: Marc Sangnier) et le PDP (Parti démocrate populaire né en 1924): partis minimes. Grand succès du MRP après la second guerre mondiale.

Plan possible
I-Les démocrates chrétiens dans les années 30
II- Entre la seconde guerre mondiale et la fin du MRP
III-Depuis la fin des années 60


I-Les démocrates chrétiens dans les années 30:

A-Le PDP
Analyse Marxiste des années 30 sur la montée d'un mouvement fasciste en France: surestime pour seule importante et significative la partie pro-fasciste et virtuellement antinationale des classes dirigeantes et pour secondaires ou résiduelle leurs autres fraction. Or celles-ci emergeaient quoique discretement, dont le courant démocrate chrétien...

Le Parti démocrate populaire a été fondé en 1924 par Auguste champérie de Ribes
La docrtine du PDP
Le PDP veut réaliser un rapprochement, une réconciliation autour de l'idée républicaine par la définition d'une « nouvelle foi républicaine ».
Les démocrates populaires prônent la concentration des républicains en s'opposant a ce que le fait religieux soit une ligne de partage entre la droite et la gauche. Sorte de compromis doctrinal.
Les personnages du PDP
Le rôle primordial au sein du PDP revient au secrétaire général, poste qu'occupera de 1924 à 1940 Jean Raymond-Laurent. (En demeurant au même moment un membre actif de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC)).
Le PDP recrute ses militants dans la CFTC justement et dans Sillon de Marc Sangnier (mouvement blâmé par Pie X en 1910).
Rôle de la presse: L'aube où G.Bidaut, prof d'histoire dans un lycée de Lyon, fait ses premières armes d'écrivain politique. +esprit, Sept quotidiens politiques.
MAIS:
Le déclin du PDP
La droitisation du PDP est sensible lors de l'affaire Stavisky et lors des événements du 6 février 1936 où le parti épouse l'argumentation des droites. Bien que séduit par le thème du « Tiers parti » élaboré par le radical Emile Roche, directeur de La République, en 1934, les démocrates populaires se scindent pour la première fois en tendances opposées à partir de 1936 sous l'effet de l'évolution de la vie politique qui met à mal un positionnement centriste cohérent (le Front populaire).
Les démocrates populaires peinent à s'implanter au-delà de ses bastions originels (région parisienne, l'ouest, l'Alsace-Lorraine et la région lyonnaise) et à devenir un parti de masse, l'effectif de ses militants variant de 6 000 en 1924 à 10 000 en 1937...
Années de reflux donc du nombre de ses adhérents et de ses élus, le PDP est victime de la dichotomie entre sa clientèle électorale issue de la droite et un groupe dirigeant qui tente de maintenir l'unité autour du compromis doctrinal initial alors que ses membres se divisent entre une aile gauche majoritaire incarnée par Robert Cornilleau et une aile droite derrière Henri Teitgen.
Donc sa visibilité est amoindrie et son attrait - qui avait su s'affirmer et rallier de nombreuses individualités du catholicisme social et de la démocratie chrétienne jusqu'au début des années trente - s'efface.

Le faible poids politique du PDP démontre la spécificité du cas français par rapport aux autres pays européens...

B-La jeune république
La ligue de la Jeune République est un parti politique créé en 1912 par Marc Sangnier (1973-1950) dans le prolongement du Sillon, son mouvement social chrétien (Remarque pour en voir l'esprit: Marc Sangnier le présente ainsi: «Le Sillon a pour but de réaliser en France la république démocratique. Ce n'est donc pas un mouvement catholique, en ce sens que ce n'est pas une œuvre dont le but particulier est de se mettre à la disposition des évêques et des curés pour les aider dans leur ministère propre. Le Sillon est donc un mouvement laïque, ce qui n'empêche pas qu'il soit aussi un mouvement profondément religieux.» (La Croix, 1905)), qui se dissoud après avoir été désavoué par le pape Pie X. La Jeune République prône un socialisme "personnaliste". Plus à gauche que le mouvement précédent: catholique libérale et républicain. Adhère au Rassemblement populaire en 1936.
Marc sangnier milite également pour un internationalisme démocratique et pacifique qui le conduit notamment a creer les auberges de jeunesse en 1929.
Concl: 10 Juillet 1940:la démocratie chrétienne contient le plus d'opposants contre les pleins pouvoirs au sein des droites (Pierre de Chambrun, Auguste Champetier de Ribes, Paul Simon et Pierre Trémintin). Rôle dans la résistance interne à Vichy.

II-De la seconde guerre mondiale à la fin du MRP (1967)

A-La création du MRP
Avec la chute du gouvernement de Vichy, en août 1944, et la quasi-disparition des forces traditionnelles de droite, un espace politique apparaît pour la constitution d'un parti progressiste de la démocratie chrétienne.
Fondé le 26 novembre 1944 par Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance, le Mouvement républicain populaire regroupe les divers courants démocrates chrétiens nés avant la guerre (la Jeune République et le PDP), ainsi que de célèbres résistants proches du général de Gaulle, tels que Maurice Schumann, premier président du MRP (1945-1949).

B-Le succès du MRP
Le MRP: la seule formation importante de l'après-guerre à avoir dépassé le cap des 100 000 adhérents (il culmine avec 125 000 adhérents en 1946). Il apparaît comme le deuxième parti politique de France(23,9% des suffrages, 150 sièges), derrière le Parti communiste (26% des suffrages, 159 sièges), lors de l'élection d'une Assemblée constituante, le 21 octobre 1945, tout premier scrutin après la Libération. Il a notamment compté parmi ses rangs l'Abbé Pierre, député du MRP de 1945 à 1951.
À la suite du rejet par référendum du premier projet de Constitution, le MRP arrive en tête des élections du 2 juin 1946, pour la formation d'une seconde Assemblée constituante. Aux élections de novembre 1946 pour l'établissement de la nouvelle Assemblée nationale, il est à nouveau derrière le Parti communiste.
Le MRP se veut une troisième force entre marxisme et conservatisme.
Le MRP a milité principalement pour un rapprochement avec l'Allemagne et, de façon plus vaste, pour la construction de l'Europe (plan Schuman, mai 1950), ainsi que pour les nationalisations des entreprises d'intérêt public, la défense des libertés syndicales, l'école libre (décret Poinso-Chapuis, mai 1948; loi Barangé, septembre 1951), le droit de la famille.
Sa participation aux plus hautes sphères de l'État, avec à la présidence du Conseil Georges Bidault (juin-novembre 1946 — gouvernement provisoire —, et octobre 1949-juin 1950), Robert Schuman (novembre 1947-juillet 1948) et Pierre Pfimlin (mai 1958), et sa permanence au ministère des Affaires étrangères (portefeuille que conservent Georges Bidault et Robert Schuman presque sans interruption entre 1944 et 1954) en font l'un des principaux partis de la IVe République.

C- Le quiproquo et le début de la fin
Cependant, le succès du MRP est en partie fondé sur un quiproquo puisque, comme l'explique Georges Bidault, il «mène une politique de gauche, avec des voix de droite, tout en siégeant au centre». Avec la création, en 1947, du Rassemblement du peuple français (RPF), le MRP commence à perdre une partie de son électorat.
Apportant son soutien au général de Gaulle en 1958, il perd à nouveau une partie de son électorat au profit de l'Union pour la défense de la République (UDR, 1968, future Union des démocrates pour la République).
Divisés sur la question algérienne (Georges Bidault soutenant l'OAS et fondant une dissidence, la Démocratie chrétienne en 1958), ses membres se rallièrent au gaullisme, ou bien, avec Jean Lecanuet, fondèrent, en 1966, le Centre démocrate futur CDS qui compose l'UDF. Les derniers ministres MRP ont été ceux du gouvernement de Georges Pompidou.
Le 13 septembre 1967, le MRP cesse d'exister.

III-De la fin des années 60 à nos jours

A-Jean Lecanuet.

La démocratie chrétienne dans le paysage politique français de l'après guerre est en partie liée à cet homme. Jeune agrégé de philosophie, originaire de Rouen, membre de la Résistance. À la Libération, il devient Inspecteur général au sein du ministère de l'Information, dirigé par André Malraux. Il amorce alors une carrière politique longue d'un demi-siècle.
Entre 1947 et 1950, il participe à plusieurs secrétariats d'État, puis est nommé maître des requêtes au Conseil d'État (1956). Président du MRP (1963-1965), il est candidat aux élections présidentielles de 1965 où, avec un programme résolument pro-européen, il obtient 15,7% des voix. En 1966, il fonde le Centre démocrate qui, en fusionnant avec le Centre démocratie et progrès (1976), devient le Centre des démocrates sociaux (CDS), parti dont il est le président. En 1974, il est ministre de la Justice (gouvernement Chirac), puis ministre du Plan en 1976 (gouvernement Barre). Nommé conseiller d'État et promu officier de la Légion d'honneur (1977), il devient président de l'UDF en 1978 —formation dont le CDS est une composante— et député européen (1979-1988).

B-L'Udf, des problèmes pas si actuels que ca.
Déjà pour election de 1981: Le monde écrit : « L'UDF fait ce qu'elle peut, mais que peut-elle? » Principale difficulté: d'exister, pour ça il fallait une réorganisation voire une organisation. Si sa position était assez bien délimitée, une union du centre et de la droite non gaulliste, sa nature restait très incertaine:(membres issus d'horizons politique très variées (Centre démocrate, Parti radical, clubs « perspective et réalité » , mouvement démocrate socialiste de France (MDSF)..)
Après les éléctions, bilan assez prometteur même si donnait l'impression d'une machine tournant à vide...
Cf Actualité politique plus ou moins brulante

Conclusion
Les démocrates chrétiens n'ont réussi à s'imposer dans le paysage politique francais qu'à travers l'experience du MRP dans le tripartisme. Autrement, avant et après, rôle minime, qui en fait une spécialité française.
Dans les autres pays d'europe: rôle très important du Psc (parti social chrétien) en Belgique, et surtout de la Christlich-Demokratische Union, en Allemagne ou du Parti de la Démocratie chrétienne en Italie, ou encore des partis des démocrates chrétiens du chili, du Bresil ou du Venezuela...

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