dimanche 11 avril 2010

Maurice Thorez

Dirigeant du PCF du temps de ses années dorées, il a exercé le pouvoir jusqu'à sa mort, connaissant plusieurs grandes étapes dans l’histoire du parti auquel il a donné sa vie. Cet homme aux origines modestes à su acquérir une compétence politique qui l’a fait devenir une des figures célèbres de la vie politique en France au milieu du XX siècle. Comment Maurice Thorez a-t-il assuré la pérennité du parti communiste en tant que parti majeur ?

1.De Noyelles-Godault au secrétariat général du Parti Communiste :l’ ascension d’un jeune ouvrier (1900-1931)
1.1 1900-1924 :de l’usine au parti
Elevé par une famille ouvrière chrétienne qui l’a adopté, Thorez fait sa communion et peut obtenir son certificat d’études en 1912, avant de commencer à travailler. Attiré par le socialisme, il adhère a la CGT et à la SFIO en 1919. Il rejoint vite la scission communiste ou il entre comme soldat révolutionnaire. Lors d’une permission à l’armée, il se découvre orateur en répliquant à un député socialiste. Il est envoyé par Souvarine avec une vingtaine de jeunes communistes en URSS pour parfaire son apprentissage.
1.2 1924-1931 :l’ascension de Thorez
Lié à Souvarine qui le fait monter dans la hiérarchie, il le laisse finalement se faire démettre et devient, en s’alliant a la Troïka soviétique, membre du comité central en 1925.Moscou envoie alors Eugen Fried pour l’épauler. Il s’engage contre la guerre au Maroc. Les affrontements se multiplient avec les dirigeants plus expérimentés comme Vassart ou Ferrat. Le conflit fut arbitré à Moscou en juin 1930. En sortit une nouvelle direction composée de Thorez (secrétaire général bien que ce titre ne fut pas employé publiquement). En 1931 il est officiellement secrétaire général, assisté de Frachon et Doriot.

2.Thorez et l’action Antifasciste (1931-1945)
2.1 1931-1939 apogée et discrédit
La crise des années 30 atteint son apogée le 6 février 34. Thorez en prend acte progressivement. Doriot propose l’ouverture :suivant la condamnation de Moscou Thorez l’exclut du PC ( Doriot ne s’en remettra pas…), avant de se raviser par nécessité. Alliance tout d’abord avec la SFIO de Blum, puis avec les radicaux sur proposition de Blum. Le Front Populaire est né, après le fameux discours de la main tendue aux catholiques, aux paysans. Durant le FP, première expérience gouvernementale du PC, Thorez adoucit encore son discours : »il faut savoir terminer une grève ». En 37 la première édition de Fils du Peuple est publiée par le Parti. Dans une autobiographie formelle, le livre présente un Thorez idéalisé : sa popularité est à son apogée. Cependant l’évolution des évènements changent la donne. La signature du pacte germano-soviétique et l’interdiction du PC par Daladier mettent le PC au ban de la république. Thorez fait cependant voter les crédits de guerre après les aggressions hitlériennes
2-2 La traversée du désert
En garnison, Thorez reçoit la directive de Moscou demandant sa désertion. Il déserte de fait et rejoint Moscou avec André Marty. Il est caché dans la banlieue de Moscou où il se fait appeler le « camarade Ivanov ». Pour le reste l’histoire est floue. Il aurait communiqué avec les dirigeants du parti jusqu’en 1941. Du reste dans l’édition de 47 de Fils du peuple on lit : "La direction du Parti prit la décision juste de me faire passer à l'activité clandestine… Le 4 octobre (1939), je repris ma place à la tête des militants communistes traqués et persécutés…En 1943, en ma qualité de membre du Bureau de l'Internationale, je participais à Moscou aux délibérations d'où sortit la dissolution…"
3.1945-1964 Apogée et déclin du Parti, passation lente du pouvoir
3.1 Homme de gouvernement, homme d’opposition
En automne 1944, peu de temps après le retour de Thorez en France, De Gaulle avait rencontré Staline à Moscou, et ce dernier, avait déclaré à propos de Thorez :"Ne vous fâchez pas de mon indiscrétion… je me permets de vous dire que je connais Thorez, et qu'à mon avis, il est un bon français; si j'étais à votre place, je ne le mettrais pas en prison… du moins pas tout de suite » De Gaulle avait alors répondu: "Le gouvernement français traite les français d'après les services qu'il attend d'eux." De Gaulle est donc nommé ministre de l’Armement après avoir été gracié. Il adoucit cependant le discours. Dans une interwiew au Times il signifie implicitement ses intentions démocratiques. Mais les ministres communistes sont exclus du gouvernement en 47. En dépit de l’entrée dans le Kominform, la direction de Thorez, qui fait entrer son épouse sur scène (discours anti-contraception, suspectée »d’épanouir la bourgeoise »,etc…), se veut modérée. Très certainement que Staline, ayant accompli sa zone d’influence, ait lâché du lest… Mais de plus en plus enclin au maintien de son influence, Thorez maintient sa ligne à sa mort. Il dissimule le rapport des Khrouchtchev sur les crimes et taxe les journaux de vouloir déstabiliser les militants lorsqu’ils le publient. Mais si Thorez garde une main de maître sur le parti, sa maladie l’affaiblit
3.2 Fin de règne
Victime d'une attaque le 10 octobre 1950, il part le 12 novembre se faire soigner en URSS, déléguant à Duclos, comme en 1940, la conduite des affaires du PCF. Duclos n'a jamais essayé de profiter de la situation pour évincer son camarade. C'est Duclos qui règle les évictions de Marty et de Tillon, et Thorez ne rentre en France le 10 avril 53 qu'après la mort de Staline, mais il repart bientôt, laissant à nouveau Duclos régler l'exclusion de Lecoeur, l'étoile montante du PCF depuis la période de la Résistance. Il est encore difficile de dire si l'affaire Lecœur est uniquement une affaire interne au PCF, Lecœur ayant été trop pressé de remplacer Thorez, où si, comme le pense l'historien Marc Lazar, Lecœur avait été chargé par Souslov de transmettre au PCF des critiques contre Staline, et que déjà Thorez, aux côtés de Molotov, se situe dans une attitude de résistance à la déstalinisation. Il finit néammoins par soutenir Khrouchtchev, notamment pour la répression des évènements de Hongrie en 56. Avant sa mort (1964), il fait d’ailleurs nommer Waldeck Rochet, Khrouchtchévien, au secrétariat géneral. Le 12 juillet 1964, il décède brutalement en mer Noire, sur un bateau qui l'emmenait passer ses vacances, comme chaque été, en URSS.

PS : Pour plus d’info, une bio(de qualité) est disponible sur Wikipedia.fr avec une chronologie interessante.

Les années 60 en France

I) Les années 60 : des bouleversements sociaux
A) Des cadres de vie bouleversés
 Importante croissance démographique car fort accroissement naturel de la pop (persistance d’1 natalité élevée + baisse taux de mortalité) et solde migratoire positif (rapatriements massifs d’Algérie, immigration espagnole, portugaise, maghrébine).
 Explosion urbaine => déficit croissant de logements (de 500000ds la région parisienne en 63). Rythme de construction s’accélère. Nouvelle poussée de croissance des banlieues qui se déroule de façon totalement anarchique, sans grand souci de fournir les équipements collectifs (écoles, crèches, transports etc) qui devraient aller de pair avec cette implantation massive.
 Paris = le grand pôle attractif (+ d’1million d’hab entre 54 et 62) => création de grands ensembles et de villes-nouvelles.
 Dépeuplement des + petites communes. Fermetures de classes dans les villages.
B) L’ère de la conso et des loisirs de masse
 Période où le PIB a connu sa croissance la +spectaculaire. Fr a profité de la conjoncture mondiale. Rôle d’impulsion de l’Etat + internationalisation de l’éco + modernisation des entreprises => croissance. Aussi liée à l’évolution des mentalités et des comportements (ex: + d’investissements). Essor ind + grande expansion du tertiaire + « révolution silencieuse » de l’agri.
 Gains de pdté + croissance du revenu / tête (+ 50% en Frc constant) + diffusion du crédit + rev° des surfaces commerciales(63 = ouverture du 1er hypermarché « carrefour » à ste geneviève des bois)+ multiplication des produits disponibles => conso. 4 pduits symboles de ce nouvel âge : frigo, automobile, TV, machine à laver le linge. Progressivement, leur diffusion s’étend à l’ensemble de la sté. Ex : en 70, + de 70% des ménages ouvriers possèdent 1auto. Caddie des gdes surfaces = symbole de l’époque.
 Redistribution sensible des postes budgétaires (baisse part pr l’alim, hausse part pr logement, santé, loisirs).
 Joffre Dumazedier Vers 1civi des loisirs : idée de loisir possible que ds 1 civi qui s’éloigne de ses racines paysannes (≠ de la fête propre au monde rural). C’est 1revanche sur le travail subi.
 Pratique du W.E se répand. Tiercé, foot , footing, soins donnés à la « bagnole ». Nb de fçais qui partent en congés passe de 31% à 62% entre 58 et 75. Essor du club med. TV=principale activité de loisirs.
C) L’épanouissement de la culture de masse.
 Ministère de la culture (Malraux).
 Diffusion d’1 « culture de poche » (H.Damish) i-e livres format poche se diffusent. + de visites ds les musées MS échec de la diffusion d’1 culture « noble ».
 Culture populaire. Envie de comique : au ciné => série des Gendarmes, films dt les Charlots st vedettes font fureur. Acteurs fétiches = de Funès, Bourvil etc. Emissions distractives comme « Intervilles » depuis 62.
 Déclin régulier de la presse.
 Emergence d’1culture irriguant 1fraction importante de la jeunesse et qui tend à devenir 1modèle pour d’autres segments du corps social. Europe 1 : « slt les copains ! » qui deviendra aussi 1mag. Diffusion culture anglo-saxonne => Rock’nd roll. Grand public va surtt vers 1forme assagie du genre => phné du yé-yé (Halliday, Hardy, Claude François etc). Mode influencé par celle anglo-saxonne. Avt 68 : look rock and roll. Puis hippie à partir de 68.

II) Malaise sociaux, affrontement entre nvelle et ancienne société
A) Affrontement entre ancienne et nouvelle société
 Choc entre anciennes et nouvelles valeurs. Conflit de générations : affrontements profonds entre la modernité, dont les jeunes ont spontanément adopté les valeurs et le poids de l’éthique de la France tradi qu’incarnent les générations précédentes.Ex : incompréhension de cette nvelle culture adoptée par les jeune.
 Des classe émergents, d’autres régressent. - Paysannerie =1vaincue de la croissance. De 54 à 75 : passe de 26,7% de la pop active à – de 10%. On favorise la création d’entreprises + rentables et d’1 gabarit + imp => coup d’accélérateur à l’exode rural. 2 catégo d’exploitants : agriculteurs capitalistes possesseurs de gdes unités de p° qui profitent largement de la croissance et la masse des cultivateurs moyens qui ont du s’endetter pour rendre leur exploitation compétitive, gde précarité, dépendance au marché.
- Classe moyenne indépendante : concu des gdes entreprises et la mise en place de nouveaux circuits de distrib les ont contraints à cesser leur activité.
- Classe moyenne salariée : catégo en expansion. Ms forte hétérogénéité des statuts, des niveaux de vie etc. Elle consomme des biens symboliques de l’eascension sociale : appartements confortables en dehors des zones dortoirs, TV , auto, loisirs, éduc pr les enfants.
- Emergence d’1 nouveau type d’ouvrier + qualifié MS nb d’OS tjs imp. Existence d’1 sous-prolétariat immigré. Les travaux durs, salissants et dangereux st loin d’avoir disparu.
 Contestations paysannes (ex : barrages de route) et ouvrières (mineurs en 61-62-63).
B) Des exclus à la prospérité
 Des exclus à la société de conso : les français estiment que leur niveau de vie a régressé depuis les 50’s. Ss doute parce que 1certain nb d’entre eux jugent – l’évolution de leur standing / aux années précédentes, que par ref à celui des catégo les + favo. Fruits de la croissance n’ont pas profité à ts de la même façon. Les plus riches investissent une part de leurs ressources ds l’achat de bien immobiliers ou de valeurs mobilieres => 5% des fçais se partagent 45% du patri. Ouverture de l’éventail des salaires : les rémunérations les + élevées st tirées vers le haut alors que les bas salaires stagnent. Près de 10% de la pop (5millions de pers) perçoivent 1revenu inférieur au seuil de pauvreté. Propension à cmer diffère bcp d’1 gpe à l’autre. Gdes disparités dans des poste comme la santé, les loisirs, la culture.
 Pbs de mobilité sociale : Même si de réels efforts st faits pour démocratiser l’enseignement, l’accès de fait aux études ouvrant les postes supérieurs d’encadrement reste limité pr enfants de milieux modestes. La mobilité apparente de la période correspond + des effets de structure (redistribution de la pop active entre les différents secteurs d’activité) qu’à 1véritable promotion sociale. Mobilité relativement relative du bas de l’échelle aux 1eres strates de la classe moyenne, puis la mobilité vers la frange supérieure est bcp + lente.
C) Mai 1968
Tournant majeur ds l’histoire de la Ve Rép. Régime gaulliste frappé d’1 cp qui sera à jms décisif. C’est avt tt 1 crise de la sté ds ses profondeurs. 3 phases :
 Phase étudiante du 2 au 12 mai : aspect fçais d’1 mvt international. Interrogation sur la validité de la sté de conso. Etudiants de socio à la pointe du mvt. Prend naissance à la faculté de Nanterre. Cette nvelle fac est érigée au milieu d’1immense bidonville => symbolise les contrastes de cette sté de conso. 1re manif = 22 mars 68 : occupation de la salle de la faculté par des étudiants d’extrême gauche dt le leader est D. Cohn Bendit. Les étudiants révolutionnaires se regroupent ss le « mvt du 22 mars ». But est ptique. Transformer la sté. Amphithéâtres bondés, manque de contacts entre étudiants et prof, passivité des cours magistraux = pbs susceptibles de mobiliser les étudiants ds les mvts de contestation ctre l’institution universitaire. 2mai 68 = fermeture de la faculté de Nanterre => transporte le mvt à Paris. Occupation de la Sorbonne => arrestations => barricades / gaz lacrimo et matraques de la police. Nuit du 10mai : véritables combats entre forces de l’ordre et étudiants. Jusque là : le monde politique et syndical ne s’est pas rallié (PCF critique 1démarche « gauchiste »). Opinion se rallie peu à peu en réction à la répression policière qu’elle condamne. 13mai : les org syndicales déclenchent 1grève général ac manif ds Paris de 200000pers.
 La phase sociale de la crise : De Gaulle refuse de prendre en considération l’evt. Vague de grève qui va progressivement paralyser le pays pdt la 2nde 15aine de Mai. Locaux occupés, directeurs et cadres séquestrés. Grève va atteindre 10millions de salariés et bloque tte l’activité nationale. Ce st des grèves spontanées. Concernent ts les domaines d’activité. Revendications qui portent surtt sur les conditions de travail. Pompidou = accords de Grenelle qui prévoient augmentation de salaire, et du SMIG => refus de cesser la grève. Syndicats ne contrôlent plus le mvt. Crise atteint le régime…
 Le pouvoir gaulliste ds la tourmente : double échec du discours de de Gaulle le 24mai et des négociations soc de Pompidou => stmt de vac du pouvoir. 27mai : UNEF et PSU convoquent au stade Charléty 1gde manif. Gauche nn communiste propose la formation d’1 gvt provisoire. « disparition » de De Gaulle qui est en fait aller à Baden-Baden le général Massu, commandant des forces françaises en All. Allocution le 30mai : volonté de se maintenir, demande la dissolution de l’assemblée => situation se retourne brusquement. Décision d’organiser des élections effiloche le mvt. Réponse des électeurs = sans ambigüité. Peur du désordre et de la remise en cause des avantages acquis grâce à la croissance. Ecrasante domination des gaullistes. Pb : chambre va se montré sensiblement +conservatrice que le général. On connaît la suite : référendum => démission en Avril 69.

III) Les nouvelles vagues contestataires
A) Cultures de Mai (génération 68)
 La poussée de croissance des 60’s a donné naissance à 1sorte de philo de la modernité, de confiance ds le progrès, et symétriquement au refus radical d’1modèle de sté, fondé sur le consumérisme et la soumission de la planète aux impératifs du capitalisme.
 Engagement des intellectuels et des étudiants qui a commencé avec la guerre d’Algérie puis pause après celle-ci. Amérique au centre des préoccupations : critique son hégémonie, son modèle d’organisation sociale (mvts de contestation qui viennent d’abord des EU eux-mêmes). Ac guerre du Vietnam, critiques s’intensifient (critiques ctre impérialisme am. En fait, ce n’est pas seulement l’impérialisme made in USA qui est dénoncé ms les fondements mêmes de la sté industrielle que même les soviétique se st empressés de copier. Fascination exercée sur les étudiants de la Chine de Mao.
 Volonté de défoulement et de rupture avec les valeurs bourgeoises. Refus de l’autorité.
 Sciences de la société ont le vent en poupe, notamment l’anthropologie sociale qui prend essor avec les écrits fondateurs de C. Lévi-Strauss. Dvpt du structuralisme.
 On redécouvre la pensée de Marx et celle de Freud à travers des personnalités comme Louis Althusser (directeur d’études à rue d’ULM) => influence très importante. Importance aussi du psychanalyste Lacan. Influence de Sartre.
 Nvelles revendications comme les féministes, le mvt écolo. Nvelles expériences de presse comme Charlie Hebdo.
B) Les avant-gardes
 Nvelle vague pour le ciné : Chabrol, Truffaut, Resnais… Rajeunissement des cinéastes. Echo extraordinaire, même à l’étranger. Rupture artistique radicale ac l’académisme de la qualité fçaise.
 Le nouveau-réalisme : initiateur est Marcel Duchamp. Objets déchirés, détruits, accumulés, compressé = métaphore de la sté moderne. Ms va être dépasse par le pop art américain.
 Le nouveau roman : cf cours de fçais pr les noms. Nvel acteur ds le champ culturel des 60’s. Détruire la puissance du personnage, l’intrigue. Faire exploser la stabilité, la cohérence, la lisibilité du monde représenté par le roman bourgeois de type balzacien. Rendre la réalité des choses.

L’ANTICLERICALISME EN FRANCE DE 1870 A 1914

Comme le rappelle René Rémond, il n’y aurait pas eu d’anticléricalisme si le cléricalisme ne lui avait pas préexisté. Ici plusieurs définitions se heurtent. Prenons celle-ci: toute Église, toute société spirituelle a tendance à s’immiscer dans les domaines temporels pour transformer l’autorité publique en instrument de ses desseins., et cette intrusion constitue ce qu’il convient d’appeler le cléricalisme? Une difficulté persiste: quelle est la limite qui permet de dire qu’il y a ingérence de l’Église dans un secteur qui devrait en principe lui être interdit. De fait, le cléricalisme et l’anticléricalisme, qui se donnent mutuellement vie, sont deux objets à géométrie variable, dont les contours se déplacent en fonction du point de vue idéologique pris en compte.
La première République en France fut incontestablement anticléricale, mais fut d’une courte durée, et les mesures prises ne furent que transitoires. La République anticléricale par excellence reste la III° République. Elle prit en effet un ensemble de mesures législatives et réglementaires qui s’appliquèrent à différents domaines de la vie publique et conférèrent à l’État et à ses administrations une orientation déterminée et durable.
Dans quelle mesure l’anticléricalisme a-t-il permis l’enracinement de la République en France?


1)L’anticléricalisme: fer de lance des républicains
1-1)L’anticléricalisme et l’anticatholicisme
France est considérée comme la fille aînée de l’Église.
Importance des institutions religieuses.
Bonaparte, en homme du XVIII° détestait les religieux avait soumis la constitution des congrégations à autorisation préalable. Mais ce ne fut guère appliquée. Le religieux était encore très présent.
Racines de l’anticléricalisme peuvent se retrouver dans le 18°: « écrasons l’infâme », comme le disait si bien Voltaire.
Contraste entre l’emprise de l’Église et les racines encore vivaces de l’anticléricalisme, qui se sont manifestées à plusieurs reprises durant le 19°.
Volonté de la III° République: éradiquer, « écraser » le religieux, ou seulement limiter son emprise, limiter sa place? Libérer la morale?

1-2)Le catholicisme et la monarchie
Église reste dans les esprits liée à la Monarchie. (cf : monarchie de droits divins)
Thiers et Mac Mahon au pouvoir au début de la III° République. Cette République est encore jeune et fragile. Thiers se rallie certes à la République, mais Mac Mahon quant à lui ne désespère pas à l’idée de faire tomber la République pour rétablir la monarchie. Or, ce sont ces monarchistes qui ont des line avec l’Église: loi déclarant d’utilité publique l’érection du sanctuaire de Montmartre(août 1873), 1972: pèlerinage national à Lourdes.
Pi IX: intransigeant. Syllabus. Contre la société moderne. Contre la République.
Point d’appui de l’anticléricalisme des républicains:lutte contre l’anticléricalisme en même temps qu’une lutte contre la monarchie. C’est une lutte pour la République. « Le cléricalisme, voilà l’ennemi » Gambetta en 1877

1-3)L’anticléricalisme: union des républicains
Différences entre les républicains… On peut voir les divisions qu’il y a entre les radicaux et les opportunistes.
Mais l’anticléricalisme est un point de convergence. Ennemi commun: le cléricalisme, l’emprise de l’Église et la place qu’elle occupe dans les affaires publiques. Ferry et Gambetta étaient tous deux anticléricaux. Catholicisme est encore celui qui forme l’esprit des enfants à l’écoles, l’esprit des futurs citoyens.
« construire une société sans roi et sans dieu », Ferry. Tel est le but des républicains. Et on peut noter que Clemenceau, encore jeune à cette époque, fait inscrire au programme du parti radical la séparation de l’Église et de l’État.

2)Les victoires de l’anticléricalisme
2-1)Une déchristianisation des pratiques quotidiennes
Perte de vitesse du religieux
1880: Suppression de l’obligation du repos dominical (plus de « jour du seigneur »)
1884: loi sur le divorce
1887: libertés des funérailles, qui ne sont plus obligées d’être religieuses.
Atténuation de la présence « obligatoire » de la religion dans le quotidien et dans certaines pratiques.
Baisse du nombre de mariages et de baptêmes.
Pratique reste présente surtout dans les grands événements qui rythment les saisons. De moins en moins de gens vont cependant à la messe.

2-2)L’anticléricalisme à l’assaut des relais du catholicisme
Lois contre les congrégations: « épurer » l’éducation.
1880: Décret contre les congrégations non autorisées.
1886: loi laïcisant le personnel des écoles publiques
1904: loi interdisant à tous les congréganistes d’enseigner
Église est remise petit à petit à sa place. Elle est exclue de l’enseignement publique. L’enseignement devait devenir civique, et non plis religieux

2-3)l’anticléricalisme et l’éducation
But majeur des anticléricaux: rendre l’éducation civique!
Dès le fin de 1879, les lois sur l’école apparaissent:
Août 1879: loi Paul Bert sur les Écoles normales supérieures
Décembre 1880: loi sur l’enseignement secondaire des filles
Juin 1881: écoles gratuite
Janvier 1882: Enseignement obligatoire et laïque (victoire!!) Ferry.

3)Apogée et limite de l’anticléricalisme
3-1)Apogée
Apogée arrive au début des années 1900. Et oui, il faut pas oublier que durant la dernière décennie notamment, la République a été confrontée à différents scandales qui l’ont occupé quasi entièrement et ne lui ont pas permis de mener son projet à bien (Panama, crise boulangiste…)
1902: Succès de la gauche aux élections: la gauche va pouvoir agir.
1899-1907: 2 présidents du Conseil, Waldeck Rousseau et Combes vont mener la bataille contre le religieux. L’assaut final leur donnera raison: en 1905 a lieu la séparation de l’Église et de l’État.
En 1903: le cardinal Sarto est élu pape (il succède à Léon XIII)et de vient Pi X: retour à une politique stricte. Les relations entre le gouvernement français et le Saint Siège sont interrompues en 1904.

3-2) L’anticléricalisme affaibli?
Tentative de la part de certains de concilier la religion et la politique
Albert de Mun leader catholique a , et cela dès 1885, tenté de se rapprocher du parti républicain modéré.
Léon XIII a accepté la République: il disait que vu que c’était le régime en vigueur et qu’in était voulu par dieu, il fallait l’accepter.
1899: Marc Sangnier forme le Sillon.
Mais ces républicains catholiques ont du mal à modifier la lourde pâte républicanophobe des masses millions de papistes français.
Affaiblissement relatif. Difficulté à concilier catholicisme et République… Discrédit jeté sur l’Église après l’affaire Dreyfus, qui avait pris bien souvent position contre Dreyfus.

3-3)Après la séparation de l’Église et l’État?
But atteint? Que reste t-il à achever?
La séparation doit encore être acceptée par tous. La déchristianisation avait déjà commencé depuis un certain temps, mais il n’en demeurait pas moins que la religion avait encore une importance no négligeable. Il a fallu concilier République et catholicisme dans la mesure du possible, et tant que ce dernier n’empiétait pas sur les plates bandes de l’État.
Pape Pi X en 1906: encyclique « Vehementer nos » où il condamne la loi sur la séparation de l’Église et de l’État. Il encourage les prêtres à ne pas accepter les inventaires. Des troubles ont lieu, et le gouvernement est contraint d’interrompre les inventaires.
2 janvier 1907: Clemenceau fait voter l, dans un souci d’apaisement,a loi laissant les édifices nécessaires à l’exercice du culte à la disposition des ministres et des fidèles du culte.
La loi du 28 mars 1907 autorisant la tenue des réunions sans déclaration préalable permet de régler les problèmes posés par le refus de l'Église catholique de souscrire la déclaration annuelle prévue pour les réunions cultuelles par l'article 25 de la loi du 1905.
La loi du 13 avril 1908 modifie de la loi 1905 pour tenir compte du refus de l'Église catholique de créer les associations cultuelles. Elle autorise les communes à « engager les dépenses nécessaires pour l'entretien et la conservation des édifices du culte » dont ils ont la propriété, mettant ainsi ces dépenses à la charge du contribuable.
Donc, conciliation, tout en gardant une ligne claire.


Ccl: anticléricalisme latent sous la III° République. Anticléricalisme=lutte contre la monarchie. Point commun des républicains. Cléricalisme: ennemi commun. Anticléricalisme a été un des piliers de l’enracinement de la République.
On peut évoquer le fait que la France soit encore à l’heure actuelle un des seuls pays au monde où l’E l’État sont séparés.

LAIQUES ET LAICITE EN FRANCE DEPUIS 1870

La laïcité est un terme désignant une conception politique, selon laquelle l’organisation de la société repose sur la séparation de l’Église et de l’État, en particulier dans le domaine de l’enseignement. Dans cette optique, l’État reconnaît toutes les religions sans en adopter aucune. L’affirmation de la laïcité ne postule pas la disparition du principe spirituel, mais fait de celui-ci une pratique individuelle, relevant exclusivement de la sphère privée.
Affirmée pour la première fois, en matière politique, avec la Révolution française, la laïcité apparaît comme l’un des fondements du pacte républicain. Souvent présenté comme constitutif d’une « exception française », le principe de la laïcité s’oppose naturellement aux modèles politiques à religion d’État, mais également à une tradition anglo-saxonne qui reconnaît dans le cadre de l’État l’existence d’un principe religieux, tout en laissant chaque citoyen adopter la croyance qu’il souhaite.
Napoléon Bonaparte s’emploie à définir le cadre institutionnel de la laïcité : la signature du Concordat de 1801, reconnaissant le catholicisme comme « religion de la majorité des Français », n’exclut pas la reconnaissance des autres cultes (protestant et israélite) et leur organisation en structures (consistoires) capables de représenter ces communautés auprès des pouvoirs publics. La laïcisation de l’état civil, de même que le droit au divorce, sont confirmés. L’organisation du système éducatif échappe au contrôle de l’Église, sauf pour l’enseignement primaire, et de fait, l’Empire vise à placer l’Église sous l’autorité de l’État en transformant le clergé en un corps de fonctionnaires.

Dans quelle mesure les laïques sont-ils parvenus à imposer la laïcité comme une valeur républicaine fondamentale en France depuis 1870 ?

I) 1870 – 1905 : les Républicains font de la laïcité un « ciment » de la République.
II) 1905 : la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
III) Depuis 1905 : Malgré quelques « déboires », (Bloc National, Vichy), la laïcité s’impose comme une valeur fondamentale de la République.




























I) 1870 – 1905 : les Républicains font de la laïcité un « ciment » de la République.
I) 1) 1870-1875 : Une République sans Républicains : la laïcité n’est pas à l’ordre du jour.
a) fin du second Empire, Gambetta appelle à une séparation E/E lors du discours de Belleville.
b) insurrection de la Commune, mai 1871, les communards reprennent (entre autres) ce dernier point.
c) Mac-Mahon succède à Thiers après la crise du 16 mai 1877. Sa politique d’ordre moral renvoie à une société dominée par les principes religieux => ligne de clivage entre deux France :
- la France républicaine, libre penseuse, libérale, qui a pour idéal la société sécularisée de la révolution française. (cad où aucune religion n’est érigée en modèle et où l’Etat autorise ses citoyens à pratiquer celle de leur choix ou ne pas en pratiquer du tout. La religion est isolée des sphères sociale, économique et politique. Dans la société séculière, l'État n'utilise ni ne supporte aucune Église.)
- celle pour qui l’Evangile est le principe directeur de toute société et Dieu le maître de l’histoire.
L’Eglise joue un rôle de premier plan, elle obtient des faveurs en matière d’enseignement.

I) 2) 1879-1889 : Les Républicains au pouvoir veulent enraciner la laïcité
a) Ferry veut enraciner la République, indissociable de la notion de patrie, et l’idée laïque est elle-même indissociable du sentiment patriotique. Il veut aussi libérer les consciences, on revient à la lutte contre ce qui est considéré comme l’obscurantisme de l’Eglise. => On touche là au double visage de la laïcité, qui est à la foi l’affirmation de l’Etat, mais également une philosophie propre d’inspiration rationaliste, voire antireligieuse.
L’enseignement a alors deux objectifs : - religieux : lutter contre l’enseignement confessionnel.
- politique : affermir la République en affaiblissant l’Eglise.
Pour Jules Ferry, la religion n'est pas le fondement de la morale mais, au contraire, la morale constitue l'élément solide et stable des religions. Une « morale laïque » peut donc devenir la valeur commune assurant le lien social. La laïcité est fondée sur le refus implicite d'une religion civile.

b) Une volonté de laïcisation de la société = d’où toute une série de mesures.
- 1879, suppression de la loi interdisant de travailler le dimanche (datant de 1814). S’émanciper du temps chrétien est une exigence de laïcité.
- 1880, Décret contre les Congrégations.
- laïcisation des hôpitaux.
- 1884 : loi sur le divorce, qui brise le monopole de l’Eglise, seule habilitée à rompre les unions.
C’est plus une laïcisation qu’une libéralisation du divorce. Les Républicains, à l’instar de Ferry, prônent une morale aussi sévère que la morale conservatrice du fondement religieux.

c) La laïcité va cependant plus loin que la seule lutte contre l’influence de l’Eglise, elle se donne aussi pour mission de former le citoyen en développant :
- une doctrine implicite, des idéaux, hérités du rationalisme du 18° siècle, des Lumières, des Droits de l’H.
- La République doit développer une nouvelle morale, « nouvelle religion », qui doit se substituer au credo catholique, d’où, en retour, l’acharnement des catholiques à combattre la République.

I) 3) L’école : la pierre angulaire de l’œuvre de laïcité, l’œuvre de Jules Ferry.
La laïcisation de l’école s’est déroulé dans un climat de très vives tensions, de quasi guerre civile entre les deux France : la France catholique et conservatrice contre la France progressiste et républicaine.
a) Ministre de l’instruction publique du 4 Février 1879 au 23 septembre 1880 dans le cabinet Waddington. Ses premières mesures : - collation des grades universitaires retirée à l’enseignement privé
- dispersion des congrégations religieuses non autorisées.

b) Président du conseil du 23 Septembre 1880 au 10 novembre 1881, il poursuit la mise en place des lois sur l’enseignement : - gratuité (1881)
- février 1880 : dans le secondaire, création des lycées et collèges de jeunes filles. Cette loi a pour objectif de mettre fin à l’influence de l’Eglise sur les jeunes filles de la bourgeoisie.

c) Ministre de l’Instruction de janvier à juillet 1882, il poursuit la réorganisation de l’enseignement primaire autour de la trilogie : laïcité, gratuité, obligation : la gratuité permet l’obligation qui impose la laïcité.
- 1882 : l’école devient obligatoire pour les enfants de 6 à 13 ans, et enfin école laïque en 1882. L’instruction religieuse ne figure plus dans les programmes, mais on fait place à l’enseignement scientifique et au développement d’une morale républicaine.

Cl° partielle -transition : Après l’enseignement laïque, le terrain était préparé pour aboutir à l’Etat laïque, conforme aux idéaux républicains et enjeu final.


II) 1905 : la séparation de l’Eglise et de l’Etat : un enjeu final
D’abord, étude du contexte général de lutte contre les institutions ecclésiastiques avant de nous pencher sur la loi de 1905 elle-même et ses principales conséquences.

I) 1) Le contexte anticlérical
a) Des oppositions de plus en plus marquées entre les catholiques et les républicains.
- d’abord sur un plan politique : Rép. vs monarchie et démocratie vs principe d’autorité.
- au-delà sur un plan + philo : laïcité vs défense de la primauté catholique sur la société.
Les termes « catholiques » ou « chrétien » prennent une connotation péjorative, des attaques d’une très grande violence ont lieu, qui correspondent au clivage majeur de l’époque.
b) L’affaire Dreyfus (1898), épisode clé de la lutte entre l’Eglise et la République. Les catholiques ont paru largement antidreyfusiens et se sont très rapidement opposés aux républicains, plutôt favorables à la révision du procès. L’Eglise a voulu faire une guerre aux républicains défenseurs de la vérité, et, après la réhabilitation du capitaine, elle devra subir les foudres d’une Rép. de plus en plus anticléricale.
c) Les extraordinaires progrès réalisés par la science vont tendre à faire de la science un moyen d’explication universelle, ce qui se fera au détriment d’une religion de moins en moins persuasive face aux données rationnelles. Il n’en a pas moins été délicat d’imposer la laïcité de l’Etat car le catholicisme demeurait la religion pratiquée, ou du moins partagée, par la grande majorité des français.

2) la lutte contre les congrégations religieuses enseignantes et la loi du 9 décembre 1905 : loi dite de séparation des Eglises et de l’Etat.
Le système des cultes reconnus est aboli : c'est la seconde étape de la construction de la laïcité, d'abord marquée par une lutte très vive contre les congrégations religieuses enseignantes et la fermeture de leurs établissements par Émile Combes, président du Conseil.
a) les congrégations
- 1902 : victoire des Radicaux, formation du ministère Combes : les congrégations sont frappées : les préfets font dissoudre celles qui n’avaient pas demandé d’autorisation et fermer les 2 500 écoles qu’elles dirigeaient.
- loi de 1904 : elle interdit l’enseignement aux congrégations, même celles autorisées.
b) la loi de séparation des Eglises et de l’Etat : 9 décembre 1905
La loi est le projet de Combes mais c’est son successeur Rouvier qui la fit voter, dont Briand fut le rapporteur.
Mais les deux premiers articles indiquent non pas une séparation des religions et de l’Etat, mais des religions et de la République.
La loi assure la liberté de conscience, garantit la liberté de culte, abrogeait le Concordat ; la Rép. ne reconnaît, ne salarie, ne subventionne aucun culte ; les biens des Eglises sont dévolus à des associations culturelles.
c) bilan
La République ne reconnaît plus aucun culte et refuse une religion civile : être adepte d'une religion ou être athée relève d'un choix individuel. La religion est privatisée : il ne doit pas être demandé de service public aux différents cultes et les services publics de l'État ne doivent porter aucune marque de caractère religieux.
Si le protestantisme et le judaïsme ont globalement accepté la nouvelle logique, le catholicisme l'a d'abord refusée : la loi est condamnée par une encyclique en 1906, car elle violait l’ordre divin exigeant « une harmonieuse concorde entre les deux société religieuse et civile. »

3) Les conséquences multiples de la loi
a) Les établissements publics qui assuraient l’exercice des cultes sont supprimés et tous les cultes sont désormais reconnus égaux quelle que soit leur importance. L’Etat, qui doit protéger la liberté religieuse, ne doit néanmoins pas s’immiscer dans l’organisation intérieure des Eglises qui retrouvent sur ce point leur pleine et entière liberté.
b) Le cas de l’Eglise catholique
Pour le cas de l’Eglise catholique, il existe des relations juridiques entre le Saint Siège et la République française par le biais des relations diplomatiques (depuis 1921).
Malgré les réticences initiales de l’Eglise catholique, la loi du 9 décembre 1905 a progressivement réussi à instaurer une réelle paix religieuse en France, en séparant une fois pour toutes la religion de la République. c) La séparation : le grand symbole de cette laïcité nouvelle. Pour les plus radicaux (Combes, Clemenceau, Viviani), elle devait sonner l'hallali du catholicisme ; pour les plus politiques (Briand, Jaurès), elle devait permettre la pacification religieuse du pays et l'intégration des catholiques à la République pour donner la priorité aux questions sociales.






III) Après 1905
1) après la guerre, Le bloc national : le nouveau poids de l’Eglise.
a) L’anticléricalisme est passé de mode : les Catholiques ont participé à la guerre, les ennemis sont désormais les communistes et le Bloc National s’appuie sur une majorité de droite, dont l’une des composantes est la droite catholique. D’où le fait que les différents gouvernements, de Briand à Poincaré, déploient une politique très favorable au clergé et aux catholiques.
b) Les effets : - Pas d’application de la séparation E/E en alsace et en lorraine lors de leur réintégration à la communauté nationale, les deux provinces restent sous le régime du concordat. Les membres du clergé sont alors assimilés à des fonctionnaires d’Etat. On maintient également un enseignement religieux obligatoire !! - Le bloc national joue également l’apaisement à l’égard des congrégations religieuses qui sont à nouveau autorisées. On s’attache à exalter des symboles qui sont à la fois des symboles de la patrie mais également de la religion : la figure la plus en vue est Jeanne d’arc.
- Réintégration de l’Eglise au sein de la société, d’où rétablissement des relations diplomatiques de la France avec le Vatican en décembre 1921 avec un échange d’ambassade.
- Politique religieuse favorable mais le bloc national n’abroge aucune disposition laïque. c) Renouveau du catholicisme (JAC, JOC, JEC) et de la pensée catholique: le journal La Croix (180 000 exemplaires en 1926) soutient le bloc National, défend l’Ecole libre et combat la laïcité. Et aussi des « républicains démocrates », séduits par le Sillon, membres de la Ligue de la jeune République de Marc Sangnier. Création du Parti démocrate populaire en 1924, qui peine cependant à trouver une place entre la droite conservatrice et la gauche laïque.

III) 2) crise des 30’s, et Vichy
a) crise politique de la droite : du côté de la droite traditionaliste, la crise se manifeste par une volonté de retour aux sources : développement d’un courant réactionnaire, cette jeune droite d’inspiration maurrassienne s’exprime dans différentes revues comme Les Cahiers ou La Revue française, qui véhiculent une hostilité à la démocratie, au capitalisme et à la laïcité de l’Etat et manifestent une volonté d’en revenir à le France de la religion.
B) Le Front Popu : la défense des libertés fait l’unanimité, notamment la défense de l’école laïque.
c) Vichy, Pétain et la Révolution nationale.
Lors la période du gouvernement de Vichy, le principe de la laïcité est, dans la pratique, l’objet de nombreuses dérogations. Le régime est appuyé activement par l’Eglise, qui voit avec ferveur un régime cherchant à restaurer la famille et les vertus morales d’inspiration chrétienne.
Evidemment, toutes les lois sur le statut des juifs entrent en contradiction avec les principes de laïcité de la loi de 1905 de séparation E/E qui assurait la liberté de conscience et garantissait la liberté de culte.

III) 3) La laïcité fait enfin consensus
a) 1945, la hiérarchie catholique déclare que la laïcité peut être acceptée.
b) Constitutions des 4° et 5° République.
1946 : la Constitution qualifie la France de « République laïque » et indique que « l'organisation de l'enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés, est un devoir de l'État ».
1958 : la Constitution ajoutera que la République « respecte toutes les croyances » et que « La France est une République laïque... ».
c) Depuis, le débat n’a plus porté sur la laïcité, mais sur le monopole scolaire de l’État.
Jusqu’en 1951, si les pouvoirs publics reconnaissaient l’enseignement privé, ils se refusaient à le financer, principe qui a été modifié en 1951 et 1959 : sous réserve de la conclusion d’un contrat avec l’État, qui rémunérait les enseignants et exerçait un contrôle pédagogique sur l’enseignement dispensé, les écoles privées recevaient une subvention de fonctionnement.
Si le principe de la laïcité a été aménagé au profit de l’enseignement privé, il n’en a pas été pour autant abandonné, et il n’est pas douteux qu’il fasse toujours partie des valeurs fondamentales de la République. 1989 : le Conseil d’État a rendu un avis, faisant valoir que le port d’insignes religieux n’est pas a priori une entorse à la laïcité, à condition que les personnes concernées s’interdisent tout prosélytisme et remplissent normalement leurs obligations scolaires, sans troubler l’ordre public.











CL°
- Rappeler les grandes étapes du processus de laïcisation de la République :
- la laïcisation de l’enseignement par les grandes lois scolaires (école laïque en 1882) par Ferry
- la séparation E/E en 1905, projet d’Emile Combes que fait voter son successeur Rouvier.
- Ce n’est pas un hasard si c’est cette République (la troisième) qui est parvenue à imposer le concept de laïcité. C’était vital pour l’assise juridique d’un tel régime qui se veut en outre porteur de valeurs universelles
- La laïcité de l'État, c'est d'abord la revendication politique en doctrine de sa nature, mais c'est plus encore la traduction institutionnelle en droit de cette volonté.
- À une laïcité de combat a donc succédé une conception moins rigide de la notion qui définit la laïcité comme une neutralité, solution la mieux à même, selon les pouvoirs publics, de conserver le pacte républicain sans en exclure des populations d’origine étrangère, dont certaines voient dans l’affirmation religieuse un moyen de pérenniser leur identité.

La vie quotidienne en France sous l’ occupation

Pour l’ intro. :

- Une occupation allemande en 2 phases : _mi-mai 1940-1942 avec division France en 2 territoires : Zone Sud ( Libre )
/ Zone Nord ( occupée)
_11 novembre 1942 ( voyez le goût pr les anniv de Hitler ) -1944 (Libération)
- Occupant mène une guerre économique à l’ Est : objectif = garder une Fr à sa botte de façon à ce qu’ elle lui procure ce dont il a besoin soit au fur et à mesure que guerre se durcit pr les All un pillage qui augmente et un contrôle sur la soc fra de + en + oppressif.


Pb.: Dans quelle mesure l’ occupation et les divers visages qu’ elle impose à la France ( dans la forme et dans le temps ) contraint les Français à se plier un mécanisme d’ adaptation de leur quotidien qui est propre à chacun ?


1. Une vie quotidienne imposée, réglée par les modalités de l’ occupation
2. Face à des circonstances inédites des « réponses de vie » différentes


1. Une vie quotidienne réglée par les modalités de l’ occupation

1.1 De la défaite à l’ opération « Anton » : la tempête avant le calme

- Front percé dès le 15 mai par la Wehrmacht, véritable déferlante allemande, exode + de 1 M de fra déplacés
- 1 occupation qui entraîne déchirement territorial, 1 réalité de l’ occupation différente pr les fra : Alsace et Moselle annexés au IIIème Reich les All s’efforce de « germaniser » en faisant disparaître tte influence fra les lois st allemandes, zone interdites pr raisons militaires desquelles fra st chassés ( cf. bande de 15 km le lg des côtes, Chaumont…), « zone occupée » où souveraineté de Vichy dépend du bon vouloir des All + intervention en « zone libre » (cf. pressions sur justice et police…)
- Nombreux fra tentent de passer ligne de démarcation (cf. rôle des passeurs )
Débâcle qui entraîne un profond désordre au sein de la pop fra au début de l’ occupation + un train de vie modifié, une vie qui tourne au ralenti car :
- « Indemnité » de guerre prélevée par les All (environ 400 M F / jour), véritable pillage éco + pb quotidien de la faim avec rationnement ( tickets ), sous alimentation, 12/17 % de la production agricole envoyée à l’ All + pénurie de produits de 1ère nécessité (cf. textile travaille à 55 % pr l’ All), de charbon, électricité.. Fra vivent au j le j avec queues devant les magasins, tractations (cf. marché noir, Système D…) différent cependant dans campagnes où agriculture vivrière permet parfois d’ y échapper
- Ponction de main d’ œuvre qui affaiblit encore + la production déjà amoindrie (cf. fra au service de l’ Organisation Todt )
- Fin de cette « France de la jouissance » : arrêt des bals, cinéma.. + le couvre-feu dans les villes
- Une vie minée par la peur des arrestations, répression, sentiment d’ insécurité (cf. juifs, communistes, résistants..)

1.2 De l’ invasion de la Zone Sud ( 11 novembre 1942 ) à la Libération : une vie quotidienne de plus en plus intenable

L’ occupation touche désormais tout le territoire, All engagés dans guerre d’ usure à l’ Est + défaite approchant il se font bcp + exigeant, oppresseur et tortionnaires :
- De + en + de travailleur pr l’ All ( cf. environ 2 600 000 à l’ été 1944 ) avec le STO, famille réduite + déchirement
- C° éco de + en + soutenue
- Dc le ravitaillement et repas des fra de + en + pauvre et incertain, privations ( selon le K économique ! )
- Contrôle sur la soc fra de + en + acéré, arrestations et déportations massives, massacres ( cf. Oradour-sur-Glane ) avec Milice/Gestapo horreur et indignation qui se retrouvent dans la violence de « l’ épuration sauvage »..

1.3 L’ exception Parisienne : « la vie continue »

Paris fait figure de « poche » épargnée des difficultés quotidiennes de la guerre :
- Haut lieu du collaborationnisme cf. cinéma « Juif Süss », multiples expo « le Juif et la France » (5 septembre 1941), « le bolchevisme contre l’ Europe » ( 1er mars 1942 ) + conférences ss l’ impulsion de l’ ambassadeur du Reich en Fra O. Abetz
- Concerts ( cf. ceux de H. von Karajan) + bals, « les soirées parisiennes »..
- Cinéma où public le + averti aura pu voir dans les « Visiteurs du soir »( décembre 1942 ) un hommage à la R


2. Face à des circonstances inédites des « réponses de vie » différentes qui suivent l’ évolution de l’ occupation

2.1 La réponse de « 3 France »

Face à la dure vie quotidienne 3 positions des fra se dégagent :
- les R ( voir la R i)
- l’ écrasante majorité des fra qui vit au j le j se contente de survivre au milieu de conditions materielles de + en + difficiles, vivent à court terme, absorbés par l’ urgence d pb perso ( familles à nourrir…) qui les empêchent de tirer ttes les conclusions d’ 1 telle situation, empêchent l’ engagement.
- les collabo ( par intérêt cf. usines Renault ou à titre perso. J. Joanovici amasse près de 4 Md de F ) et les collaborationnistes
- Des dilemmes préoccupant ( cf. pr l’ ouvrier : travailler pr l’ organisation Todt ou Renault afin de nourrir sa famille mais accepter en même tps de construire les défenses du Reich qui tue les libérateurs ? ms double jeu possible cf. Péchiney )
Bref une occupation qui poussent les fra ds leur retranchement et les place devant situations inédites réponses à partir de critères perso

2.2 Des réponses quotidiennes qui évoluent en même temps que le type d’ occupation

- pr la R ( effectifs gonflent légèrement voir la R i) + réactions spontanées lors du débarquement (cf. orientation parachutistes US…)
- les collabos continuent de suivre ligne de + en + dure choisie par occupant à partir de fin 1942

2.3 Une exception parisienne ?

- Les collaborationnistes parisiens obéissent à l’ occupant avec un zèle hallucinant parfois ( cf. M .Déat, P. Henriot nommés par les All pr servir de gouvernement fantoche )
- L’ insurrection parisienne de la mi-août 1944 qui fait plier D. von Choltitz




Conclusion :

- Vie quotidienne rythmée par les décisions de l’ occupant et réactions des fra en conséquence selon leurs préoccupations, leurs situations sur territoire, et bien d’ autres caractéristiques personnelles ( convictions, aveuglement, débilité voir pathologie grave pr d’ autres…)

La politique de défense de la France sous la V ème République jusqu’en 1981

Pour l’ intro. :

- « La France n’est réellement elle même qu’ au premier rang » CDG in Mémoires de guerre, volonté de « grandeur » + « nation aux mains libre » dicte politique de défense pendant 23 ans ds sillage de celle inaugurée par CDG
- Une position à l’ heure actuelle sur scène IN de défense que l’ on doit en gde partie aux initiatives du « plus illustre des français » R. Coty
- Tradition gaulliste d’ indépendance teintée d’ un léger antiaméricanisme


Pb. : En quoi politique de défense menée sous la Vème République jusqu’ en 1981 reflète -t- elle les aspirations de ses dirigeants à faire de la France une force autonome et agissante malgré la conjoncture de guerre froide ?


1. A la recherche d’ une indépendance : dénonciation du duumvirat mondial
2. Une politique de défense ambitieuse : dissuasion nucléaire, doctrine et armements



1. A la recherche d’ une indépendance : dénonciation du duumvirat mondial

1.1 Une politique de refus et de dénonciation en matière de défense sur la scène IN

CDG puis successeurs manifestent hostilité à « l’ Arms Control » sovieto-US, ces traités élaborés par les 2 superpuissances pr limiter armements, critique du « condominium » :
- 3 refus marqués : _ 5 août 1963 : refus de signer Traité de Moscou sur arrêt partiel des essais nucléaire
_ 1er juillet 1968 : refus de signer TNP
_ politique de la « chaise vide », absence à la Conférence du Comité de désarmement à Genève
Des refus motivés par priorité donnée à FNS ( Force Nucléaire Stratégique ) et protéger son élaboration

- Sous Pompidou : condamnation du Traité du 22 juin 1973 sur prévention de la guerre nucléaire = « Yalta Nucléaire »
M. Jobert ( ministre des affaires étrangères )
- 28 mai 1978 : plan de désarmement présenté par VGE lui-même à NY mais ds le cadre de l’ ONU !

1.2 Une volonté de s’ émanciper de la tutelle américaine

En pleine période de guerre froide et contexte de « Pax Atomica » (équilibre de la terreur) CDG martèle son intention de se libérer de l’ emprise US sur camp occidental pour la défense mais il ne s’ agit en aucun cas d’ en sortir :
- 1959 : refus français de la présence d’ armes atomiques US sur sol fra
- 7 mars 1966 : tout en restant fidèle à l’ alliance atlantique CDG décide retrait de la France de l’ organisation militaire intégrée de l’ OTAN ( malgré refus des Etats majors ! )
- 1974 : des décisions qui irritent outre-Manche ms reconnaissance par US à Ottawa pr la 1ère fois de appartenance de la France au « club atomique »

1.3 Une politique de défense passant aussi par la prévention avec des modes d’ action politiques bilatéraux

- Il s’ agit de maintenir relations cordiales avec pays du globe + consolider alliances en particulier avec
ancienne colonies et court-circuiter ainsi traités multilatéraux ( cf. les voyages remarqués de CDG dans le
1/3 Monde en Amérique Latine, Mexique 1964 –un petit pied de nez à Doctrine Monroe au passage- + Traité
de l’ Elysée du 22 janvier 1963 sur coopération franco-All qui comprend clauses militaires…)
- Ms en théorie une politique de défense qui passe aussi par réduction des déséquilibres socio-éco + soutien à la démocratie ms en pratique ?? ( cf. Mobutu, 1979 : « les diamants de Bokassa » !!…)
2. Une politique de défense ambitieuse : dissuasion nucléaire, doctrine et armements

2.1 L’ affirmation d’ une dissuasion nucléaire « à la française »

Dès 1958 volonté de CDG de doter Fra d’ une dissuasion nucléaire ( dissuader un agresseur de s'en prendre à nos intérêts vitaux en conservant les capacités nucléaires suffisantes pour lui causer, le cas échéant, des dommages bien supérieurs aux gains qu'il pourrait escompter de son agression ) autonome qui ne dépend pas des US ( cf. impératif du « rang ») :
- Ds le cadre de FNS : _ 1960 : acquisition bombe A ( cf. explosion à Reggane –Sahara + US : 1945, URSS :1949, UK : 1952…)
_ 1968 : acquisition bombe H
Permet à la France d’ appartenir au club fermé nations nucléaires, le président à lui seul le droit d’ « appuyer sur le bouton » et connaît le fameux « code »
- 1975 : Inflexion de VGE décide de suspendre essais aériens à Mururoa ( arrêt définitif en 1996)

2.2 Modernisation des contours de la politique de défense en fonction de la conjoncture IN : les doctrines

2 directives principales : autonomie ( la France prend seule les décisions engageant son avenir ) et solidarité (elle est prête à aider ses alliés, dont elle est solidaire, et à respecter ses engagements en Europe comme dans le reste du monde )
- 1961 : Création Délégation Ministérielle pour l’ Armement ( DMA ) ( remplacée en 1977 par la Délégation Générale pour l’ Armement )
- Décembre 1967 : la doctrine « tous azimuts » du Gnl Ailleret , un système de défense dirigé contre personne en particulier ms tous azimuts ( cf. « Puisqu’on peut détruire la France éventuellement à partir de n’importe quel point du globe, il faut que notre force soit faite pour agir où que ce soit sur la terre » CDG)
- Juin 1972 : publication du 1er « Livre Blanc » sur la défense, stratégie de dissuasion codifiée
- 1976 : le Gnl L. Poirier expose doctrine des « 3 cercles » :
_ 1er cercle : territoire national ( maître mot : indépendance )
_ 2ème cercle : Europe ( maître mot : solidarité)
_ 3ème cercle : reste du monde ( maître mot : intervention )
Une France qui cherche à s’ imposer sur scène IN avec mise en place stratégie cohérente et obtention de nouveaux armements

2.3 Une politique d’ armement ambitieuse

- Dissuasion : _ composante sous-marine : SNLE ( Sous-marin Nucléaire Lanceur d’ engins) cf.
« Le Redoutable » (1967) puis de 1973 à 1980 ( voyez les noms ambitieux ) : « le Terrible » ( 1973 ),
« le Foudroyant » ( 1974 ), « l’ Indomptable » ( 1976 ), « le Tonnant » ( 1980 )…
_ Composante aérienne : cf. entre 1964 et 1966 mise en service Mirage IV
- Pour l’ aéronavale : cf. 2 porte avions « le Clemenceau » ( 1961 ), « le Foch » ( 1963 )
- Arsenal balistique développé : cf. 1969 : 1er tir opérationnel des missiles sol-sol et mer-sol balistiques stratégiques français ( SSBS et MSBS pr les intimes ) et 1980 : mise en service sur Plateau d’ Albion missiles tête nucléaire SSBS S3 ( 3 000 km, tête d’ une méga T..)


Conclusion :

- Sous impulsion de CDG France a tenté de briser ( à son échelle bien sûr ! ) logique bipolaire de la guerre froide en matière de défense sous 5ème Rép en tentant insuffler une dose d’ autonomie ( tant ds initiatives de constructions que politique de gérance ) à son dispositif estampillé US depuis 1947.
- Mais reste relatif compte tenu du contexte : pr parodier phrase d’ A. Grosser ligne directrice reste bien « Comment puis-je affirmer et assumer mon indépendance alors que je sais pertinemment au fond de moi que les conditions géographiques et le système international rendent inévitable une interdépendance ? »

La condition ouvrière au XXème siècle

Michelle Perrot a parlé pour la période qui nous concerne du « siècle des ouvriers ». Période qui correspond à l’achèvement de la constitution d’1 classe sociale. Constitution lente de celle-ci. Pluralisme des situations qui contraste avec la pureté des définitions théoriques qui ne doutent pas de l’unité de la condition ouvrière.

I) Fin XIX eme jusqu’aux années 1906-1907 : à la recherche d’1 classe ouvrière
A) Une prolétarisation inachevée
 Début IIIeme Rep : faiblesse du prolétariat d’usine est frappante. Sous-industrialisation de la France => recours aux femmes (ind textile et chimie, surtout pour le travail disqualifié), enfants, aux étrangers (+ d’1 million en 81).
 Grande diversité de situations. Faiblesse numérique du prolétariat (même si bcp d’articles leur st consacrés). Catégorie la + répandue = ouvrier rural (la majo ds l’ind textile car nbreuses activités peuvent se faire dans le « domestic system »). Ouvrier urbain = qualifié, « aristocratie ouvrière », détenteurs d’1 savoir-faire.
 Conditions de vie très diverses. Ex : alphabétisation (fossé entre un ouvrier canut et un mineur), niveau de vie, comportement politique …
B) Stratégies ouvrières vs stratégies patronales
 Ouvriers ont pr objectif de lutter ctre la précarité et l’insécurité. Ce qui passe par la pluri-activité (paysan-ouvrier = fréquent), l’homogamie. L’activité d’ouvrier = provisoire.
 Faiblesse de la main d’œuvre, instabilité, indiscipline et fatigue de l’ouvrier paysan. D’où paternalisme, sociétés « récréatives », installation des usines à la campagne etc.
C) Développement de la classe ouvrière
 Gde dépression : déclin industrie tradi. Exil vers la ville des pop rurales, privées de ressources.
 Crise des valeurs ouvrières due à la substitution des machines et du savoir-faire scientifique au savoir-faire tradi. Ms élévation du niveau de vie => disparition disette, lecture de la presse, sport, début dvpt loisirs. Cpdt, l’élevation du pouvoir d’achat + crise des valeurs => fléaux comme alcoolisme.
 Avènement de la grève moderne (désenchantement / au paternalisme)et du syndicat (1895 : création de la CGT).
 Elaboration de symboles propres aux ouvriers comme drapeau rouge, la commune, l’international etc.
 Répression par le patronat et l’Etat (Fourmies en 1891, par ex).
 Mesures prises pour protéger classe ouvrière => 1898 loi sur les accidents du travail, 1900 limitation de la journée de travail, 1906 loi sur le repos hebdo, ministère du travail, 1910 loi sur les retraites ouvrières et paysannes.

II) 1906-1907 à la fin des 30’s : le développement d’1 classe de masse
Véritable décollage de l’industrie française. Il s’agit d’étudier les transformations qu’1 tel bond en avant ont pu provoquer dans la classe ouvrière.
A) L’impact de la nouvelle donne industrielle sur la condition ouvrière
 Entre 1913 et 1929, l’indice de la progression industrielle progresse de 40%. Ce qui est à l’origine de l’augmentation du nombre d’ouvriers de 4,3 millions à 6,3 millions (8,4 si on y ajoute les ouvriers agricoles). Net recul du nb d’ouvriers dans le textile, progression des effectifs ds la métallurgie, l’automobile, la chimie, les BTP et les mînes. Dvpt de la grande usine et des grandes concentrations + chute du nb de travailleurs isolés. Ex : Creusot, aciéries de Longwy etc => nouvelle époque de la classe et de la condition ouvrière.
 1ere guerre mondiale : durcissement des conditions de vie et de travail des ouvriers à l’arrière. Pr + de précisions, cf cours d’histoire éco et sociale.
 Rationalisation et OST (chronométrage, réduc du tps de déplacement, tâches spécialisées réduisant la polyvalence de l’ouvrier) => transform du statut de l’ouvrier avec la hausse du nb d’OS.
 Recours à une immigration massive dt les conditions de travail sont très pénibles, très dépendante de la conjoncture et rémunérée ac des très bas salaires.
 Quelle vie quotidienne ? La classe ouvrière connaît une1)profonde déstabilisation. Logements précaires et insalubres (taudis, garnis, lotissements avec une architecture anarchique, pas d’électricité, d’eau courante ni d’égouts) => très peu d’hygiène (bcp de morts per tuberculose et de mortalité infantile). Conditions de travail : milliers de paysans découvrent gdes usines et leur discipline stricte, répétitivité des tâches, nuisances comme bruit, poussière etc, activités encore dangereuses (vulcanisation du caoutchouc, manque de sécu ds les mînes). Perte d’identité, aggravée par l’échec du mvt ouvrier en 1919-1920. Stagnation du salaire moyen. Structure budgétaire n’a presque pas évolué depuis la fin du XIXeme. 2) un cloisonnement => hétérogénéité des situations. Ds les gdes villes, ouvriers moins touchés. Ils ont des loisirs, se passionnent pour le sport, le ciné. Situation bien différente ds le monde de la grande industrie encore dominée par le paternalisme, emprise de l’usine sur l’ensemble des secteurs de la vie sociale.
B) le retournement de conjoncture
 crise qui s’installe au début des 30’s. Bond en avt considérable pdté n’a pas été suivi d’1 dpt comparable de la conso ouvrière car importance de l’autoconso, leur niveau de vie est resté bas.
 1ere phase : 1929 à 1932-33 : touche les composantes les + fragiles du monde ouvrier (femmes, immigrés). Nbreux ouvriers retournent à la vie paysanne.
 2eme phase : généralisation de la crise. Vie quotidienne rendue très difficile. Pas de systême d’aide cohérent pour compense la baisse des ressources. Recourt aux solutions tradi d’assistance (ex : soupe populaire). Conditions draconiennes pour avoir accès à des alloc. Solutions perso comme jardinage.
Pratique du lock-out des entreprises, mépris des conditions élémentaires de sécu.
 Agitation sociale : contestation sociale catholique (CFTC, JOC), PCF et apparition du militant communiste
C) les ouvriers sous le front populaire
Tournant dans l’histoire de la classe ouvrière.
 Alors que après la 1ere Guerre Mondiale = extinction du mouvement ouvrier (en partie due à la perte d’un mémoire collective ouvrière), le mouvement social du printps 36 va démontrer que de profondes mutations sont intervenues. Grèves de 36 traduisent irruption des ouvriers de la grande industrie dans la vie publique française. Vie éco paralysée en quelques semaines. Entrée ds l’ère du syndicalisme de masse (CGT quintuple ses effectifs). Mvt qui part des ouvriers qualif puis s’étend aux autres, notamment ceux des industries nouvelles. Lutte pour améliorer le présent.
 Bilan : accords Matignon qui ont pour but d’améliorer les conditions de vie des ouvriers mais aussi de réduire les inégalités au sein même de la classe. Elargissement des conventions collectives à l’ensemble de la classe.
 Début de la conso de masse. Reconnaissance et intégration de la classe ouvrière à la sté englobante. Irruption des ouvriers ds le champs culturel. Multiplication des études sociologiques sur les ouvriers. Films à propos de la classe ouvrière, des grèves se dvpent. Ex : La belle équipe de Julien Duvivier.

III) De la fin des 30’s au début des 80’s : permanences et mutations de la condition ouvrière
Concept de génération.
A) Les grands principes de structuration d’une génération sociale
Après 36, cycles de luttes intenses
 Daladier en 1938 : remise en cause des acquis du Front Popu dt la loi de 40 heures => grève en Novembre => répression terrible.
 Ss Vichy : remise en cause de l’ensemble des acquis sociaux républicains, annonce mise en place d’1 « régime social hiérarchisé » => création d’1 système corporatiste qui interdit la grève, les gdes centrales syndicales. Des grèves de mai à juin 41, oct 43 (mineurs du Nord), août 44 (cheminots). Engagement dans la résistance.
 Lutte ouvrière reprend en 47 . Grèves parfois très violentes.
 le travail de consolidation du groupe
 50’s = apogée d’1 certain type de culture ouvrière. Gpe se consolide et apparaît comme bien enraciné. Homogénéisation de la classe . Pds quantitatif de + en + important de la classe. L’hérédité augmente, ce qui renforce la stabilité du gpe. Avec les acquis sociaux, n’aspire plus à sortir de sa condition. Il existe 1ascension au sein même du monde ouvrier.
 Mise en place de normes de classe => rôle de la famille. Les evts familiaux occupent 1place centrale.
 Enracinement ds l’espace. Dvpt des pratiques de la sociabilité autour de lieux comme bistrot, de jeux spécifiques comme « le jeu de boules ». Elt fdamental reste le syndicat (au niveau national : le PCF).
 renforce l’identité collective. Création de « mythes » comme le « mythe du mineur ».
B) Le groupe ouvrier dominant et les transformations de la sté fçaise
 Intégration des ouvriers à la sté englobante
 Recul en pourcentage au sein des salariés (61% en 54, 47,7% en 75). Ms progresse quantitativement de 2millions (8,5millions en 75).
 Classe ouvrière rajeunie car entrée sur marché du travail des classes d’âge du baby-boom. Ceux st svt les enfants de la génération d’ouvriers précédante.
 Essor des OS.
 Niveau de vie des salariés triple en 20ans et extension sans précédent de la protection sociale.
 Intégration à la conso de masse (auto, tv, frigos, de + en + st proprio).
 Taux de mortalité infantile chez les ouvriers chute.
 La naissance d’1 nveau prolétariat
 Ms ces progrès restent moins importants que ceux des autres catégo. Inégalités face à la vie, l’accès aux études etc.
 Nvelle génération d’usines en zone rurale. Ex : Basse Normandie.
 1 gd nb de bastions ouvriers connaissent 1 désindustrialisation : mines, textile => crise d’identité => luttes défensives pour sauver l’emploi.
 Division sociologique du travail : emplois peu qualifiés (OS) = surtt des travailleurs d’origine rurale, hausse du nd de femmes occupant ces emplois, travailleurs immigrés.
 sté de conso renforce la position acquise par les ouvriers qualifiés mais précarise un nveau prolétariat, marginalisé, coupé de tte tradi, vivant leur condition comme un déclassement. Exploitation des étrangers.

 Crise de mai 68, la mai ouvrier, est caractéristique de cette situation. Lutte sans concession ctre système.
C) Une classe en éclat
 désindustrialisation
 A partir des 70’s = recul en chiffres relatifs comme absolus de la pop ind. Effectifs chutent de près d’1million.
 le chômage
 conséquence la + dramatique pour le monde ouvrier. Taux de chômage + élevé que la moy (7,7% ctre 6,7 %).
ce qui laisse transparaître des inégalités soc : à cette même date ; chômage des cadres = 3,3%, celui des cadres sup et professions libérales = 2,2% , OS et manœuvres = 8,7%.
inégalités en ce qui concerne le chômage au sein même classe : entre ouvriers et ouvrières, travailleurs immigrés, jeunes.
chômage de + en + lg
insécurité, misère matérielle, stmt d’inutilité sociale éprouvé par les ouvriers privés d’emplois.
 travails à emplois tempo de plus en plus fréquents, à tps partiel, emplois précaires.


Conclu : pq pas parler du reniement par les enfants d’ouvriers d’une identité de cette classe.

Jaurès et le socialisme français

Ses réalisations et combats :
- Vers le socialisme (les débuts) : étiquette opportuniste, puis glissement, embrasse la cause ouvrière en 92 grève de Carmaux.
- Le Parti socialiste français : avec Edouard Vaillant. Il représente un courant bourgeois et pragmatique. Socialistes non marxistes, les amis de Jaurès soutiennent la participation des socialistes au gouvernement de Bloc des Gauches. C'est la première fois que des socialistes deviennent ministres (Millerand et Briand dans les gouvernements Waldeck-Rousseau puis Combes). Soucieux d'affermir la République, Jaurès est l'un des pères de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
- l'Affaire Dreyfus : face à Guesde, Jaurès, Blum ou Lucien Herr, hommes de gauche, attachés avant tout au triomphe de la vérité. Désormais, la gauche sera du côté des droits de l'homme, quoiqu'il arrive.
- l’unité socialiste : conciliant avec les marxistes pour réaliser cette unité dans la SFIO
- le pacifisme qui en fait l’ennemi numéro un des nationalistes :
Il s'est battu contre la loi des trois ans (trois ans de service militaire) et il milite contre l'impérialisme français qui, ne se différenciant pas de la politique allemande, participe d'un dangereux engrenage qui met la paix de l'Europe en danger. Il devient dès lors l'homme à abattre pour les nationalistes. Il est assassiné le 31 juillet 1914 au Café du Croissant, à Paris, par un nationaliste.


Une figure emblématique du socialisme français :
- l’emblème et l’un des maîtres à penser de la nouvelle génération politique née de l’Affaire
- Ses cendres seront transférées au Panthéon en 1924
- La continuation de Jaurès après sa mort : question de ce qu’aurait fait Jaurès par rapport à l’union sacrée. On ne cherche pas quelqu’un d’autre, mais un « nouveau Jaurès »

Comment les français sont-ils rentrés en guerre en 1914?

Introduction:

1GM=>déclenchement : le 28 juin 1914 l’héritier de l’empereur d’Autriche est assassiné à Sarajevo, en Bosnie, par un activiste serbe. L’Autriche se sert de ce prétexte pour déclarer la guerre à la Serbie, accusé d’avoir préparé l’attentat.=>engrenage des alliances transforme entre le 28 juin et le 4 août 1914 un conflit local en une guerre mondiale.

Opinion des français va jouer un rôle moteur dans la marche au conflit : manifestations , pressions sur les gouvernements, assistance enthousiaste aux revue militaires

L'image véhiculée pendant longtemps des soldats partant à la guerre la fleur au fusil n'a-t-elle pas erroné l'opinion des français sur l'entrée de leur pays dans le premier grand conflit mondial?

I- Une guerre attendue:

==>Rivalité coloniale:1914, l’Europe domine le monde
-1905 :1°crise marocaine à Tanger=>Rivalités européennes pour le contrôle de la ville. L'empereur Guillaume II s'oppose à la pénétration de la France sur le territoire marocain=> provoque une crise diplomatique
-1911: crise d'Agadir : Le « coup d’Agadir » en 1911 déclencha une crise entre la France et l’Allemagne au sujet de la présence française au Maroc. L’Allemagne, dont les rivalités avec la France ne cessaient de croître depuis 1880, ne pouvait supporter l’idée que le Maroc devienne une colonie française. En effet, la richesse des sols marocains ainsi que la position privilégiée du pays entre Orient et Occident constituaient un enjeu crucial dans la lutte coloniale. Ainsi, lors de la Conférence d’Algésiras en 1906, l’Allemagne n’hésita pas à s’opposer à la progression française au Maroc. Ce n’est qu’au début de l’année 1911 que la situation dégénéra dangereusement. Finalement, le 4 novembre 1911, l’Allemagne et la France parvinrent à un accord : l’Allemagne accepta le Protectorat français sur le Maroc en échange d’un territoire du Congo français annexé au Cameroun.
=>Rivalité économique
-l’Europe contrôle le commerce planétaire surtout grâce aux empires coloniaux des grandes puissances ( comptoirs…)
-se dispute des parts de marché
=>course à l'armement
-Europe coupée en deux par un système d’alliances défensives : la triple Entente (France, Royaume-Uni, Russie) et la Triple Alliance ou Triplice (Empire Allemand, empire Autrichien et Italie). Pour Guillaume II, empereur d’Allemagne, la guerre semble « inévitable et nécessaire ».
=>montée des nationalismes partout en Europe
-De 1911-13, la montée du nationalisme est de plus en plus forte en France. Elle est entretenue par les mesures prises par le président de la République, Raymond Poincaré qui modernise l'armée et rétablit le service militaire obligatoire de trois ans malgré l'opposition de la gauche .
=>fatalité : résignation des français, peu d’enthousiasme

II- Une guerre pas toujours voulue:

Des Velléités d’opposition se manifestent dans les milieux syndicaux : signe que la guerre divise
=>veulent la guerre:
-patriotisme
-Le désir de revanche de la France contre l'Allemagne réveille un vif courant nationaliste. La France vaincue par les Prussiens en 1871 a perdu deux de ses territoires: l'Alsace et la Lorraine.
-Les provinces perdues : il fallait prouver que l’Alsace était française. L’Allemagne la revendiquait au nom d’une conception de la nationalité tenant essentiellement à la langue, et se définissant comme l’appartenance naturelle et objective à un groupe ethnique auquel on est lié indissolublement, même malgré soi. La France proclamait, comme maintes fois dans le passé, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, l’impossibilité d’annexer une province sans le consentement de sa population. Récupérer ces territoires devient une priorité.
-Anti-allemand
=>refusent la guerre:
-pacifistes
-rôle de Jaurès : grand pacifiste. Il est obsédé par les menaces contre la paix, surtout pendant les guerres balkaniques en 1912-1913. Il a rédigé en 1910 une importante proposition de loi consacrée à l’armée nouvelle dans laquelle il préconise une organisation de la Défense nationale fondée sur la préparation militaire de l’ensemble de la Nation. Il mène une vigoureuse campagne contre la loi des Trois Ans de service militaire. Pacifiste mais pas antimilitariste, Jean Jaurès appelle à une grève générale, peu avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, qui, si elle n'est pas suivie, devra laisser la place à la défense nationale. Ses prises de position en faveur du pacifisme le rendent très impopulaire parmi les nationalistes et il est assassiné au café du Croissant, 146 rue Montmartre à Paris (2e), le 31 juillet 1914, trois jours avant le déclenchement des hostilités. « Ils ont tué Jaurès ! » titrent les journaux de gauche.
-gauche antimilitariste=> s’oppose à Poincaré et à ses réforme sur le service militaire qui passe à 3ans.

III- Une Guerre "inédite", différente:

=>français résignés mais décidés à la défense nationale.
-Mobilisation dès le 31 juillet 14=>consternation, personne ne veut croire que c’est vraiment le grand jour mais pas de désespoir=> mobilisation générale
-l'Union Sacré=>consensus politique et donc populaire
Devant le danger, les socialistes et syndicalistes français, jusque là pacifistes, se rallient à la défense nationale, c'est l'"Union Sacrée" pour la défense de la France menacée.
Le 1er août 1914, le président de la République française, Raymond Poincaré, déclare la guerre à l’Allemagne dans son Appel à la Nation française. Trois jours plus tard, le 4 août 1914, la volonté présidentielle d’« union » est rapportée aux deux chambres par le président du Conseil René Viviani : « Dans la guerre qui s'engage, la France […] sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'union sacrée » ; face à la menace ennemie, la France cherche donc à éviter tout dispersement dans des conflits fratricides. Même si le gouvernement s'attend à quelques réticences de la part des socialistes (assassinat de Jaurès rassemble) qui menacent le pays de grève générale mais également de la part des catholiques humiliés depuis la séparation de l'Église et l'État, les Français s'unissent dès la déclaration de guerre.
=>guerre longue (14-18)=>4 années non stop=> au départ c’est l’espoir d’une guerre courte qui peut expliquer la résignation des français
=>guerre matérielle :armes nombreuse et différente de 1870 : gaz, char…
 guerre totale : l’arrière et les femmes comme les colonies sont mobilisées

Conclusion :
-mobilisation sans problème parce que l’idée que les français se font de la guerre n’est pas exacte
-patriotisme et esprit revanchard poussent les français à rejoindrent le front=> défense nationale avant tout
-guerre même si les français n’y sont pas aller la fleur au fusil, était attendue depuis 1905

La France en 1942

I- VICHY DANS LA « GUERRE TOTALE »

A- 1942 : l’année la plus sombre de la guerre

Tout espoir de voir l’ Allemagne bientôt vaincue par une coalition mondiale s’évanouit début 1942.
- Dans le Pacifique et en Asie du sud-est, les japonais font subir en quelques semaines aux anglo-saxons les plus humiliantes défaites
- Au même moment la Wehrmacht reprend en URSS une offensive qui va la mener en Août jusqu’au Caucase et à la moyenne Volga
- De plus, les bombardements aériens anglais et américains commencent à frapper les centres industriels français au-delà des côtes des la Manche (cf : Boulogne-Billancourt est durement touché par un raid sur les usine Renault le 4 mars 1942). Les français voient ces bombardements comme des actes de guerre en direction de l’ennemi présent sur le territoire. Les habitants des villes industrielles subissent ainsi les affres des alertes répétées, les ruines, la mort apportées par les avions alliés.


B- Exploitation et répression accrue

Hitler (à cause de la résistance soviétique) doit passer de la « guerre éclair » à la « guerre totale », ce qui se traduit par une exploitation accrue des ressources des pays occupés, en particulier de la France. Cela entraîne une aggravation des conditions de vie de la population.
Les allemands veulent également employer des travailleurs français dans leurs usines.

Renforcement de la répression : à partir d’avril 1942, la Gestapo installe partout en zone occupée un « kommando » de ses policiers. Tout ce qui concerne le maintient de l’ordre et la répression de la résistance est placé sous la direction de la SS.
Le 28 avril, le général SS Karl Oberg est nommé à la tête des « service de sûreté et de sécurité du Reich » en France . Oberg négocie aussitôt avec Bousquet, le secrétaire général de la police française de Vichy, un accord de coopération et de partage des taches (accord renouvelé en 1943)


C- Le retour de Laval

Son retour est lié au changement des rapports entre la France vaincue et satellisée de Vichy et de l’occupant engagé dans la guerre totale.
Il privilégie la lutte contre les résistants et opposant politiques : le double appareil répressif allemand et vichyste, habitué dès 1940 à une action parallèle contre l’ennemi commun résistant, renforce ses effectifs et coordonne ses actions.
Laval apparaît aux yeux de français comme directement lié aux collaborationnistes. Cependant, les principaux dirigeants allemand n’ont pas spécialement voulu voir revenir Laval au gouvernement.
Le 16 Avril, Pétain le nomme chef de gouvernement : il n’y intègre aucun collaborationniste parisien, mais il y a des fidèles du pétainisme pur comme Barthélémy ou Lucien Romier.
Laval est cependant contesté.


II- DE LA RELEVE AU STO

A- Les nouvelles exigences allemandes en matière de main d’œuvre

En mai Sauckel exige l’envoie en Allemagne de 250000 travailleurs français
Laval ressort des cartons de Vichy le projet de la « Relève » ( c’est-à-dire échange d’un prisonnier français contre trois ouvriers spécialisés français partant travailler dans les usines du Reich) élaboré par Scapini en Septembre 1940 (rejeté alors par les allemands). Laval négocie donc avec Sauckel ce qui aboutit à un accord le 16 Juin. Aussitôt les services allemands d’occupation et les autorités de Vichy mettent en place conjointement tout un appareil commun de recrutement. Des journaux, affiches appellent les travailleurs à répondre aux demandes allemandes dans un but de solidarité nationale avec les prisonniers et aussi pour la « défense de l’ordre européen »
Mais comme les volontaires sont rares : pression conjointe franco-allemande
4 Septembre 1942 gouvernement de Vichy adopte une loi instaurant le STO pour tous les français de 18 à 50 ans et les française de 21 à 35 ans. Il s’agit en réalité pour Vichy d’une prise en compte par Vichy de l’ordonnance sur le travail obligatoire édictée par Sauckel pour l’ensemble des pays occupés.

B- Collaboration à sens unique

L’instauration de la Relève ajoute à l’accablement général. Sentiment d’impuissance contre cette forme aggravée d’oppression ennemie.
Même si la résistance incite à refuser cette nouvelle forme d’esclavage, elle n’est pas en mesure d’offrir aux réfractaires les moyens de fuir et de se cacher pour échapper au départ.


III- MATURATION DE LA RESISTANCE

A- Les convergences

Les mouvements constitués dans leur forme définitive au niveau des états-majors se structurent et s’étendent.
A la suite du Front National, les autres grands mouvements nés en zone Sud installent peu à peu des antennes de part et d’autre de la ligne de démarcation :
En zone Nord : « Défense de la France »
En zone Sud : « Combat », « Libération », « Franc-Tireur »
Une certaine convergence se produit

B- Le renforcement des liens entre Résistance intérieure et extérieure

Nombreuses visites de chefs de la résistance intérieure à Londres.

1 Janvier 1942 :Jean Moulin est envoyé en France pour unifier la résistance en zone Sud
Octobre 1942 : Front National et les autres mouvements rédigent en commun un appel à la lutte contre les déportations des travailleurs.

En Novembre, Jean Moulin obtient la fusion dans les « Mouvements unis de la Résistance » des trois grands mouvements de la zone Sud : Combat, Libération, Franc-tireur , et la constitution par eux d’une seule « armée secrète ».
Pendant ce temps les groupes armées du Front National FTP) deviennent opérationnels dans les provinces occupées et à Paris. : sabotages, attaques contre des collaborationnistes notoires comme Marcel Déat.

En juillet 1942, la France libre s’est donné le nom de « France combattante » : volonté de couvrir et d’unir ceux qui hors de France et en France combattent l’ennemi.
Les liaisons avec la résistance intérieure se structurent et s’étoffent sous les ordres de Passy dans le cadre du Bureau Central de Renseignements et d’Actions (BCRA)
Sur les champs de bataille, les français libres marquent par quelques exploits leur place dans le combat des armées régulières contre l’ennemi.
Cf : à Bir Hakeim, sous la conduite du général Koenig, les français stoppent Rommel du 26 mai au 11 juin aidant ainsi les anglais à couper aux allemands la route du Caire.

Xénophobie et antisémitisme en France de 1890 à 1962

En France la fin du 19ème siècle est marquée par diverses catastrophes nationales : défaite dans la guerre contre la Prusse, perte de l’Alsace et la Lorraine et drame de la Commune de Paris. C’est donc avec cet héritage non négligeable que le nationalisme français jadis progressiste cherche désormais ses sources d’inspiration dans le passé et devient plus « revanchard », intolérant, xénophobe et surtout antisémite. En effet la montée de l’immigration dès la fin du 19ème siècle, l’affaire Dreyfus, les diverses récessions économiques suscitent une montée de haine ; haine ou les étrangers et plus particulièrement les juifs deviennent les boucs émissaires. La xénophobie désigne en effet les sentiments systématiques de crainte, d'hostilité, voire de haine envers les étrangers, c'est-à-dire de ceux qui n'ont pas la même nationalité que soi ou qui n'appartiennent pas au même groupe (culture, religion, langue...). L'étranger est perçu comme une menace pour l'équilibre de vie et, donc comme un ennemi, ce qui entraîne des réactions de peur ou d'hostilité, ou les deux. Dans les formes extrêmes, la xénophobie peut dégénérer en haine ou en violence. L’antisémitisme d’autre part est une forme de racisme (avec l’idée d’une infériorité de race):c’est la religion qui est utilisée comme critère distinctif ; les juifs sont utilisés comme boucs émissaires à qui est attribuée la responsabilité des problèmes sociaux et ils sont accusés de conspirer contre l'humanité. L'antisémitisme tend, dans sa forme la plus extrême, à l'élimination des Juifs. La période de la fin du 19ème siècle marquée par l’affaire Dreyfus jusqu’au début des 1960’s (avec notamment la fin de la guerre d’Algérie) est marquée par une des phases de très forte hostilité envers les étrangers et les juifs.
Quels sont les avatars de cette xénophobie et de cet antisémitisme pendant cette période ? Dans quelle mesure xénophobie et l’antisémitisme deviennent les porte-parole d’une France portée par la haine ?
I) De 1890 à 1914 : émergence de la xénophobie et de l’antisémitisme
II) De 1914 à 1939 : de l’apaisement à la « clameur xénophobe » et antisémite des 30’s
III) Du régime de Vichy au début des 60’s (fin guerre d’Algérie)

I) De 1890 à 1914 : émergence de la xénophobie et de l’antisémitisme

1) point de départ de la perception des individus en tant qu’étrangers

On assiste à un essor de l’immigration pour pallier à la stagnation démographique de la France : situation d’appel qui voit les candidats à l’immigration se multiplier (accueil d’étrangers fuyant les persécutions religieuses avec notamment les juifs, organisation de filières d’immigrationessor de l’immigration italienne belges espagnole qui vient travailler dans des secteurs spécifiques tendance à la concentration dans certaines régions
Face à cela dès 1890 le symptôme de l’inquiétude à l’égard des étrangers se fait sentir volonté d’accroître le contrôle de la population étrangère
1889 : code de la nationalité qui veut empêcher de se voir constituer sur le territoire des noyaux allogènes qui entraînerait un maintien d’une population étrangère enracinée
C’est le début comme l’évoque G.Noiriel dans le Creuset Français de la dialectique du nous et de l’autre avec une stigmatisation progressive des « non nationaux » (c’est ici que s’élabore la dimension nationale de l’étranger)
Reproduction de thèmes stéréotypés de l’étranger qui est vient envahir la France
Noiriel parle de « xénophobie républicaine » (instituée juridiquement)

2) Flambée Xénophobe et antisémite

Une sigmatisation de ce nouveau groupe se fait sentir notamment sur la partie dont la barrière de la langue rend plus difficile l’intégration
De la part de certain une réelle volonté de palier à cette poussé xénophobe en faisant en sorte de s’intégrer ( adoption des valeurs,des réflexes qui ne les distinguent plus de la communauté englobante)
Néanmoins le thème de l’invasion persiste notamment pour certaines catégories d’étrangers comme els italiens, les polonais ou encore les juifs : on assiste à une multiplication d’actions xénophobes pendant la fin du 19ème siècle
1893 : Aigues mortes ou 20 italiens sont tués à coup de pelle et de cailloux
1894 : assassinat du président Sadi Carnot par un anarchiste italien poussé xénophobe contre les italiens
L’Affaire Dreyfus : catalyseur de la poussée antisémite (‘paroxysme’)
le point de départ de l'affaire Dreyfus, est une erreur judiciaire sur fond d’espionnage, dont la victime est le capitaine Alfred Dreyfus (1859-1935), juif et alsacien d'origine. Pendant douze ans, de 1894 à 1906, l'Affaire a bouleversé la société française. La révélation de ce scandale, dans J'accuse, un article d’Émile Zola en 1898, provoque une succession de crises politiques et sociales uniques en France. À son paroxysme en 1899, elle révèle les clivages de la France de la Troisième République. Elle divise profondément et durablement les Français en deux camps opposés, dreyfusards et anti-dreyfusards. Cette affaire est le symbole moderne et universel de l'iniquité au nom de la raison d'État. Enfin, elle suscite de très violentes polémiques nationalistes et antisémites diffusées par une presse influente.


3) Retombées

L’Action française fondée en 1899 pendant l’Affaire Dreyfus, avec à sa tète Charles Maurras est un mouvement antisémite le plus influent : son idéologie va à l’encontre de tous les idéaux de la Révolution Française : antidémocratique, monarchiste en antisémite. Tout se qui est allé de travers un jour dans l’histoire française est imputé aux juifs ou au étrangers en général, envahisseurs qui ont retirés le plus grand profit de la révolution.

L’Eglise catholique soutient ouvertement l’antisémitisme au travers de journaux catholiques comme La Croix, et Le Pèlerin.
En effet on assiste au développement du discours xénophobe dans la presse avec le thème de l’africain paresseux, l’asiatique habile, l’impulsivité de l’italien.
Se développe en plus d’un antisémitisme de droite (d’origine religieuse activé par un nationalisme français revanchard) un antisémitisme de gauche (d’origine sociale) considérant que le capital est aux mains des juifs en particuliers
Jaurès a notamment déclaré discours de Tivoli en 1898 : « nous savons bien que la race juive concentrée, passionnée subtile, toujours dévorée par une sorte de fièvre du gain quand ce n’est pas la force du prophétisme, nous savons bien qu’elle manie avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge de corset, d’extorsion… »
Il est clair que l’antisémitisme et la xénophobie sont devenues les pièces majeures dans l’élaboration des doctrines socialistes. (Barrès : « que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race »). Maurras présentera les juifs «(avec les francs-maçons, les protestants et les métèques) comme l’une des « quatre Etats confédérés » visant à la destruction de la France traditionnelle, dont le catholicisme est le fondement.
L’inquiétude face aux autres étrangers se poursuit dans les années 1910’s mais de manière plus dérobée :
1911 : on crée une carte d’identité pour réguler les sans papiers et les instances judiciaires disposent de plus en plus de données chiffrées dans la mesure ou les étrangers défraient la chronique des faites divers.


Considérée comme le paroxysme de l’antisémitisme en France et de la xénophobie en France, l’Affaire doit aussi être lu comme un des grands moments de la résistances aux passions juives : elle met en lumière en effet avec la réhabilitation de Dreyfus, les capacités de la société française de faire triompher la vérité et la justice, et devient exemple de lutte contre la xénophobie et antisémitisme virulents des ligues nationalistes ; L’Affaire a eu un autre effet : celui de rendre l’antisémitisme incompatible avec les idéaux républicains. On assiste peu à peu a une stabilisation de l’immigration étrangère qui se traduit par un certain apaisement à l’égard des étrangers et des juifs.


II) De 1914 à la fin des 30’s

1)Consensus relatif autour de l’Union sacrée

Les préjugés demeurent, les généralisations ne s’éteignent pas mais au bout du compte l’apaisement est réel, que confirment la Grande Guerre et l’Union Sacrée. Barrès admire alors, devant le sacrifice des soldats juifs morts en particuliers pour la France, « le désir passionné d’Israël de se confondre dans l’âme française ». Le patriotisme réconciliait-il les antidreyfusards et les juifs ?
Les étrangers deviennent une nécessité dans la Guerre : la ferveur xénophobe se calme. Les Etrangers joignent leur force dans la bataille qui se joue et même si la clameur xénophobe s’est apaisée ils n’en sont pas moins épargnés au front ou à l’arrière


2) Les années 20’s : entrée des étrangers et des juifs dans le débat politique

On assiste après la guerre à une multiplication d’articles consacrés aux étrangers (L’Action Française, Le Temps, L’Aube, Le Populaire…)
Cela redevient une préoccupation lancinante par cette omniprésence des étrangers en France : on s’inquiète toujours (publication dans la revue hebdo « discours aux français sur les étrangers »)
Pierre Drieux la Rochelle s’inquiète
Les pouvoirs publics déploient une étroite surveillance avec notamment le rôle du ministre de l’intérieur A.Sarraut en 1926 qui considère que l’Etat soit connaître l’état d’esprit et les effectifs des étrangers
Xénophobie et antisémitisme refont surface peu à peu.
L’Etat adopte une attitude répressive à l’égard de l’activisme politique : les étrangers et les juifs doivent faire profil bas. Mais cela n’est pas sans des attitudes quelque peu contradictoires :en effet en 1927 est adopté la loi de la nationalité qui facilite l’adoption de la nationalité aux étrangers.

3) Les années 30’s : clameur xénophobe et antisémite : le temps des multi crises

L’apaisement relatif ne survit pas à la grande crise des années 1930. Un cycle nouveau de passion antisémite et xénophobe est enclenché dont le prolongement, à la honte de la France, sera la participation du régime de Vichy à la mise en route du génocide nazi.
Vers 1930, on retrouve quelques-uns des éléments qui avaient présidé à la première vague antisémite des années 1890, et notamment l’immigration des juifs persécutés et menacés, notamment en Allemagne, mais aussi en Autriche et en Roumanie. La récession économique, le chômage indispose les français contre les étrangers en général et contre les juifs en particulier : « Nous ne souffrons pas d’une crise de chômage national s’écrie un député, Pierre Amidieu du Clos, à la chambre en 1931, mais d’une crise d’invasion étrangère »
Les attaques antisémites se multiplient dans la presse nationaliste, sans retenue.
Ralph Shor parle de « clameur xénophobe » dans 30’s : ensemble de la classe politique converge pour trouver dans l’exclusion des étrangers une solution simple et radicale aux difficultés de la France
« L’Etranger nous arrache le pain de la bouche »
Herriot se fait l’avocat de la main d’œuvre nationale « La France ne pourra bientôt plus nourrir ses propres enfants »
Nombreuses scènes de lynchage ont lieu dans les années 30
Affaire Stavisky en janvier 34 : le suicide du courtier juif russe Stavisky et les révélations au sujet de ses liens avec des politiciens corrompus provoque de grave émeutes ainsi qu’une tentative de « coup d’Etat » ( 6 février 34) contre le gouvernement
Blum et le gouvernement du Font Populaire : arrivée d’un juif à la tète du gouvernement français qui renforce le courant « M. Léon Blum, par toutes ses fibres, écrit Jean Pierre Maxence, représente l’étranger » ainsi que « mort au juif »
En 1938 et 1939, la législation restrictive du gouvernement Daladier contre les réfugiés politiques (notamment espagnols) et les juifs (victimes d’un nazisme en puissance en Allemagne) : sont refoulés aux frontières. « La France Aux Français ! »


Après la guerre, la montée de la xénophobie et de l’antisémitisme s’est fait peu à peu sentir notamment tout au long des années 30, ou la France inondée d’un raz de marée de publications antisémites pavent le chemin, à la collaboration avec les nazis sous Vichy.




III) De Vichy à la fin de la guerre d’Algérie (1962)

1) Sous Vichy

La montée de l’antisémitisme des années 30 apparaît avec le recul, comme la genèse des lois de vichy
Question évoquée par Paxton en 1981 Vichy et les juifs : question de la continuité avec la république du point de vue de l’antisémitisme
Vichy n’aurait rien inventélogique d’exclusion
Stigmatisation de « 3 groupes »
-les étrangers à proprement parler : on assiste à un renforcement du contrôle, des mesures de regroupement de la population étrangère
Livraisons aux allemands dans le cadre de l’armistice
-les naturalisés (français d’origine étrangère) sont exclus de la fonction publique, puis exclus des professions médicales puis interdiction d’être avocats.. On a cherché à revenir sur la loi de 1927
-les individus « regardés comme juifs » : dès octobre 1940 le statut des juifs (tt individu issu de 3 grands parents de race juive ou de 2 grands parents juifs mais si le conjoint est lui-même juif)
Juifs exclus de la fonction publique, internés dans les camps d’Algérie de la nationalité française.
Juin 1941 : 2ème statut des juifs aggravation : début de l’aryanisation des entreprises juivesspoliation de la richesse des juives
Rafle du Vel d’Hiv’ 1942 départs pour la déportation
Xénophobie et antisémitisme à outrance qui marquera l’histoire (la Shoah)

2) Après guerre : la seconde intégration ?

Personne ne pensait qu’on en aurait fini avec la xénophobie et l’antisémitisme en France après « Auschwitz »
Le discours antisémite et xénophobe à la libération n’a plus le droit de cité : la décence autant que la loi les interdisaient. Un nouvel apaisement s’imposait sur les ruines de l’entreprise hitlérienne et de la réaction vichyste
Mais chez les incurables les démons se sont peu à peu réveillés : par exemple le mouvement Poujade a repris en 1954, à mots couverts, les accusations antijuives : défenseurs des campagnes et des petites villes, des commerçants et des artisans menacés par le « gros », bientôt gagnés par la cause de l’Algérie française, les poujadistes ont vu en la personne de Pierre Mendès France, président du conseil (1954-1955), l’emblème de leur rejet : « bradeur d’empire », buveur de lait et champion de la lutte anti-alcoolique « dans le pays producteur de vins et de champagne », et surtout « dépourvus de sang gaulois dans les veines ». Par qui sommes nous gouvernés ? ‘il importe de les démasquer et de leur casser la g… »
Mouvement qui a révélé la persistante des mouvements antisémites en France
Parallèlement la population étrangère s’est diversifiée : avec notamment une augmentation de la population venant du Maghreb : et l’accroissement de la distance culturelle entre français et immigrés a eu pour effet de rendre tendus les relations entre euxrelent de xénophobie qui s’exprimera surtout dans les années de crise 70’s

3) Un véritable traumatisme

Stigmatisation de ces groupes qui ont révélé une France haineuse
Louis Ferdinand Céline « Qu’ils crèvent tous après on verra » Séparer l'ivraie du bon grain. [...] Le chirurgien fait-il la distinction entre les bons et les mauvais microbes ?
Juifs ont été considérés comme de la vermine à exterminer ainsi que les étrangers stigmatiser et vulgairement utilisés quand la nécessité s’en ressentait
Témoignage d’une page de l’Histoire que la France aurait préféré oublié mais qui pourtant restera à jamais dans les mémoires.



Conclusion :

Période qui témoigne d’un passé xénophobe et antisémite de la France : si la France n’a pas été « raciste » au sens stricte du terme et même si la république n’a jamais eu de législation xénophobe ou antisémite, la page de Vichy reste ouverte : il y eu des racistes, des antisémites, des xénophobes virulents en France.
Cette période d’antisémitisme et de xénophobie en France peut se poursuivre encore aujourd’hui, montrant que ces 2 courants sont bien ancrés dans les mentalités et ne sont pas près d’en sortir.