jeudi 8 avril 2010

lécole publique en France de 1870 à nos jours

L'Ecole en France de 1870 à nos jours.


D'après Maurice Aghulon, « l'école est le ciment de la république », c'est un lieu de formation des citoyens, une institution au sein de laquelle tous peuvent se rencontrer. L'école est un terme générique qui regroupe tout l'enseignement de la maternelle à l'université. L'école préexiste évidemment à la III° République, notamment avec la loi Guizot de 1833 qui dote chaque commune d'une école primaire. Cependant la III° République marque un réel tournant dans l'histoire de l'école : parmi les projets des républicains l'école fait partie des priorités. Gambetta entend distribuer l'instruction à pleine mains, la répandre à flot. Cette vision des républicains ne manquera pas d'être vivement critiquée par l'Eglise tout d'abord, puis la querelle scolaire traversera tout le XX° siècle. L'école occupe une place centrale dans la société et la République qu'elle porte et qui la porte. Quelles ont été ses évolutions majeures de 1870 à nos jours ?

I- 1870-1914 : ancrage de l'école publique.

1)Etat des lieux.
Loi Guizot 1833: une école primaire dans chaque commune.
Loi Falloux 1850 : enseignement privé subventionné.
L'enseignement est en grande partie pris en charge par l'Eglise : « L'école des Frères. »
taux de scolarisation :
scolarisation des filles :
taux d'alphabétisation :
âge moyen d'arrêt de l'école :

2)Les Lois fondatrices.
1881-1882 : Lois Ferry : gratuité, obligation, laïcité. Enlève le pouvoir à l'Eglise quant à l'enseignement, la République s'approprie le fonction d'instruction.
1886 : Loi Goblet crée les écoles maternelles puis primaire élémentaires de 6 à 12 ans avec possibilité de poursuite dans le primaire supérieur. Un certificat d'étude est délivré à la fin de la scolarité. Camille Sée : proposition d'un lycée pour jeunes filles : on prend en compte l'éducation des femmes, enlevant de ce fait l'emprise que l'Eglise peut avoir sur elles. L'école permet la transmission des valeurs républicaines, il y a une volonté d'assembler, mise en valeur du patriotisme, volonté de créer une identité nationale : tout le monde étudie en français et pas en dialectes régionaux, tout le monde a le même livre de lecture : Le Tour de France par deux enfants de Georges Bruno. Programmes d'enseignement commun, forme le citoyen.

3)Le bilan.
Alphabétisation massive, école répond à nécessité républicaine de former des technocrates. Mais pas de massification de l'enseignement car la France reste très rurale. Inégalités persistent car secondaire pas gratuit donc réservé à bourgeoisie. Pas de réformes au delà du primaire. Réussite dans l'enracinement de la République qui se vérifie avec la création de l'Union Sacrée.


Les bases de l'école publique sont établies et les valeurs de la République sont enracinées, mais l'école est loin d'avoir trouvé son visage définitif.


II- 1914-1945 : les Aléas.
Pendant toute la période, grand débat sur l'école unique ( puisque coexistent le primaire supérieur et le secondaire qui se font concurrence, de plus le premier réservé aux classes populaires et le deuxième à la bourgeoisie ) qui ne sera pas tranché.

1)Les premières tentatives de réforme.
1919 : apparition du terme démocratisation avec l'article de Pécaut : « Ecole unique et démocratisation. » Proposition d'une école unique. Buisson propose une école unique de 5 à 11 ans. Apparition de la méritocratie : prise en compte des capacités de chacun, donner accès à chacun aux études selon leur mérite. Réflexions sur l'orientation et la sélection. 1919 : loi Astier crée la filière technologique pour créer des débouchés.
1933 : gratuité du secondaire élargie la démocratisation.

2)L'oeuvre du Front Populaire.
Projet de réforme qui résulte de réflexions sur l'école unique et l'égalité des chances. Il y a plus d'effectifs en primaire qu'en secondaire qui présente moins de débouchés. 1936 : allongement de l'obligation de 13 à 14 ans. Jean Zay rédige une réforme adoptés le 2 mars 1937 : unification de l'enseignement primaire et harmonisation du secondaire. Amélioration de la formation des enseignants. Création de bourses. Programme de construction d'écoles.

3)Vichy.
1941 : Réforme pour débarrasser le primaire supérieur de la concurrence du secondaire : Carpocino : transformation des EPS ( écoles primaires supérieures ) en collèges modernes intégrés à l'enseignement secondaire.
Cependant forme de réaction à la République : remise en cause de l'école républicaine, volonté de redonner une influence à l'Eglise, Marc Bloch : Etrange défaite : critique de l'école qui serait une cause profonde de la défaite, il faut donc changer son fonctionnement. Mais pas le temps pour appliquer toutes les réformes prévues (notamment le renouvellement du personnel scolaire) .
Parallèlement, le CNR réfléchi sur l'école et sa réforme.


La Libération marque une nouvelle rupture, en effet après les années noires il y a une volonté de tout réformer.


III- 1945 à nos jours : démocratisation et massification.
En plus des réformes engagés par la volonté de l'Etat, pression de la population pour réformer : début du baby boom, gonflement des effectifs appelle réforme.

1)La Libération, la IV° République et le début de la V°.
Application du programme du CNR à la Libération avec le rapport Langevin-Wallon : école unique, enseignement commun jusqu'à 15 ans puis enseignement de détermination de 15 à 18 ans au lieu de sélection dès l'entrée en 6°. Ce projet vise à en finir avec une école de notable ( secondaire) et une école du peuple ( primaire ) .
Pierre Mendes France : construire une classe de collège par jour.
Dans les années 50, les collège d'enseignement général ( CEG ) et le collège d'enseignement spécialisé ( CES ) restent distingués, avec la création des groupes d'observation dispersés (GOD ) qui intègrent les élèves en difficulté.
V° République veut répondre à la croissance économique en formant plus de travailleurs compétents, rapprochement des CEG et CES.
1956 : loi Debré : financement des écoles privées en échange d'un respect des programmes.

2)La rupture de mai 68.
Etudiants de 68 ont subi une première éducation stricte puis une adolescence avec un assouplissement des normes éducatives. Rupture des normes entre les générations, dès 1956 il y a des conflits intergénérationnels. Dans les années 60, les universités sont en crise de croissance : explosion des effectifs car demande sociale ( premières générations du baby boom ) forte et politique volontariste de l'Etat, mais le fonctionnement des universités ne suit pas, il y a une nécessité de réformer l'administration. Manifestations étudiantes pouvant être très violentes en mai 68, débutent à Nanterre. Janvier 1968 : Inauguration de la piscine du campus de Nanterre par François Missoffe,ministre de la jeunesse et des sports, altercation avec Daniel Cohn-Bendit alors étudiant :
« — Monsieur le ministre, j'ai lu votre Livre blanc sur la jeunesse. En trois cents pages, il n'y a pas un seul mot sur les problèmes sexuels des jeunes. » Après quelques répliques assez sèches de part et d'autre, le ministre s'échauffe : « — Avec la tête que vous avez, vous connaissez sûrement des problèmes de cet ordre. Je ne saurais trop vous conseiller de plonger dans la piscine. — Voilà une réponse digne des jeunesses hitlériennes. » Témoin des tensions.
12 novembre 1968 : Loi Faure délivre l'autonomie universitaire, création du conseil universitaires auquel peuvent siéger les étudiants, création du statut d'enseignant-chercheur. 1969 : mixité totale.

3)Les réponses différées à mai 68.
Les réflexions qui ont traversé tout le XX° siècle sur la volonté d'unification de l'école aboutissent en 1975 avec la loi Haby sur le collège unique : regroupement de CES et des CEG, plus de différenciation en filières.
1981 : arrivée de la Gauche au pouvoir : rapport Legrand : volonté de lutter contre échec scolaire et recréer une réelle démocratisation, car Bourdieu et Passeron ont démontré que l'égalité des chances n'était pas évidente du tout, la reproduction sociale est très marquée, la démocratie de l'école ne va pas de soi. Création des ZEP (zone d'enseignement prioritaire) : discrimination positive pour donner accès à l'éducation à ceux qui connaissent le plus de difficultés sociales.
Savary (1984): sa politique vise à réduire l'écart entre enseignement privé et public, mais ça loi est retirée, ce qui constitue une d »faite pour les laïques : témoin ici de la querelle scolaire, présente dès les lois Ferry et présenté également avec la loi Debré(1959)
Chevènement : objectif de 80% de baccalauréat pour chaque classe d'âge d'ici 2000 car on prévoit le déclin des emplois industriels qui sont le débouché des CAP. Parallèlement, loi-programme sur l'enseignement technologique et professionnel. Dès 1992 : plus de la moitié de la classe d'âge obtiendra un bac, général,professionnel ou technologique.
Pendant les années 1990, pas de réformes décisives, nombre de bacheliers ne cesse d'augmenter ( aujourd'hui 64,2% d'une classe d'âge a le bac.)
Pas de remise en question du primaire et du collège, malgré échec scolaire et inégalités sociales. Actuellement réflexion sur une réforme du lycée.


Ecole a permis d'ancrer la République, elle forme le citoyen et prépare son avenir, de façon pas égalitaire cependant, malgré tous les efforts pour ce faire. ( conclusion à compléter...)

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