dimanche 11 avril 2010

La France et ses colonies depuis 1914

3 périodes :

I. 1914-1945 : l’apogée du colonialisme
II. 1945-1962 : La décolonisation
III. 1962-1990’s : De nouvelles formes de colonisations ?

Comment s’est opérée la transformation des rapports entre la France et ses colonies depuis 1914 ?

I. Un empire à son apogée.
1). Etat de l’empire français lors de la Première guerre mondiale.

En 1914, l'empire colonial français s'étend sur 14 416 000 kilomètres carrés et compte près de 48 millions d'habitants. La tendance à l'assimilation, qui est le reliquat de l'héritage jacobin, ne doit pas faire illusion. L'option « assimilation » ou « autonomie » est un faux dilemme. Tout au plus concerne-t-elle les différentes manières de « coloniser » et d'« administrer. Il n'y a que 1 300 000 Français dans l'empire, mais la seule Algérie compte 800 000 habitants d'origine européenne (seule colonie de peuplement).
Il existe déjà des mouvements nationalistes, qui restent toutefois assez localisés et qui, pour l'heure, ne peuvent mettre en danger la domination française. En Tunisie, dès 1907, a été créé le comité Union et Progrès, qui publie un journal, Le Tunisien. On note quelques manifestations à la veille de la Première Guerre mondiale : grève d'étudiants en 1910, incidents sanglants en 1911 au cimetière du Djellaz, bagarres dans les rues de Tunis en février 1912. Mais ces mouvements nationalistes sont surtout le fait de minorités d'intellectuels.
La Première Guerre mondiale est suivie d'une certaine expansion du domaine colonial français, puisque la Société des Nations accorde à la France des mandats sur l'est du Togo, sur la majeure partie du Cameroun, sur la Syrie et le Liban.
L'empire avait fourni, pendant la guerre, des troupes, des travailleurs, des denrées alimentaires, des matières premières et de l'argent par le truchement des emprunts de guerre et des bons de la Défense nationale. Malgré ce renforcement de l'exploitation économique et humaine, l'empire a tenu. On ne note que quelques soulèvements locaux.

2). L’exaltation de la grandeur de l’empire alors que des contestations commencent à monter.

La France de l’entre-deux-guerres est très fière de son empire colonial : c’est la conséquence en quelque sorte de l’école de Ferry qui mettait en avant les qualités du colonialisme. La France comme les autres puissances colonisatrices, reste persuadé qu’elle est chargée d’une mission humanitaire et civilisatrice, à l’image du docteur Schweitzer.
Cette période est un moment d’exaltation du colonialisme. De nombreux indices :
Événements culturels : Revue nègre et Joséphine Baker (1925)
Les publicités, notamment Banania.
L’exposition coloniale en France en 1931 (par le général Lyautey) est l’apogée de cette vague, en suivant la célébration du centenaire de la prise d’Alger en 1830. On justifie de plus en plus les entreprises coloniales de façon économique, morale et historique. Et la crise de 1929 va engendrer dans les années 30’s un repli de la France sur son Empire.


Mais en parallèle, certaines contestations de l’ordre colonial se ressentent déjà :
Le Maroc est ébranlé en 1925-1926 par la révolte d'Abd el-Krim, qui doit capituler après une guerre très dure où la France est obligée, comme naguère, de faire appel aux troupes du contingent. Des voix s’élève en 1925 lors de la guerre du Rift entre l’Espagne et le Maroc par les communistes et les surréalistes contre les abus du colonialisme (André Gide ou Joseph Conrad). En Algérie, l'opposition des colons fait échouer les plans de réformes électorales, et en particulier le projet Blum-Violette de 1937, ce qui entraîne la recrudescence de mouvements de résistance. En Tunisie, des réformes sont octroyées après les troubles de 1920-1921. Leur acceptation par le parti du Destour provoque, en signe de protestation, la création du Néo-Destour. Dans l'Indochine, les mouvements révolutionnaires s'organisent et la mutinerie de Yen Bay, en 1931.Les idées communistes et de Sun Yat-Sen, recueillent un certain écho.
1927 : création d’un parti vietnamienne (VNQDD).
1930 : Nguyên Ai Quôc (futur Hô Chi Minh) proclame un parti communiste vietnamien.


En 1939 : l’Empire colonial français est le second au niveau mondial. Il a atteint sa « sa plénitude » (H. Deschamps). En réalité, une crise mûrit dont la Seconde Guerre mondiale va précipiter l'évolution. Pendant la guerre elle-même, l'empire a joué à nouveau un rôle important. En raison des circonstances, il a servi de base à la France libre. Désormais, il ne peut plus être question d'un empire colonial français. La Charte de l'Atlantique proclame « le droit qu'a chaque peuple de choisir la forme de gouvernement sous laquelle il doit vivre ». L'aspiration à l'indépendance nationale l'emporte sur le désir d'une assimilation individuelle.

II. La décolonisation.
1). Le temps des contestations et le début de la décolonisation.

Le problème est donc posé de trouver des formes nouvelles d'organisation. La guerre n'est pas encore terminée que la conférence de Brazzaville (30 janv.-6 févr. 1944) jette les bases sur lesquelles devait être établie, en 1946, l'Union française. Construction fragile, bientôt emportée, à la suite de la guerre d'Indochine qui finit le 21 juillet 1954 et de celle d'Algérie qui commence le 1er novembre 1954. Une nouvelle formule est inventée : celle de la Communauté, en 1958.
Les premières contestations importantes sont celles de Sétif, du 1er au 8 mai 1945, en Algérie. Ces contestations sont lourdement réprimées (80 000 morts au Madagascar).

Une première vague de décolonisation :
Retrait du Liban et de la Syrie pendant la SGM
Indochine. Décolonisation brutal : une guerre qui se termine par les accords de Genève en 1954. Rappeler par exemple l’opposition des communistes à cette guerre (alors qu’il revendique l’Algérie française), rappeler le rôle de PMF.
L’accord du 2 mars 1956 confirma solennellement les engagements pris à La Celle-Saint-Cloud le 6 novembre 1955 : le Maroc redevenait un État indépendant.
Mendès France promit alors l'autonomie interne à la Tunisie, ce qui fut réalisé par les accords du 21 avril 1955. L’accession à l'indépendance fut reconnue le 20 mars 1956.


2). La décolonisation qui marque : l’Algérie. Seulement au sortir d’une longue guerre qui dura sept ans. (Rappeler les événements de la guerre d’Algérie peut être, et les oppositions entre Algérie française ou indépendante) De gaulle, à partir de 1958 adopte une attitude pragmatique face à cette colonie d’une grande importance (peuplement des pieds-noirs). Accord d’Evian offre l’indépendance à l’Algérie, le 18 mars 1962.

C’est la fin d’une page de la décolonisation. Celle des décolonisations difficile autant au niveau de la métropole que dans les colonies. Les rapports sont conflictuels. A présent, la décolonisation, notamment en Afrique noire, est réalisée plus paisiblement.

III. De nouvelles formes de colonisation ?
1). La décolonisation de l’Afrique noire : création d’un foyer francophone.

L'Afrique noire française et Madagascar connurent au contraire une décolonisation paisible. En 1958, de Gaulle offrit aux populations de choisir par référendum d'adhérer ou non à la nouvelle Communauté. À l'exception de la Guinée, tous les Africains et les Malgaches se prononcèrent le 28 septembre 1958 en faveur de ce Commonwealth français. Un an plus tard, le nouvel État fédéral du Mali (constitué par le Sénégal et le Soudan français) demanda l'indépendance totale. De Gaulle lui donna satisfaction : le Mali devint indépendant le 20 juin 1960, Madagascar le 26 juin. Au cours de cette même année, tous les autres États africains proclamèrent leur indépendance en accord avec la France. La Communauté éphémère avait fait place à un réseau de conventions bilatérales. La France, qui avait mené deux guerres de décolonisation, libéra simultanément, après autodétermination de leurs populations, quinze pays d'outre-mer en leur consentant durablement aide et coopération. La décolonisation en Afrique noire est bien sûr facilité par les biens célèbres loi-cadre Defferre : mise en place d’exécutifs locaux dès 1956 (sous Guy Mollet !).
A la place de la communauté mort-née se trouve alors un ensemble francophone qui entretient de nombreux rapports économiques, sociaux et politiques.

Ce qu'on a appelé la « décolonisation » est achevé - tout au moins quant aux liens politiques. Par une sorte de paradoxe ne demeurent dans la mouvance française que des terres appartenant, pour la plupart, au premier empire colonial français : les départements français d'outre-mer (la Réunion, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane), les territoires français d'outre-mer épars dans l'océan Atlantique (Saint-Pierre-et-Miquelon), dans le Pacifique (Tahiti et la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna) et dans la périphérie de l'océan Indien (Mayotte, les Terres australes et antarctiques).

2). Une nouvelle forme de colonisation : le néo-colonialisme !

Et oui ! La nouvelle domination est à la fois économique et culturelle.

Cette domination extérieure paraît tenir à quatre faits économiques essentiels :
- maintien et renforcement de la suprématie des firmes étrangères dans la production et le commerce des pays pauvres ;
- nature de la production dans laquelle ils se spécialisent ;
- détérioration continue des termes de l'échange ;
- signification économique de l'aide qui leur est accordée.

La forme nouvelle de colonisation culturelle apparaît actuellement, pour l'essentiel, sous trois formes, celles de l'impérialisme doctrinal, du système éducatif, de l'abus psychologique.

Il y a donc toujours un lien important entre la France et ses colonies : à travers des accords commerciaux mais aussi des liens culturels fort tant qu’un foyer francophone s’impose en Afrique noire par exemple.


Conclusion : Revenir sur l’évolution des rapports qui ont en effet depuis 1914 changés complètement. Les rapports entre la France et ses colonies qui sont restés conflictuels pendant une majeure partie sont bien sûr liés à la volonté toujours croissante de l’émancipation. Cette émancipation étant acquise, les rapports changent et, même si une certaine forme nouvelle de colonialisme peut parfois s’imposer, les rapports diplomatiques montrent un lien fort historique et culturel entre la France et ses colonies. Par exemple, toute la littérature francophone en Afrique noire (Senghor).


Commentaire pour la colle. J’ai choisit une problématique mettant en avant une transformations des rapports entre la France et les colonies. Ici, j’ai surtout privilégié le factuel pour que chacun puisse trouver des informations et des connaissances sur le sujet. Dans le cas d’une analyse sérieuse des transformations des rapports coloniaux : s’attarder à chaque transformation en montrant en quoi il y a changement. Par exemple, avant le début de la décolonisation : le rapport pendant la SGM avec les colonies qui ont rejoint la résistance.

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