samedi 29 mai 2010

La libération en France

La libération en France


Grâce au général de Gaulle est crée dès 1943 à Alger le Comité Français
de Libération National (CFLN). Il s’agit d’un assemblée composée de
résistants, d’anciens parlementaires etc.
Le 2 juin 1944, le CFLN devient le gouvernement provisoire de la
république française. La libération commence le 6 juin 1944 avec le
débarquement de Normandie et se complète en août par celui de Provence .
Jusqu'en mai 1945, la poursuite de la guerre est l'objectif qui mobilise
les énergies. La libération progressive du territoire s'accompagne de
batailles acharnées : bataille de Normandie, percée d'Avranches,
bataille des Ardennes, maquis de Saint Marcel (Morbihan), résistance du
maquis des Glières et de celui du Vercors, etc. Les troupes allemandes
se livrent à des massacres de représailles sur les populations civiles.
Avant la Libération des exécutions et des assassinats ont également lieu
dans cette tourmente de l'année 1944, de libération du territoire
national, qui mettent en cause tant les occupants que la Milice. Les 2
points culminants restent la libération de Paris et finalement la
libération de Strasbourg par la 2ème Division Blindée .



I- LES DÉBARQUEMENTS

a - Les préparatifs militaires des Alliés


Le projet anglo-américain de débarquement en Normandie pose de
redoutables problèmes. Les forces armées doivent pouvoir compter sur un
soutien logistique sans failles. Un engagement massif des forces
allemandes risqueraient fort de conduire à un échec, dont les
conséquences seraient désastreuses. Pour éviter cela, les Alliés mettent
sur pied un plan d’intoxication de grande envergure (Bodyguard).
Celui-ci comporte plusieurs projets parmi lesquels Fortitude Nord et
Fortitude Sud. Le but recherché; maintenir la dispersion des unités
allemandes, est atteint.



b - L’opération Overlord

L’offensive alliée est lancée le 6 juin 1944. Les troupes engagées sont
américaines, britanniques et canadiennes. Le général Eisenhower a la
responsabilité du débarquement. Les Alliés prennent pied dans la région
située entre l’Orne et le Cotentin. La résistance allemande est
vigoureuse et inflige de lourdes pertes aux assaillants.

Le réalisateur Steven Spielberg traite du même sujet dans son nouveau
film qui s’intitule Il faut sauver le soldat Ryan : alors que les forces
alliées débarquent à Omaha Beach, le capitaine Miller doit conduire son
escadron derrière les lignes allemandes pour une mission
particulièrement périlleuse : trouver et ramener sain et sauf le simple
soldat Ryan, dont les trois frères sont morts au combat en l’espace de
quelques jours ... Pendant que le petit commando progresse en territoire
ennemi, les hommes de Miller se posent des questions. Faut-il risquer la
vie de huit hommes pour en sauver un seul ?

La participation française aux combats est très réduite. Peu d’hommes,
sans doute, mais un héroïsme remarquable et des pertes importantes.

Une petite partie du territoire français est libérée. Dès le 14 juin, De
Gaulle est présent à Bayeux, première ville continentale libérée de
l’occupation allemande par les forces alliées débarquées en Normandie.
Le " plébiscite " de Bayeux est une étape vers l’instauration d’un
pouvoir français.

Pendant deux mois, les combats sont très violents. La rupture du front
intervient à Avranches à la fin du mois de juillet. Les Alliés peuvent
ainsi progresser vers le Bassin parisien, tout en s’engageant dans la
libération de la Bretagne.

c - L’opération Anvil - Dragoon

Les Alliés débarquent sur les côtes du Var le 15 août 1944. Français et
Américains y jouent un rôle décisif. L’armée est commandée par le
général de Lattre de Tassigny.

L’opération Anvil - Dragoon est un succès : Toulon et Marseille sont
libérées plus tôt que prévu. La Résistance fournit un appui appréciable.
Les forces alliées remontent la vallée du Rhône et rejoignent en
Bourgogne les troupes d’Overlord en septembre.

Dès le 25 septembre 1944, l’armée qui a dirigé l’opération Anvil -
Dragoon devient la première armée française.

II - LA LIBÉRATION DE PARIS

(c'est en effet la libération de paris que la plupart des gens ont en
tête quand on parle de « la libération » )

a - Les objectifs américains et allemands

Eisenhower souhaite remettre à plus tard la Libération de Paris. Les
Américains préféreraient contourner la capitale pour ne pas ralentir la
progression alliée.

Les consignes de Hitler sont très claires. Les Allemands doivent tenir
leurs positions, même si cela doit conduire à la destruction de Paris.
Le général Von Choltitz, qui est en charge du " Gross Paris ", doit
veiller à l’application de ces ordres.

b - L’insurrection

Paris est en effervescence. Les policiers, les cheminots et d’autres
travailleurs se mettent en grève. Le Comité parisien de Libération est
confronté à une décision difficile : faut-il déclencher l’insurrection
au risque de provoquer de terribles représailles ? Les communistes, qui
sont très influents, sont favorables à l’action immédiate. Alexandre
Parodi, le délégué général de De Gaulle, se rallie à la thèse
communiste.

L’insurrection est déclenchée le 19 août 1944. Le Consul général de
Suède, Raoul Nordling, négocie une trêve. Cependant, les résistants
n’ont pas été inactifs : ils ont mis en place des barricades et investi
dans des bâtiments publics. Choltitz ne croit plus à la victoire et
n’utilise pas toute la capacité de nuisance allemande. La trêve est
rompue le 22 août.

C’est également ce dont traite le film de René Clément Paris
brûle-t-il ? retraçant la libération de Paris. En effet, au début d’août
1944, les alliés approchent de la capitale. Hitler a ordonné au général
Von Choltitz, gouverneur de Paris, de faire sauter les principaux
bâtiments et monuments de la capitale s’ils y pénètrent.

c - Paris libéré

Le déclenchement de l’insurrection modifie les projets américains.
Eisenhower considère qu’il n’est pas possible d’abandonner la capitale
française dans une telle situation. La IIème division blindée du général
Leclerc peut désormais intervenir. Les premières troupes françaises
arrivent dans la soirée du 24 août. Le lendemain, Choltitz signe l’acte
de reddition. Ce même jour, De Gaulle célèbre " Paris libérée, !libérée
par elle-même, libérée par son peuple... ". Le 26 août, le triomphe du
général est total : il défile sur les Champs - Elysées, tandis qu’une
immense foule l’acclame.

" Heureux ceux qui ne regardèrent pas, ce soir-là, à être des
énergumènes ! Heureux ceux qui pleurèrent, rirent, acclamèrent, levèrent
les bras, étreignirent des inconnus, se prirent par le bras et
chantèrent, en marchant au hasard devant eux, en dansant, en portant des
lumières, en agitant des drapeaux tricolores, étoilés, barrés de deux
droites et de deux diagonales... Heureux les déchaînés, les enfants, les
têtes blanches, les boucles blondes, qu’un ordre enfin jetait en pleine
fête, ivres avant d’avoir bu, rués vers les sauveteurs déferlants !
Heureux les hors d’eux-mêmes !

Colette, Jours de Gloire





III-LES DERNIÈRES VILLES LIBÉRÉES

a - La libération de Metz

A la fin du mois d’octobre, une importante offensive américaine fait
sauter le " verrou " de Maizières-lès-Metz. Le 8 novembre commence alors
la bataille pour la libération de Metz. Plutôt qu’un affrontement direct
qui serait sans nul doute destructeur, Patton préfère la solution de
l’encerclement de la ville. Le 18 novembre au matin, devant l’avancée
des troupes américaines, les Allemands décident de faire sauter les
derniers ponts sur la Moselle. Le 19 novembre, après d’âpres combats,
les valeureux soldats du général Walker entrent dans les faubourgs de la
ville par le sud. La messe est désormais presque dite. Le fort de
Queuleu tombe le 20 novembre, et le 21, le général Kittel est fait
prisonnier. Le 22 au matin, alors que des affrontements sporadiques se
déroulent encore dans le quartier Saint-Vincent, le général Walker
commandant le XXème corps américain remet, au cours d’une cérémonie
officielle sur la Place d’Armes, la ville au général Dody, nouveau
gouverneur de Metz. Après plus de quatre années d’annexion et de
privations en tous genres, la ville de Metz est enfin libérée du joug
allemand grâce au courage des soldats américains.

" Ce que j’ai entendu dire confirme tout ce que je sais et je crois que
le Führer ne sera plus tellement longtemps prophète. La patience est
parfois une vertu difficile, mais quand on sait que la récompense est au
bout, on supporte avec calme et confiance ses petites misères. Dîtes
bien à tous les amis qu’on ne cesse de penser à eux et qu’ensemble nous
voulons travailler, la paix retrouvée, à la prospérité d’une magnifique
Lorraine. "

Mémoires du docteur Théodore Wilhelm, grand-père de Marie (décédé en
1974).


b – La libération de Strasbourg

23 novembre : La deuxième division blindée du général Leclerc entre dans
Strasbourg après avoir parcouru plus de 100 km en 6 jours. La ville est
libérée et 12 500 soldats allemands sont faits prisonniers. Leclerc
s'adressera aux Alsaciens en ces termes: " […] la flèche de votre
cathédrale est demeurée notre obsession. Nous avions juré d'y arborer de
nouveau les couleurs nationales. C'est chose faite. »Strasbourg est donc
libérée assez facilement grâce à une offensive rapide le 23 novembre, le
drapeau français est hissé au sommet de la cathédrale : Strasbourg est
libérée et avec elle c'est tout un symbole que la France à retrouvé et
va utiliser .




Conclusion : La situation de la France à la Libération est désastreuse
( 600 000 morts civils et militaires / déficit de la population / 1
million de famille sans abri / français amaigris ) et requiert un effort
considérable de reconstruction et de redressement. Les divisions,
tensions et réalisations de la période de l'Occupation, tout comme la
dynamique de reconstruction, influent de manière

décisive sur l'histoire de la France dans le second XXe siècle.

La Libération c'est aussi la restauration de la vie politique. Au fur et
à mesure que le territoire connaît sa libération, les Français
réinventent les institutions politiques et veulent réformer les
structures juridiques et économiques du pays. Le mouvement à la
Libération est double : il est inspiré par la Résistance intérieure et
mené par le général de Gaulle. Les Mouvements Unis de Résistance (MUR)
regroupent plusieurs autres mouvements en Mouvement de Libération
Nationale (MLN) ; à la conférence de Brazzaville de Gaulle étudie les
futures relations, nées de la libération, entre la métropole et les
colonies.





(et en bonus : le discours du Général, fait le 25 aout 1944 à Paris,
quand même il vaut le coup !...)


« Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l’émotion qui nous étreint
tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout
pour se libérer et qui a su le faire de ses mains. Non ! Nous ne
dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des
minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris ! Paris
outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré ! Libéré par
lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la
France, avec l’appui et le concours de la France toute entière, de la
France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France
éternelle. Eh bien ! Puisque l’ennemi qui tenait Paris a capitulé dans
nos mains, la France rentre à Paris, chez elle. Elle y rentre sanglante,
mais bien résolue. Elle y rentre, éclairée par l’immense leçon, mais
plus certaine que jamais de ses devoirs et de ses droits. Je dis d’abord
de ses devoirs, et je les résumerai tous en disant que, pour le moment,
il s’agit de devoirs de guerre. L’ennemi chancelle mais il n’est pas
encore battu. Il reste sur notre sol. Il ne suffira même pas que nous
l’ayons, avec le concours de nos chers et admirables alliés, chassé de
chez nous pour que nous nous tenions pour satisfaits après ce qui s’est
passé. Nous voulons entrer sur son territoire comme il se doit, en
vainqueurs. C’est pour cela que l’avant-garde française est entrée à
Paris à coups de canon. C’est pour cela que la grande armée française
d’Italie a débarqué dans le Midi et remonte rapidement la vallée du
Rhône. C’est pour cela que nos braves et chères forces de l’intérieur
vont s’armer d’armes modernes. C’est pour cette revanche, cette
vengeance, et cette justice que nous continuerons de nous battre
jusqu’au dernier jour, jusqu’au jour de la victoire totale et complète.
Ce devoir de guerre, tous les hommes qui sont ici et tous ceux qui nous
entendent en France savent qu’il exige l’unité nationale. Nous autres,
qui aurons vécu les plus grandes heures de notre Histoire, nous n’avons
pas à vouloir autre chose que de nous montrer, jusqu’à la fin, dignes de
la France. Vive la France ! »

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