mardi 1 juin 2010

La France et l’Afrique noire sous les IIIeme et IVeme Républiques

L’Afrique noire s’oppose à l’Afrique arabe (ou du Nord). On l’appelle aussi Afrique subsaharienne c-a-d tous les pays situés au sud du Sahara donc n’englobe pas le Maghreb, l’Egypte, la Lybie, et Sahara occidental mais comprend des pays comme Madagascar et l’Afrique du Sud.

Afrique noire française avant décolonisation = Afrique Occidentale Française (Sénégal, Mauritanie, Soudan, Haute-Volta, Niger, Guinée, Côte-d’Ivoire, Dahomey) + Afrique Equatoriale Française (Gabon, Congo, Oubangui, Tchad) + Madagascar + Togo et Cameroun après traité de Versailles.


Pbmatique : quelles relations la France a-t-elle entretenu avec l’Afrique noire sous la IIIeme et la IVeme République ?


I. 1870-1918 : l’expansion coloniale

II. 1918-1944 : une évolution ?

III. 1944-1958 : la décolonisation

(Ok pour l’équilibre des parties d’un point de vue temporel on a fait mieux mais j’ai taché d’être logique…)

désolée pour la longueur de la présente colle mais ça m’emmerde de faire des recherches pour ne pas en garder trace, à vous de lire en diagonale.


I. 1870-1918 : l’expansion coloniale

1. vers « la plus grande France »


- un « deuxième empire coloniale » : l’empire colonial passe de 90 000 km carrés en 1876 à plus de 10 millions à la Belle Epoque ! Cet ensemble colonial qui n’a pas officiellement de nom fait oublier les échecs anciens comme la perte du premier empire, celui de l’Ancien Régime. Etabli au prix de friction avec les rivaux (par ex crise de Fachoda (Soudan) où les français en se retirant évitent une guerre avec l’Angleterre).


- conquêtes et événements principaux : une poussière d’accords avec des rois locaux, de petites expéditions militaires. Un des épisodes les plus importants est le traité de Makoto (gle Brazza au Moyen Congo dont la capitale s’appelle Brazzaville aujourd’hui encore !) Le haut Niger fut atteint en 1883, le lac Tchad en 1890. La Fce bénéficia de la conférence internationale de Berlin (1884-85) = partage de l’Afrique. La convention franco-britannique de 1898 délimite les zones d’influences de l’Angleterre et de la France en Afrique occidentale. Ici l’expansion frçse se heurta à deux empires musulmans : les Toucouleurs et celui de Samori (ouest africain) encore plus solide et cohérent. Les colonnes frçses luttèrent contre les royaumes noirs de Behanzin-Ghedasse au Dahomey (actuellement Bénin) et de Rabah au Tchad. La fce créa de nouvelles colonies : Guinée en 1893, Dahomey en 1894 etc. Au total les possessions frçses s’étendent vers l’intérieur, les colonies des autres puissances (par ex : Nigeria, Gold Coast) ne sont plus que des enclaves (voir carte actuelle de l’Afrique). En 1895, création de l’AOF.

La souveraineté frçse s’étend aussi sur l’ensemble de la côte frçse des Somalis (n’appartient ni à l’AOF ni à l’AEF, actuelle Somalie). 1888 : début de la construction du port de Djibouti.

Madagascar devint frçse en deux phases (1885 et 1896). Depuis des décennies, la Fce et l’Angleterre se livrent à des luttes d’influence. Réactions de la dynastie Mérina soutenue par l’Angleterre. (je vous épargne les détails si ça intéresse quelqu’un cf. La France des débuts de la IIIe République de Lejeune p. 148).


- je vous fais pas un dessin pour les motivations des coloniaux (en plus je suis pas sûre que ce soit dans le sujet) mais en gros : des causes intellectuelles (étude, découverte), économiques (cf. les gdes compagnies à monopole au Congo avec lesquelles des capitalistes firent fortune), le prestige national (une « France africaine » pour équilibrer la perte de l’Alsace Lorraine, bien que Déroulède dise à ce propos que c’est deux sœurs que l’on a perdu que l’on tente de remplacer par vingt domestiques), exigences stratégiques. Ces causes ont leur manteau moral : la civilisation européenne serait à l’évidence supérieure, le continent se doit donc de coloniser (cf. le « fardeau colonial » de Kipling et le merveilleux Ferry : « Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. » que Clemenceau parodie : « Pour ma part j’en rabats régulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la Fce devait être vaincue dans la guerre franco-allemande parce que le français est d’une race inférieure à l’Allemand. » hahaha).

Groupes de pression comme le parti colonial contribue largement à l’expansion coloniale.


2. la situation des colonies


- assujettissement et ségrégation :

En théorie : hésitations entre politique d’assimilation (centralisation, gvt direct par la Fce, utilisation des lois frçses) et d’association (maintien des autorités et coutumes traditionnelles, adaptation de la législation traditionnelle).

En pratique : ces différences doctrinales n’ont guère de conséquences pour les populations. Pouvoir appartient aux coloniaux (colons, marchands et surtout fonctionnaires formés dans des écoles spécialisés comme l’Ecole coloniale de Paris). Les colonisés sont soit exclus de l’administration soit cantonnés à des rôles subalternes. Ils ne jouissent pas des droits politiques et sont soumis à un traitement très discriminatoire : impôt en argent ou en nature (travail et pas autre chose…), participation aux armées coloniales, travail forcé etc. Les populations colonisés et les frçs ne se mélangent pas. En Afrique australe la ségrégation est même spatiale ! La population d’enfant scolarisé ne dépassera pas un dixième dans aucun territoire en 1914 (bluff quant à l’apport de la civilisation occidentale).


- la mise en valeur des colonies : une économie de plantation, les colons dirigent des exploitations agricoles employant une main d’œuvre indigène. Exportation de matières premières. Dépendance coloniale : chaque colonie se spécialise dans une type de production (ex : Sénégal = arachide) exporté vers la métropole en échange de quoi elles reçoivent des produits finis (= débouchés !). construction de routes et de voies ferrées pour exportation qui repose souvent sur travail forcé qui ne sera aboli qu’en 1946.


3. Afrique noire et 1GM : les tirailleurs « sénégalais »


- le « recrutement » : Afrique apparaît comme un réservoir d’hommes (Fce malthusienne). Recrutement des troupes coloniales s’intensifient dès 1910 face à la montée des tensions. L’Empire est providentiel ! Dès l’été 1914, les premiers contingents d’Algériens et de Sénégalais débarquent à Marseille et à Sète puis sont envoyés sur la Marne. Recrutement forcé dès 1915. Des révoltes (par ex : les Bombaras du Mali, réponse = forte répression, des milliers de morts dans les civils). Mission de recrutement en AOF, la plus importante de toute la guerre, est un succès. Les colons promettent des médailles militaires, un certificat de bien manger, un habillement neuf et surtout la citoyenneté frçse à la fin de la guerre (promesses non tenues).


- représentation : on parle de « tirailleurs sénégalais » alors que ces troupes sont composés d’individus venant de partout en Afrique = absence de reconnaissance de ces individus et de leur culture. On passe de l’image du « bon sauvage » à celle du « bon noir ». Troupes dès leur arrivée au front réservées à l’assaut. Leur comportement et leur loyalisme au combat sont salués par une importante propagande de l’Union sacrée. Image dominante : le tirailleur est un valeureux soldat dont la « sauvagerie », dans un élan patriotique, se serait retournée contre plus « sauvage » que lui, le « Boche ». Evolue à partir de 1915 avec la célèbre affiche « y a bon banania ». Le noir apparaît comme un grand enfant naïf, gauche et un peu simplet qui sourit tout le temps, qui a du mal à s’exprimer mais généreux. Ainsi est mise en avant la capacité assimilatrice de la République, qui par son action, conduit les peuples « sauvages » à la lumière et à la civilisation.

Allemands terrorisés par ces « barbares », ces « démons », et pour le coup dénonce le comportement de la France en Afrique.


- un gage d’émancipation ? :

Clemenceau : « Je leur ai dit qu’ils étaient en train de se libérer eux-mêmes en venant se battre avec nous, nous devenions fils de la même civilisation. »

M. Dubreb Nos sénégalais 1922 : « combattant sous nos drapeaux enfants du soleil, vous étiez déjà fils de la Fce. Mais maintenant que votre sang a libéré son territoire souillé par l’ennemi séculaire, maintenant que côte à côte, les meilleurs d’entre les vôtres dorment auprès de leurs frères blancs de leur dernier sommeil, vous tous qui avez sans compter donné vos forces et votre sang pour elle, vous n’êtes plus seulement des fils de la France, vous êtes devenus ses enfants. Honneur aux tirailleurs ! »

1924 : à Reims, inauguration d’un monument eux Héros de l’Armée Noire !

En réalité : aucune évolution du statut des populations colonisées.


Transition : les conséquences de la 1GM = un empire africain renforcé et consolidé en apparence. Pas de mouvements nationalistes contrairement à l’Asie et l’Afrique du Nord. Dès 1916, Fce prend colonies allemandes (Togo, Cameroun). Renforcement de la domination sur un territoire qui a montré son utilité durant la guerre. Cependant, nationalismes africains émergeront durant l’entre deux guerres.


II. 1918-1944 : une évolution ?

1. Une évolution dans les représentations ?


- pas vraiment : la diffusion de l’imaginaire dans l’opinion colonial :

exposition coloniale internationale de 1931 : expo dirigée par Lyautey, monarchiste insensible à la célébration républicaine, tâcha de son mieux à orienter l’expo dans le sens de ses convictions européennes mais n’y réussit que très incomplètement (seul cinq états européens y participent). But essentiel : « donner aux français conscience de leur empire. » « Il faut que chacun de nous se sente citoyen de la grande Fce. » Mais présentation d’un exotisme de pacotille qui échoue à la constitution d’une mentalité coloniale. On compte 8 millions de visiteurs ! Reconstitution de huttes africaines, exposition de masques et de fétiches mais aussi d’indigènes. Mystification.

Dans la publicité. Les grandes marques utilisent beaucoup l’image du noir = la plus forte altérité soulignée par l’amplification des caractères physiques (nez épaté, lèvres monstrueuses, dents gigantesques de l’anthropophage). Le Noir doit aussi être sympathique, ridicule et gentil. Imaginaire qui renforce thèses du lobby colonial.

Dans le cinéma. Très riche production sur le thème colonial (ex : La Fce est un empire 1939). Indigènes ont des rôles stéréotypés, sont toujours les anti-héros. De même dans supports destinés aux enfants (cf. Tintin au Congo 1930 Hergé, clairement raciste).

En somme, population toujours ignorante de la réalité des colonies.


- quoique : artistes surréalistes (Breton) et cubistes (Picasso, Braque) sont fascinés par l’art nègre présenté lors de l’expo coloniale. Créations d’art nègre sont enfin considérés comme de véritables œuvres d’art et deviennent une véritable source d’inspiration. (Attention : les demoiselles d’avignon sont peintes par Picasso en 1907).

Fascination de plus en plus grande pour l’art africain. La musique de Sidney Bechet est une révélation pour toute une génération, de même que la danseuse et chanteuse Joséphine Baker. Le mythe de la « Vénus noire » naît en quelques semaines (Baker est la première Noire à occuper une place si importante dans l’univers graphique frçs. Janet Flanner The New Yorker 1925 : « le magnifique corps de Joséphine allait constituer un nouveau canon de beauté pour les frçs et, pour la première fois, il était démontré qu’un Noir était beau. »)


2. Une évolution politique dans les années 1930 ?


- début des années 30 = vague xénophobe. La presse populaire ou nationaliste accuse l’ « étranger » et dénonce l’ « invasion des métèques » (appellent les Noirs les « bamboulas »).


- Le front popu (pour que Delpoux soit heureux.) : en 1936, l’arrivée du front popu au pouvoir annoncer une rupture profonde dans la politique coloniale. Dans programme en effet proposition de « constituer une commission d’enquête parlementaire sur la situation politique, économique et morale dans les territoires frçs d’outre-mer, (mais) notamment dans l’Afrique française du Nord et en Asie. » Bah oui pas de revendication dans l’Afrique noire donc on va les laisser dans leur merde. Seul projet de réforme politique d’enverguer = projet Blum-Viollette concernant l’Algérie = proposition d’offrir la citoyenneté à environ 25 000 algériens. Ne passera pas à l’assemblée.

En somme, pas d’avancée.


- mais des contestations en Europe : le rôle des intellectuelles : André Gide stigmatise les méfaits de la présence métropolitaine au Congo dans Voyage au Congo 1927 et au Tchad dans Retour du Tchad 1928. Le journaliste Albert Londres décrit lui en 1929 dans Terre d’ébène les ravages occasionnés par les travaux de la construction de la ligne de chemin de fer Congo-Océan (en vue exportations vers la métropole) : « J’ai vu construire des chemins de fer ; on rencontrait du matériel sur les chantiers. Ici que du nègre ! Le nègre remplaçait la machine, le camion, la grue ; pourquoi pas l’explosif aussi ? Pour porter les barils de ciments de cent kilos « les Batignolles » (du nom d’une entreprise de travaux publics) n’avaient pour tout matériel qu’un bâton et la tête de deux nègres. » Et vive l’abolition de l’esclavage !

La contestation idéologique de la colonisation : opposition idéologique qui dénonce l’exploitation des colonisés au nom des droits de l’Homme + opposition des communistes liés à l’URSS au nom de la lutte conte l’impérialisme et le capitalisme.


- et des contestations dans les colonies ! Moins qu’en Asie et au Maghreb mais quand même. En Afrique noire opposition au colonialisme prend d’autres formes : les revendications des élite portent essentiellement sur les réformes administratives à mettre en œuvre et sur la justice sociale. Immobilisme est une particularité de cette partie du monde.

Mais en France, la contestation intellectuelle noire, inspirée par de jeunes Antillais et de jeunes Africains, prend corps : revues comme La Race Nègre (1927-1937), La Revue du monde noir (1931-1932), Le Cri des Nègres (1931-1932) vont susciter une prise de conscience nationaliste et identitaire des Africains. A la veille de la seconde guerre mondiale, diffusion du panafricanisme tandis que le Sénégalais Léopold Sédar Senghor forge le concept de « négritude » : il exalte la culture africaine et ses valeurs ancestrales.

En somme = premières fissures. Un pas vers l’émancipation des peuples noirs africains.


3. L’Afrique noire et la 2GM


- comme pour la 1GM, Afrique = réservoir d’hommes pour l’armée frçse. On appelle toujours ces troupes les « tirailleurs sénégalais ». En 1940, les allemands pour se venger de la Fce qui a envoyé ces « démons » sur le front détruire le monument aux morts érigé en leur honneur à Reims. Ils se livreront à des massacres sur ces soldats (par ex, juin 40, SS massacre 188 de ces hommes à Chasselay => construction du Tata Sénégalais au lendemain de la guerre à cet endroit).


- suite à la défaite, De Gaulle essaie de rallier les colonies mais refus de l’AOF (anglophobie suite à bombardement de Mers El Kébir), les FFL attaquent pour changer le gouverneur pro vichyste mais échec. Par contre, ralliement de l’AEF gouverné par F. Eboué en août 1940 (espère une reconnaissance du futur pouvoir). AEF devient base territoriale de la Fce Libre.

Création des tirailleurs de la première division des frçs libres + régiment des tirailleurs sénégalais du Tchad (colonne Leclerc). Se démarqueront à plusieurs reprises.


Transition : le nouveau contexte de 1945 : effondrement du mythe de la supériorité des blancs sur les peuples de couleur. Charte de l’Atlantique proclame « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », précipite une évolution mentale qui conduit à la revendication des indépendances. Afrique subsaharienne est intégrée dans l’économie de guerre d’où des mutations éco et sociales (urbanisation qui favorise l’émergence d’un syndicalisme noir qui joue un rôle grandissant).




III. 1944-1958 : la décolonisation

1. vers la décolonisation

- à la Libération, il devient urgent de réévaluer le message colonial. La guerre, le rôle et le prestige des troupes coloniales l’ont rendu caduque. René Pleven (ministre en 44) : « La Fce est sans doute plus consciente qu’elle ne l’a jamais été de la valeur de ses colonies. »

Cette nécessité de repenser la politique coloniale débouche sur le conférence de Brazzaville en janvier 44 = réunion des dirigeants de la Fce Libre et des gouverneurs de l’Afrique noire frçse. De Gaulle trace des perspectives réformistes mais bof : proposition d’une émancipation mais à l’intérieur du « bloc frçs ». Pas proposition d’indépendance (surtout pas ! il s'agit plutôt de réfomer afin de renforcer l'autorité coloniale dans ce contexte trouble) mais de plus grande participation des colonisés aux institutions coloniales et donc à la vie politique. Conférence qui suscite espoirs chez les colonisés. Mais le principe du vote séparé est maintien, bien que l’accès à des responsabilités locales des élites soit étendu grâce aux assemblées territoriales où peuvent siéger des élus autochtones. En somme, conférence maintien le principe d’inégalité entre européens et colonisés.

Rq : ensemble des populations coloniales glorifiées mais les Africains sont toujours infériorisés par l’iconographie, les représente comme des enfants en uniforme (cf. bande dessinée du Boubou soldat 1945).


- rôle de l’ONU et des USA : renforcement de l’anticolonialisme + ONU propose un modèle aux africains en instaurant, pour les anciennes colonies allemandes (ex : Togo, Cameroun..) un système de tutelle + point XI de la charte Atlantique introduit notion de selfgovernment.


- revendications nationales : en Afrique noire, une vie politique intense se développe dès la fin de la guerre, autour de grands partis tel le Rassemblement démocratique africain (RDA) qui, après avoir choisi la lutte ouverte contre l’administration coloniale, opte en 1950 pour des revendications plus limitées. Mais d’autres partis, plus radicaux tels le Parti africain de l’indépendance ou l’Union des populations du Cameroun (UPC = symbole avec FLN de la lutte anticoloniale en Afrique).


2. une nouvelle représentation


- de nouvelles images sur l’empire et ses populations sont diffusées. Après découverte des camps de concentration et la défaite du régime hitlérien, qui professait un racisme d’Etat, les discours et les images explicitement inégalitaires sont refoulés dans l’inconscient de la culture européenne. Si des images paternalistes ou méprisantes subsistent, notamment dans les publications pour enfants et la publicité, les images officielles abandonnent toute référence raciale. Par ex : affiche publiée en 1962 par le nouveau ministère de la Coopération symbolise le discours officiel sur les rapports franco-africains : égalité et confiance, figurées par les deux enfants (un blanc et un noir) placés sur le même plan et l’imbrication de tous les drapeaux coloniaux + slogan « je construis, tu construis… nous construisons ensemble l’Afrique nouvelle.

Le discours colonial devient un discours d’autojustification et de propagande qui magnifie les progrès éco et sociaux, dont les colonisés seraient les principaux bénéficiaires.


- on passe de l’image de l’indigène à celle de l’immigré. Africains noirs résidant en Fce inspirent un sentiment de sympathie ambiguë, directement dérivé de l’image du nègre-enfant et du serviteur qui s’est imposée durant l’entre deux guerres. La présence en Fce d’immigrés est considérée comme temporaire ( 1949 : sondage, 63% des Frçs expriment leur opposition à leur installation définitive).


3. la fin du système colonial


- une forme « douce » de décolonisation = spécificité de cette partie du monde

Après 1945 : Fce tente d’organiser son empire d’Afrique de manière en fait à y rester durablement.

En 1946, mise en place de l’Union frçse qui intègre les colonies d’Afrique subsaharienne (accueil au Parlement frçs de représentants africains).

Juin 1956 : vote de la loi-cadre Defferre sur les territoires d’outre-mer. Accélère le processus d’indépendance sans préciser les futures relations entre ces pays et la métropole.

En 1958, De Gaulle fait évoluer la situation en créant la Communauté frçse (qui intègre les Etats autonomes qui désirent en faire partie, donc autonomie mais dans le cadre de cette communauté = relations étroites avec métropole. Les pays d’Afrique ont le choix entre trois possibilités : maintien du statu quo (= rester dans l’Union frçse), soit devenir des Etats autonomes (= entrer dans Communauté frçse), soit sécession. Seule la Guinée de Sékou Touré choisit sécession (devient donc indépendante en 58). Autres Etats d’Afrique optent pour la seconde solution et en fait, dans le contexte de la Guerre d’Algérie, ils deviennent tous indépendants en 1960 (Sénégal de Senghor, Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny, Tchad de Tombalbaye…). (Attention : ça se passe sous la Veme Rep donc puisque la IVeme s’achève en 1958. Possibilité de n’aborder l’indépendance que dans la conclusion).

A noter : Madagascar devient indépendante en 1960 après une récolte des Malgaches réprimée par l’armée frçse en 1947-1948 (100 000 morts).

Rq : Royaume-Uni et Portugal = forme violente de décolonisation en Afrique noire.



Conclusion :

Insister sur spécificités des relations Fce/Afrique noire : revendications plus faibles et plus tradives et expérimentation des pourparlers et d’une forme pacifique de décolonisation dans cette partie de son empire.

Les suites de la décolonisation de l’Afrique subsaharienne : (ouverture)

les difficultés de l’organisation post-coloniale : départ des européens laissent une situation difficile à l’intérieur des pays, de nombreuse rivalités apparaissent entre tributs ou ethnies (cf. découpage arbitraire de l’Afrique par les puissances européennes)

+ le néocolonialisme : les pays nouvellement indépendants se trouvent dépendants économiquement des anciennes puissances coloniales voire des grandes organisations internationales comme l’ONU.

Et pourquoi pour terminer par une petite référence au merveilleux discours de Sarkozy (Dakar, 2007 ou 2008 je sais plus) auquel de nombreux intellectuels africains ont répondu dans L’Afrique répond à Sarkozy.



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