mardi 1 juin 2010

JULES FERRY

En quoi la figure de Jules ferry peut-elle être considérée comme celle d'un père de la République ?

1/ La naissance d'une figure républicaine:

1.1/ Origines sociales.

J.Ferry appartient à la HSP parisienne (haute société protestante). Ce milieu le rapproche des grands industriels Lorrain. Cette situation le rapproche d'une vision libérale de l'économie. Son frère, Charles, est riche industriel Lorrain, il possède de grandes entreprise et à la manière des frères Sarraut (La Dépêche et radicalisme) l'un des frère assure le patrimoine et les revenus de la famille tandis que l'autre brille en politique dans les cercles de pouvoir. Il suit des études de droit et en devenant avocat se fait défenseurs des républicain. Il appartient à la République des professions libérales comme l'est Gambetta (avocat) et participe à la vie de la presse républicaine ce qui lui apporte une célébrité rapide.

1.2/ Un fervent républicain:

Il est par franc-maçon ce qui renvoie à l'idéaltype républicain, beaucoup de politiciens républicains appartenaient à ces cercles élitistes qui défendaient l'esprit révolutionnaire et humaniste. Etant issu de la grande bourgeoisie industrielle, on aurait pu penser à un Ferry politicien défenseur de l'idéal orléaniste apportant des atouts libéraux (économiquement) et pour un ordre moral conservateur de l'ordre social. Mais toute les minorités religieuses défendent la république car la laïcité leur apporte une protection dans la pratique de leur foi et contre les discriminations (la monarchie étant liée à la puissance de l'Eglise).

1.3/ Ferry au coeur de l'engagement:

Il se distingue en écrivant un pamphlet à l'encontre du préfet de la seine (Haussmann) Les Comptes fantastiques d'Haussmann. Il n'est pas un radical mais se revendique républicain, il est d'ailleurs élu à la mairie de Paris. Malgré son sincère implication républicaine, il est surnommé Ferry-Famine devant son incapacité à ravitailler la capitale durant son siège par les Allemand puis par les troupes de Versailles (La commune). Il devient alors sujet à des tentatives d'agression qui le transformeront en un adversaire farouche de la Commune, il se bat pour en effet séparer dans les idées conservatrices la République et les désordres socialistes. Il est un des chefs de l'opposition parisienne à Mac Mahon jusqu'en 1779 et l'élection de Jules Grévy.

2/ Ferry aux affaires:

2.1/ L'école:

L'autre idéal républicain qui est servi par Ferry est l'éducation des masses et des citoyens. Il se fait le fervent défenseur. Il est nommé dès 1879 au poste de ministre de l'instruction publique et il attache son nom au lois scolaires. Son action se résume par les slogan école gratuite, laïque et obligatoire. Gratuité de l'enseignement scolaire primaire en 1881, dispersion des congrégations religieuse non autorisées en 1881 et laïcisation de l'enseignement 1882. L'enseignement devient obligatoire en 1882. Cette situation permet une alphabétisation des enfants et des futurs citoyens ce qui ancre la république dans la société française. Ces lois amènent la république des instituteurs et le développement du poids des enseignants (Hussards noirs de la République). Le Français devient enfin une langue nationale et remplace les patois.

2.2/ La colonisation:

On a chez Ferry le défenseur de la colonisation comme vecteur de puissance pour légitimer la république. Cette manoeuvre politique est doublée de l'idéal maçonnique, une diffusion des valeurs humanistes et républicaines au reste du monde. De même la colonisation est censée apporter des bénéfices économiques nécessaire selon Ferry au développement de la France. Ce Fardeau de l'homme blanc selon Kipling est combattu par Clemenceau. Il lance Pierre Savorgnan de Brazza. L'importance de la colonisation pour Ferry peut être résumée dans son surnom Ferry-Tonkin et par la chute de son gouvernement en 1885 suite à la défaite de l'armée française face à la Chine à Lang-Son. Ferry pose son empreinte par l'obtention du protectorat sur la Tunisie et par la colonisation de Madagascar.

2.3/ Le rêve d'union des centres et les revers politiques:

Ferry essaie de briguer la présidence de la république mais il subit une grande opposition de la part des radicaux (opposés au colonialisme). Il est alors battu dans sa tentatives de redevenir député et ne pourra s'imposer que comme sénateur. Il devient d'ailleurs président du Sénat mais n'atteint jamais la magistrature suprême.Ferry entend selon son rêve créer un grand parti de gouvernement de centre en France. Pour cela il veut créer un grand parti républicain comme celui des Etats-Unis, mais il n'en aura pas le temps.

3/ Ferry le mythe républicain:

3.1/ Un gestionnaire:

Un gestionnaire contrairement à d'autres figures comme L.Gambetta (le héraut de la république) qui meurt avant d'avoir pu vraiment montrer son habileté aux affaires. Il aura passé du temps au sein des gouvernements et des instances dirigeante et son bilan quoique critiqué par les radicaux (colonialisme) le place dans la catégorie des hommes les plus actifs et les plus importants de la IIIeme République.

3.2/ Ferry, le fer de lance patriotique:

Ferry par sa naissance apparait comme le fer de lance du patriotisme: Il est Lorrain, a fait ses études à Strasbourg et donc rappelle sans cesse l'image de L'Alsace et La Lorraine, province perdue. La république doit en en effet participer à la reconquête des ces provinces. Cette imagerie de la revanche apparait dans les écoles (programmes décidés par Ferry) avec notamment la carte balafrée avec le voile noire sur les provinces perdues. Par ailleurs, il alimente le mythe de la revanche au sein de son testament avec "la ligne bleue des Vosges". Il veut être enterré face à la ligne bleue des Vosges symbole du souvenir de ces provinces et de la volonté de les récupérer pour parachever l'unité républicaine.

3.3/ Son importance dans l'image républicaine:

Alors qu'il est critiqué par les radicaux pour son union avec les orléanistes. Mais par la réalisation de beaucoup d'avancée dans le sens républicain, il est reconnue comme une figure notamment pour ses apports dans l'éducation: toute les villes ont leur école J.Ferry. De même son héritage a voulu être récupéré par le régime (funérailles nationales refusée par la famille). Son image rentre donc quand même dans la tradition républicaine comme l'est celle de Gambetta malgré un bilan politique très petit. On pourrait dire que ces deux personnages se complètent au sein de l'imagerie républicaine. D'un coté le gestionnaire et réformateur, et de l'autre le tribun et le colporteur.

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