mardi 1 juin 2010

Edouard Herriot

introduction


Edouard Herriot ( 5juillet 1872 à Troyes – 26 mars 1957 à Saint-Genis-Laval), homme politique français, Maire de Lyon de 1905 à 1953, sénateur puis député à partir de 1919, chef du Parti radical à la chute de Caillaux en 1919, il le reste jusqu'à sa mort. Trois fois président du Conseil entre 1924 et 1932, président de la Chambre des députés à plusieurs reprises, son influence est très grande. Grand orateur, il personnifiera le radicalisme pendant de nombreuses années. Il se voulait le défenseur des aspirations du "français moyen" suivant sa propre formule.

Pb : en quoi peut -on considérer qu'Edouard Herriot incarne « la République en personne », d'après la formule de Serge Berstein.

I) Un Leader républicain en formation

1) Des débuts brillants

Fils de François-Nicolas, lieutenant d'infanterie, et de Jeanne-Eugénie Collon, il étudie au lycée de La Roche-sur-Yon. Il obtient une bourse pour préparer l’École normale supérieure. Il y est reçu en 1891, et obtient en 1893 son agrégation de lettres, qui lui ouvre les portes d’une brillante carrière d’universitaire. Il épouse à Lyon le 30 octobre 1899 Blanche Rebatel, fille du docteur Fleury Rebatel, président du Conseil général du Rhône. Cette union lui facilite grandement son entrée en politique.

Entré au conseil municipal de Lyon en 1904, il devient adjoint, puis maire le 3 novembre 1905. Il le reste jusqu'en 1957, avec une interruption sous l’occupation. À Lyon, il s’engage dans l’Affaire Dreyfus aux côtés d’Émile Zola, Anatole France et Charles Péguy, et fonde la section lyonnaise de la ligue des Droits de l’Homme.

2) Entrée au Parti radical

Figure montante du parti radical, il est élu en 1912, à quarante ans (âge minimum requis) sénateur du Rhône. Pendant la Première Guerre mondiale, il est appelé comme ministre des Travaux publics, du transport et du ravitaillement dans le cinquième ministère Briand.

À l’issue du conflit, le parti radical-socialiste le porte à sa tête (après la chute de Caillaux en 1919) ; il le reconstruit. En 1923, ce parti, sous son impulsion, s’associe avec la SFIO pour fonder le Cartel des gauches.

Après la victoire du Cartel, aux élections législatives de 1924, Édouard Herriot est appelé par Gaston Doumergue à former un gouvernement. Il prend des mesures importantes : droit d' adhérer à un syndicat pour les fonctionnaires, amnistie des grévistes de 1920, création d' un conseil économique et social, reconnaissance de la République Soviétique.

3)Son action au sein du Cartel

Son gouvernement adopte une position de conciliation avec l' Allemagne en acceptant la réduction de la dette de guerre et en évacuant la Ruhr où se trouvent des troupes d' occupation notamment françaises. Du point de vue économique, Herriot refuse d' adopter la ligne réclamée par les socialistes consistant à augmenter les impôts pour diminuer la dette et préfére une position plus mesurée en demandant de nombreuses avances auprès des banques. Critiqué pour son laxisme en matière de finances, lâché plus tard par ces organismes financiers et fortement critiqué par les milieux cléricaux en raison de sa volonté de modifier le statut de l' Alsace et la Lorraine, son gouvernement tombe.


II) La traversée du désert

1)Poursuite de sa carrière parlementaire

Il préside alors la Chambre des députés pendant un an, mais lorsque Caillaux, ministre des finances, demande, pour résoudre la crise financière, l'autorisation de recourir à des décrets-lois, il descend de la présidence pour dénoncer comme député une procédure qui bafoue la prééminence du parlement. Le cabinet Briand est immédiatement renversé par une telle offensive, et Herriot est nommé président du conseil.

En 1926 l' instabilité politique est prédominante dans le pays, Edouard Herriot tente de reformer un gouvernement. En bute à une crise financière forte concrétisée par la chute du franc, il est remplacé à peine quarante huit heures plus tard par Raymond Poincaré, signant la fin du cartel des gauches.

Il revient au gouvernement comme ministre de l’Instruction publique dans le cabinet de l’Union nationale fondé par Raymond Poincaré. À ce poste, dans un climat politique apaisé, il met en œuvre la réforme de l’école unique. Le principal héritage significatif, c' est en Ministre de l' Instruction Publique qu' il nous le légue au travers de la gratuité de l' enseignement secondaire.

2) Le temps de la modération

En 1932 il revient au pouvoir après des élections qui ont marqué une poussée vers la gauche. Durant cette même année, c’est sous son gouvernement que l’appellation du ministère de l’Instruction publique devient ministère de l’éducation nationale. Il a tiré les leçons de ses échecs économiques , il recentre un peu plus ses positions et mène une politique plus modérée. On a dit que son gouvernement a été le dernier à laisser une impression de calme

Cependant de l'autre côté du Rhin Hitler devient chancelier, le « Fühmeur » Herriot ,comme le surnomme humoristiquement le caricaturiste Jean Sennep en raison de son amour pour la pipe, n'est pas de taille à lutter contre le Führer .Déstabilisé par la situation de la montée du nazisme en Allemagne contre laquelle on lui reproche d' être impuissant, il tombe à nouveau.

3) Le temps des contradictions

Il retrouve le chemin du pouvoir en 1932, à la tête d’un gouvernement de concentration qui ne devait durer que quelques mois.À l'invitation de Staline, Édouard Herriot se rend en 1933 à Moscou. Ce voyage s'inscrit dans la tentative de rapprochement franco-soviétique qui débouchera sur le pacte franco-soviétique de 1935. En 1934, après les émeutes du 6 février, il rentre dans le cabinet Doumergue où la droite prédominante cherche à obtenir le soutien des électeurs de gauche. Ce faisant, Herriot se désolidarise du parti Radical qui préfère rester ancré à gauche avec la SFIO. Cette tentative de rapprochement avec la droite pour une union nationale échouera ; en 1935 l' équipe Herriot se sent impuissante à résoudre les problèmes sur lesquels elle ne peut avoir d'emprise, il démissionne alors et est remplacé par Daladier.

III) Edouard Herriot face à l'Etat Français

1) Sous Vichy

Antimunichois de la première heure, partisan de la fermeté face à Hitler et soutien de Paul Reynaud, il s’abstint le 10 juillet 1940, alors qu’il était président de la Chambre, de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

En 1942 alors que des membres de la Légion des Volontaires Français sont décorés de la Légion d' Honneur, il renvoie au Maréchal Pétain la sienne en signe de protestation. Ce signe contestataire lui vaudra d' être assigné à résidence.
En août 1944, alors que les armées alliées se dirigent vers Paris, il accepte la proposition de Pierre Laval de réunir les Chambres pour restaurer la Troisième République, mais les ultra-collaborationnistes font échouer cette tentative en demandant aux Allemands de l’arrêter. Il part en déportation.

2) A la libération

À son retour en France à la Libération, il retrouve la direction du parti radical, la mairie de Lyon, et également la présidence de l’Assemblée nationale. Il perd quelques amitiés par son attitude modérée, vivement critiquée sur le moment, lors de l’Épuration mais avec l'apaisement des tensions il fait figure de sage et retrouve la présidence de la Chambre en 1947. Il est élu membre de l'Académie française le 5 décembre 1946, le dernier des quatorze nouveaux élus de cette année-là. Des ennuis de santé ne lui permettent pas de se présenter au scrutin de Président de la République de 1953

3) L'hommage et la disparition

Le prix international de la paix lui est remis en 1954.

Il décède le 26 mars 1957.

Une polémique encore non résolue de nos jours entoure les circonstances de ses obsèques. Il fallut l' intervention de Pierre Mendès France pour que la veuve Herriot, influencée par le Cardinal Carrier qui prétendait avoir recueilli de telles volontés de la part du défunt, consente à annuler les obsèques à la Primatiale Saint Jean du vieil anticlérical qu' était son mari. Le 30 mars 1957, les funérailles nationales sont retransmises par la télévision depuis la place Bellecour, en présence du président de la République René Coty et du président du Conseil Guy Mollet.






Conclusion

Edouard herriot réussit à représenter le Français moyen à qui il donne une valeur exemplaire. « Le cœur, essentiel aux hommes d'État ».

Il est l'incarnation du radicalisme qui donne une dynamique inégale a son action politique: Une action politique locale populaire, une politique nationale décevant.

Il exercera une influence déterminante sur la vie politique nationale durant trente-cinq ans. Jusque dans les années trente, ses conceptions, partagées par une grande partie des Français, le conduisent à jouer un rôle de premier plan et à incarner les aspirations d'une importante partie de l'opinion. Mais elles apparaissent de moins en moins aptes à résoudre les problèmes nationaux de l'après-guerre. Ses échecs répétés n'altérant pas sa fidélité à ses idées, Edouard Herriot se marginalise de plus en plus, au point d'apparaître, au faîte même des honneurs, comme le témoin d'une époque révolue.

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