dimanche 6 juin 2010

La reconstruction économique de la France après la seconde guerre mondiale

Introduction

En 1945, la France fait partie des pays vainqueurs de la seconde guerre mondiale, aux côtés des USA, de la Grande Bretagne et de l'URSS, et ce malgré la défaite de 1940 et le régime de Vichy.
La France a en effet pu fournir, à la suite de cette défaite, une résistance intérieure et extérieure déterminante. A ce titre le travail de De Gaulle avec les alliés a été primordial.
La France a été l'un des théâtres de la libération de l'Europe par les Etats-Unis, avec notamment le débarquement sur les plages de Normandie en juin 1944.
Les violents affrontements qui y ont fait suite ont en partie eu lieu sur le territoire français. A ce titre, le territoire français apparait ravagé au lendemain de la seconde guerre mondiale.
En 1945, la guerre totalement terminée, c'est le gouvernement provisoire de la République française qui est au pouvoir avec le général De Gaulle.
Tout d'abord, après l'Etat Français de Vichy, c'est la question de la reconstruction politique qui se pose. Une fois la IVème République proclamée, c'est la question de la reconstruction économique de la France qui apparait comme un enjeu de premier plan.
La France est en effet confrontée à une situation d'une gravité exceptionnelle. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. L'intervention de l'Etat et le soutien international apparaissent comme des conditions sine qua non du redressement de l'économie française.
D'autre part, la nouvelle donne internationale va également avoir un impact sur la reconstruction de l'économie française au lendemain de la seconde guerre mondiale.

A quelle logique la reconstruction économique de la France après la seconde guerre mondiale obéit-elle?

I) La situation économique en 1945

a) Les pertes liées à la guerre
® prix de la guerre très lourd : la guerre a fait 600 000 morts + 530 000 décès supplémentaires dus aux mauvaises conditions d'hygiène et d'alimentation
déficit des naissances estimé à un million d'individus
total des pertes démographiques de la France avoisine les deux millions d'individus

® pertes matérielles très importantes : des dizaines de milliers d'exploitations, d'usines et d'immeubles ont été détruits + réseau des transports gravement endommagé
gares détruites, ponts, quais portuaires, voies ferrées et canaux sont hors d'usage
la France a perdu 3/4 de ses pétroliers, 85 % du matériel fluvial et 40 % des véhicules automobiles

® pertes financières considérables : frais d'occupation, réquisitions et dommages divers s'élèvent à plus de 1100 milliards versés aux allemands + 460 milliards de déficit budgétaire
= soit au total plus de 1500 milliards de francs de dépenses non couvertes par les recettes et qui se trouvent à l'origine d'une gigantesque inflation

b) Des goulots d'étranglement
® manque d'énergie et particulièrement de charbon et de matières premières en dépit d'un effort gigantesque et d'un sensible accroissement des rendements

® l'importation de ces produits importants se heurte au fait que tous les ports importants ont été détruits et sont inutilisables ( à l'exception de Cherbourg hâtivement remis en état)
la flotte française ne représente plus que le tiers de celle de 1938

® en dépit de la réquisition des avoirs français à l'étranger et de la cession d'une partie du stock d'or de la banque de france, le pays ne dispose guère des devises nécessaires aux achats indispensables qu'il doit faire à l'extérieur





c) L'inflation et le marché noir

® inflation résultat du déséquilibre entre production insuffisante qui engendre la pénurie et un pouvoir d'achat disponible relativement important qui s'explique par l'épargne du temps de guerre et les fortes hausses de salaires qui ont suivies la libération

® ce pouvoir d'achat inemployé se reporte sur le marché noir qui contribue à maintenir des prix élevés pour les produits de consommation courante, nourrissant ainsi de nouvelles demandes de hausses de salaires

® pour briser cette spirale inflationniste née de la pénurie PMF propose un échange des billets afin d'éviter la thésaurisation accompagnée d'un blocage général des fortunes ( billets, comptes en banques, chèques postaux...) : chaque contribuable recevrait une somme uniforme de 5 000 Francs, le reste de sa fortune étant débloqué à mesure que la production reprendrait
mais De Gaulle refuse cette politique trop rigoureuse qu'il estime ne pas pouvoir imposer aux français après les contraintes du temps de guerre. Il se rallie à la conception de Pleven qui préfère l'emprunt au blocage. Ce choix pèsera lourd : l'inflation est le mal de la IVème république

La gravité de la situation rend illusoire un redressement spontané de l'économie française si l'Etat n'intervient pas pour l'aider. Cette intervention nécessite des moyens financiers adéquats.

II) L'intervention de l'Etat et l'aide américaine

a) Le rôle dirigiste de l'Etat

® série de nationalisations qui marquent la libération : les unes sont politiques et apparaissent comme des sanctions contre les chefs d'entreprise coupables de collaboration économique (Renault, Berliet...).
Les nationalisations les plus significatives sont celles des secteurs clés de l'économie :
- énergie : Gaz, Electricité et Charbonnage nationalisés = GDF, EDF, CDF
- transports : compagnies d'aviation fusionnent et deviennent Air France
- crédit : 34 sociétés d'assurance nationalisées
- banques : les quatre principales banques de dépot connaissent le même sort (crédit lyonnais, société générale, comptoir national d'escompte de paris, banque nationale pour le commerce et l'industrie)

® planification : l'Etat fixe avec précisions les objectifs économiques. A l'initiative de Jean Monnet, nommé commissaire au plan, est promulgué en janvier 1947 le plan de modernisation et d'équipement qui se fixe pour objectif de permettre à la production de retrouver en 1948 son niveau de 1929 et de le dépasser en 1950
3 impératifs : renouveler et améliorer l'équipement, répondre à une demande accrue de biens de consommation, reconstruire les immeubles détruits
Priorité à l'industrie de base qui commande le relèvement du reste de l'économie en sacrifiant la consommation immédiate des français

® intense propagande pour pousser les français à réaliser les objectifs nationaux dans laquelle le parti communiste joue un rôle important. Propagande qui exalte la "bataille de la production".
Population active peu nombreuse : manque de main d'œuvre. Appel massif aux travailleurs étrangers s'avère insuffisant. Il faut recourir aux heures supplémentaires.
Pour stimuler les français, le gouvernement compte sur l'effet des grandes réformes sociales adoptées à la libération:
- institution des comités d'entreprise (associer le personnel à la gestion de l'entreprise)
- la Sécurité Sociale conçue comme une forme de redistribution du revenu national (modification fondamentale de la condition salariale et donne aux français une protection garantie par l'Etat supérieure à ce qu'ils connaissaient depuis toujours

b) Le financement

® financement national que l'Etat organise par sa politique financière. Les sommes mises à la disposition du fonds de modernisation et d'équipement proviennent pour une part des impôts prélevés et des emprunts lancés par le gouvernement. Endettement considérable pas trop lourd à supporter car corrigé par l'inflation.

® un appoint décisif est fourni par l'aide américaine qui va permettre à la France de se procurer les importations que le délabrement de ses finances publiques ne lui permet pas d'acheter dans des conditions normales
La France reçoit des crédits de l'Export-Import Bank, de la Banque internationale pour la recherche et le développement (BIRD), et du fonds monétaire international (FMI)

® le gouvernement américain aide directement la France dans le cadre de la doctrine Truman.
1946 : accords Blum-Byrnes : les USA remettent à la France la plus grande partie de sa dette, le reste étant remboursable avec un intérêt de 2% jusqu'en 1980
Celle-ci reçoit 284 millions de dollars en décembre 1947 au titre de l'aide intérimaire, puis 1300 millions de dollars en 1948-1949 au titre du plan Marshall

c) Le bilan économique vers 1950

® économie retrouve son rythme de 1938. Bonnes récoltes : la production agricole retrouve son niveau d'avant-guerre. Le rationnement du pain est supprimé en 1949.
La production de charbon est à peu près au niveau de 1929. le secteur de l'énergie est en pleine expansion et le pétrole a doublé sa capacité de raffinage par rapport à 1938.
Cependant la sidérurgie donne des résultats décevants et les autres industries qui n'ont pas bénéficié d'investissements prioritaires (textile ou bâtiment) connaissent la stagnation.




® même si la reconstruction peut être considérée comme achevée, on n'est guère en présence d'une économie moderne. La France de 1950 reste caractérisée par la prédominance des petites entreprises agricoles, artisanales, industrielles, sous-équipées, mais protégées par la situation de pénurie.
Il existe cependant des secteurs modernes de l'économie française dans l'économie française : le secteur nationalisé (EDF GDF CDF) s'est doté d'un équipement renouvelé et s'efforce de rentabiliser ses productions.
Sous l'impulsion de l'Etat on voit se créer un état d'esprit nouveau qui aboutit à consacrer à l'investissement une part important du revenu national.

® cette rapide reconstruction a laissé subsister des déséquilibres importants :
- sociaux : les pénuries héritées de la guerre ont permis aux agriculteurs, industriels, commerçants qui avaient des produits à vendre de s'enrichir, alors que la grande masse des salariés, dont les salaires suivent avec retard la hausse des prix, a été lésée.
- financiers : le choix fait par De Gaulle en 1945 de la solution Pleven contre la solution PMF continue à peser sur la situation française et la reconstruction s'est opérée dans un climat d'inflation. Celle-ci a pour conséquence de gêner les exportations et de stimuler les importations, provoquant un déséquilibre permanent de la balance commerciale. Le budget de l'Etat demeure déficitaire.

L'ensemble de ces déséquilibres, imputés par une partie de l'opinion et du monde politique au dirigisme d'Etat, va contribuer à provoquer un retour au libéralisme économique.

III) Le retour au libéralisme

a) La contestation de l'intervention de l'Etat

® à mesure que l'on s'éloigne de l'époque du conflit, radicaux et modérés qui expriment l'opinion de la classe moyenne des industriels, commerçants, artisans, se présentent comme les défenseurs de la libre entreprise, critiquent de plus en plus vivement l'intervention de l'Etat

® la rupture de mai 1947 va être fatale. Le renvoi des communistes dans l'opposition, la marginalisation des socialistes, le retour en puissance des radicaux et des modérés diminuent l'audience des partisans du dirigisme économique.

® dès l'automne 1947, ce sont des tenants du libéralisme économique, le radical Mayer, les modérés Reynaud et Petsche, qui se succèdent au ministère des financeset imposent un abandon progressif des pratiques dirigistes et un retour aux mécanismes du marché.



b) La mise en place d'une politique libérale

® à partir de 1947 sont levés la plupart des contrôles pesant sur l'économie française.
La réinsertion dans le marché mondial suppose une remise en ordre de la monnaie, la valeur officielle du franc étant supérieure à son pouvoir d'achat. Deux dévaluations en 1948 et 1949 ramènent le franc à une valeur correspondant à celle du marché mondial.

® René Mayer préside à la libération des prix puis à celle des salaires. L'Etat ne se réserve plus que la fixation d'un salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), le "minimum vital".

® les échanges extérieurs sont partiellement libérés afin de soumettre les marchandises françaises à la concurrence internationale et de faire baisser les prix intérieurs. On peut noter à ce titre le rôle du GATT crée en 1947 qui fait baisser les droits de douanes à travers le monde, favorisant ainsi le libre-échange international.


c) Les limites de cette politique

® cette politique débouche sur une stabilisation économique inconnue depuis la libération. Cependant, la conjoncture internationale va faire que cette stabilisation va être de courte durée.
La guerre de Corée qui éclate en 1950 a pour résultat une hausse considérable du prix des matières premières et des transports maritimes en raison des énormes besoins des USA et des efforts entrepris par l'Europe dans le cadre du pacte atlantique.
Cette brutale accélération de la demande compromet les efforts de stabilisation entrepris par la France qui consacre près de 30% de son budget à l'effort militaire à cause de la guerre d'Indochine.

® la hausse des denrées et des transports, mais aussi la volonté des chefs d'entreprise de profiter d'une conjoncture favorable pour faire des profits entrainent une importante augmentation des prix qui pousse les salariés à réclamer un accroissement de leurs salaires: l'inflation reprend.

® la relance de la consommation entraine celle des importations et la balance commerciale de la France se détériore à nouveau.


Conclusion

Pour conclure, nous pouvons donc dire que la reconstruction économique de la France après la seconde guerre mondiale a obéit à une logique spécifique articulant deux phases et deux conceptions différentes de la reprise.
La gravité de la situation a d'abord contribué à rendre nécessaire l'intervention de l'Etat.
Cependant, le tournant de 1947 a pu apparaitre comme l'une des causes du refus du dirigisme économique. Portés par les radicaux, de nombreux citoyens démontrent leur volonté d'une économie plus libérale.
D'autre part, l'aide américaine fut également déterminante dans la reconstruction économique de la France.
L'obtention de crédits a pu être une source de l'augmentation de la consommation mais également de l'apparition d'une nouvelle conception de la relance, accordant davantage d'importance à l'investissement.
D'une manière générale, au lendemain de la reconstruction économique du pays, le choix d'Antoine Pinay comme président du conseil montre que l'heure est au libéralisme économique et politique.
Ce choix montre également le choix d'une politique de stabilisation, en luttant contre l'inflation, au risque de boquer l'expansion.

1 commentaire:

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